La destinée spirituelle de la France… épilogue
Le jour ou la France sera vraiment touchée spirituellement, ce sera quelque chose d’exceptionnel.
La Mère – 3 juillet 1963
Dans les deux articles précédents sur la destinée spirituelle de la France (1) il a été question de donner un aperçu des plans de conscience spirituels au-delà de notre mental ordinaire, et ensuite de voir s’il était possible, par la prière individuelle ou collective, d’aider à cette spiritualisation de la France.
1. Articles précédents
Maintenant, puisque toute la conscience est une et que notre mental individuel et indissociable du mental collectif, il convient de voir comment nous pouvons nous spiritualiser car nous ne pouvons décemment pas demander aux autres de le faire si nous-mêmes n’entrons pas dans le processus.
Sur n’importe quel sujet, le mieux que nous puissions faire pour commencer, est peut-être de nous mettre en contact avec ce que Sri Aurobindo-Mère ont dit sur le sujet. Savoir où chercher est la première étape. Dans le chapitre 5 des Lettres sur le Yoga consacré à la triple transformation, nous trouverons sans doute beaucoup de réponses à nos questions. De même, plusieurs paragraphes du 3e chapitre de L’Évolution spirituelle sont consacrés à la transformation spirituelle. Et si ces références nous paraissent trop ardues, nous avons à notre disposition Commentaires sur le Dhammapada, un merveilleux petit traité de vie spirituelle.
Dans le numéro précédent de la Gazette, Yvon nous a rappelé deux conseils de Mère pour aborder l’œuvre de Sri Aurobindo. En résumé : choisir un sujet qu’il a abordé et se concentrer profondément sur quelques phrases dans un état de silence intérieur. Cette question d’apprendre à lire est importante car elle touche le point délicat de comment transformer nos lectures en expériences. Il nous a été conseillé aussi de lire en étant concentrés au sommet de la tête ou de lire en allant au-delà des mots, en se reliant à la qualité vibratoire, derrière les mots. Lire en marchant ou lire à autre voix amènerait aussi sans doute des expériences très intéressantes.
J’ajouterais la possibilité d’apprendre à lire… avec le corps. Si nous lisons dans dans un état de relaxation assez profond, il apparaît parfois une sensation subtile que les mots s’impriment dans le corps, dans la conscience corporelle, que c’est le corps qui lit. Peut-être est-ce une phénomène identification avec ce qu’on lit. Il n’y a plus le livre, le lecteur, l’action de lire, tout semble se mélanger, fusionner. Mais apparemment, cela ne peut se produire que dans des états de profonde tranquillité. Ainsi nous en revenons toujours à cette base : quoi que nous fassions, d’abord amener ce calme… mentalement, émotionnellement, physiquement.
/image%2F7051723%2F20241226%2Fob_baffff_conversion-3.jpg)
Maintenant, chacun peut se saisir ou être saisi par une parole ou une autre, et alors, par la puissance ou l’intensité de la concentration, l’ouverture décisive peut se faire. Pour le sujet qui nous occupe, j’attire particulièrement l’attention sur cet extrait de l’Entretien du 22 octobre 1958 dans lequel Mère dit ceci :
‘‘Pour vivre la vie spirituelle, c’est un renversement de conscience qui est nécessaire […] c’est s’ouvrir à un autre monde en soi. C’est, pour ainsi dire, renverser sa conscience. […] Mais tous ceux qui ont vécu d’une vie spirituelle ont eu la même expérience : tout d’un coup, quelque chose dans leur être s’est renversé, pour ainsi dire, s’est tourné brusquement, et parfois totalement, vers le dedans, et en même temps que vers le dedans, vers le haut, du dedans vers le haut (mais ce n’est pas un ‘‘en haut ’’ extérieur : c’est intérieur, profond, quelque chose d’autre que les hauteurs telles qu’on les conçoit physiquement). Quelque chose s’est littéralement retourné. Il y a eu une expérience décisive, et le point de vue de la vie, la façon de regarder la vie, la position que l’on a par rapport à la vie, a changé brusquement, et dans certains cas d’une façon tout à fait définitive, irrévocable.’’
Apprenons à concentrer notre aspiration profondément vers le dedans, vers le psychique, et puis de ‘‘la crypte secrète du sanctuaire le plus profond du cœur1’’, montons notre conscience au sommet de la tête... et je ne doute pas qu’il finisse par se passer quelque chose. De notre sincérité et de notre persévérance peut venir beaucoup.
1. Sri Aurobindo – La vie divine