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Évangile de Matthieu 18.3

Jésus dit : si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux. (Version la Sainte Bible)

Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. (Version AELF Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones)

Le point de départ de la réalisation.

1. La conversion

S'il s'agit de se convertir au moule étroit d'une religion... c'est évidemment insupportable. Par contre, si nous passons à la vérité spirituelle et universelle qu'il y a derrière, alors ça va :

La conversion consiste à diriger tous les mouvements de l'être vers le Divin. (Paroles de la Mère – volume 3)

Une fois éveillé, [l'être psychique] commence à prendre possession du reste de l'être, à l'influencer et à le transformer afin que tout puisse devenir l'expression vraie de l'âme intérieure. C'est cette transformation que l'on nomme conversion intérieure. Elle ne peut se produire sans cet éveil de l'être psychique.  (Sri Aurobindo – Lettres sur le Yoga)

La conversion spirituelle commence lorsque l'âme en vient à exiger une vie plus profonde ; elle est complète lorsque l'être psychique devient la base ou le guide de la conscience, que le mental, le vital et le corps sont menés par lui et lui obéissent. (Sri Aurobindo – Lettres sur le Yoga)

Notons que dans la première version, il s'agit de se convertir, alors que dans la seconde, il s'agit de changer. 

2. Le royaume des cieux

Ce royaume des cieux peut être compris comme le château de l'âme de Thérèse d'Avila  le royaume des cieux est au-dedans de vous (Luc 17.21). Notons au passage la perversité de certaines versions qui disent plutôt  le royaume des cieux est au-dedans de vous. "Au-dedans" et "au milieu", ce n'est évidemment pas du tout pareil. Mais, passons, ce n'est pas notre sujet. 

Ou bien il peut être compris comme les étendues spirituelles et divines qui s'étendent au-dessus de nous et tout autour... 

Mais peu importe... la question est qu'il est dit que si nous voulons y accéder, nous devons devenir comme des petits enfants. 

Si je fais un parallèle avec le yoga intégral, cette parole du Christ pourrait rejoindre l'attitude psychique préconisée par Sri Aurobindo car c'est avant tout le psychique qui se sent naturellement l'enfant du Divin et de la Mère divine.   

3. Devenir comme des petits enfants

Dans les Lettres sur le Yoga, Sri Aurobindo a mentionné plusieurs fois que tous les êtres sont des enfants de la Mère. En voici quelques exemples :

L'attitude naturelle de l'être psychique est de se sentir l'Enfant, le Fils de Dieu, le Bhakta ; c'est une parcelle du Divin, une avec lui en essence, quoique dans la dynamique de la manifestation il existe toujours une différence, même dans l'identité.

🌸

Il est impossible de devenir comme un enfant qui se donne entièrement, avant que le psychique ait établi sa maîtrise et soit devenu plus fort que le vital.

🌸

La solitude intérieure ne peut être guérie que par l'expérience intérieure de l'union avec le Divin : aucune relation humaine ne peut remplir ce vide. Dans la vie spirituelle, l'harmonie avec les autres doit de même se fonder non sur des affinités mentales et vitales, mais sur la conscience divine et l'union avec le Divin. Quand on sent le Divin et que l'on sent les autres dans le Divin, alors vient l'harmonie réelle. En attendant, il peut y avoir la bienveillance et l'unité fondées sur la perception d'un but divin commun et sur le sentiment que l'on est, comme tous les autres, un enfant de la Mère... L'harmonie réelle ne peut venir que d'une base psychique ou spirituelle.

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S'il s'agit de devenir comme des petits enfants, l'un des premiers signes pourrait être de... ne plus se faire aucun soucis. Quelque soit la décomposition du monde, quelque soit les événements extérieurs... la vérité sera manifestée, la victoire sera remportée.  

*

Ou bien, autre caractéristique, les petits enfants aiment et adorent spontanément leur parents. Comparer avec la façon dont nous aimons et adorons le Divin peut s'avérer intéressante.

Multiple, souriante, régulière, elle s'offre inlassablement.

Dans une famille est-ce l'enfant qui est responsable ? Évidemment non, ce sont les parents. En psychologie, il est dit que les injonctions paradoxales sont un moyen de rendre les gens fous. Et nous avons d'un côté le pouvoir politique et administratif nous infantilise continuellement et de l'autre nous sommes expressément invités à prendre nos responsables, à devenir adultes et responsables... tout en prenant un soin formidable à ne donner aux citoyens aucun pouvoir de l'être réellement, de décider de quoi que ce soit. 

Je voulais revenir dans cet article à ces deux attitudes évoquées par Mère de laisser la responsabilité au Divin et de se laisser porter par le Divin

🌸

Laisser la responsabilité au Divin

Agenda du 2 juillet 1958

Laissez donc le Suprême faire le travail ; c’est Lui qui doit progresser, ce n’est pas vous !

Ce qui ne veux pas dire que nous devons nous tourner les pouces et perdre notre temps avec des séries TV... les forces de mensonge, sont très actives dans leur travail de destruction, si nous souhaitons servir la lumière, la vérité, si nous voulons nous transformer, nous avons fort à faire, et maintenir aussi constamment que possible la flamme de l'aspiration vivante en nous. Voyons l'extrait suivant.

Agenda du 23 novembre 1965

Et c'est pour cela qu'il est si difficile de savoir comment il faut être. (…) C'est à la fois beaucoup plus simple et beaucoup plus difficile, parce que ce n'est pas criant, ce n'est pas évident, ce n'est pas une opposition où l'on puisse choisir, c'est... vraiment, totalement, intégralement, laisser toute la responsabilité au Seigneur.

De toutes choses, pour l'homme, c'est la plus difficile – c'est beaucoup plus facile pour la plante et même pour l'animal, beaucoup plus. Mais pour l'homme, c'est très difficile. Parce qu'il y a eu toute une période de l'évolution où il a été nécessaire qu'il prenne la responsabilité de lui-même pour progresser. Alors l'habitude est prise, c'est incrusté dans l'être.

J'ai remarqué quelque chose de très intéressant. Par exemple, il y a une douleur, un signe quelconque que quelque chose est détraqué dans le corps. Dans la conscience – la conscience –, on est absolument indifférent, c'est-à-dire que vie ou mort, maladie ou santé, c'est l'égalité ; mais si le corps réagit selon sa vieille habitude : «Que faut-il faire pour que ça passe ?» et tout ce que cela comporte (je ne parle pas d'une réaction dans le mental mais ici, dans le corps), la chose s'incruste. Pourquoi ? – Parce qu'il faut qu'elle reste là... (riant) pour qu'on puisse étudier ! Si, au contraire, les cellules ont appris leur leçon et qu'immédiatement elles disent : «Seigneur, Ta présence» (sans mots : l'attitude) – pfft ! ça s'en va.

Il ne sert à rien que la pensée le fasse, que la conscience psychique, même la conscience physique le fassent : il faut que ce soient les cellules qui le fassent. Alors celui qui le fait en pensée dit : «Voilà, je me donne au Divin, je suis prêt à tout, je suis dans un état d'égalité parfaite, et tout de même je suis malade ! alors que croire ?» Ce n'est pas cela. Pour avoir une action ici, immédiate (immédiate, c'est-à-dire ce qui apparaît comme miraculeux, qui ne l'est pas du tout), il faut immédiatement, là où un désordre s'est produit pour une raison quelconque, ça : «Seigneur – Seigneur, c'est Toi ; Seigneur, nous sommes Toi ; Seigneur, Tu es ici.» – Tout s'envole. Une sensation, une attitude – immédiatement, hop! c'est fini.

J'ai eu des centaines et des centaines d'expériences comme cela.

(N'est-ce pas tout à fait passionnant ?...)

Et l'état – l'état général de la conscience – est exactement le même, toujours comme cela (geste immobile, paumes offertes vers le Haut), dans une espèce de béatitude consciente de : «Que Ta Volonté soit faite.» Mais ça ne sert à rien, ça ne touche pas ici – il faut que ce soit là que ça se passe (Mère touche son corps).

C'est très intéressant.

Je pourrais parler pendant des heures, mais c'est inutile.

Je sais si bien que c'est inutile que quand on me relit ce que j'ai dit... Je le dis dans l'expérience, et quand je relis, je suis dans une autre expérience, alors cela me paraît dépourvu tout à fait de pouvoir de conviction. Si par hasard je peux rattraper l'expérience, immédiatement je sens : «Tiens, oui, c'est exactement ça.» Par conséquent, à moins que l'on n'ait l'expérience, ça ne sert à rien de lire. On publie tout de même des Bulletins, mais enfin, la vérité, c'est cela. Ce n'est qu'au moment où on a l'expérience que l'on peut vraiment comprendre ce qu'on lit.

Cela a peut-être le pouvoir de transmettre l'expérience (mentalement, c'est indiscutable : on a un effet mental), mais je parle, moi, du travail ici, dans les cellules du corps... On se donne une petite explication mentale mais ce n'est pas cela ! Tandis que quand on a eu la vibration, ah ! c'est évident.

Tu sais, être tout à fait mal à l'aise, mal fichu, ne pas pouvoir respirer, avoir la nausée, se sentir impuissant, ne pas pouvoir bouger même, ni penser ni rien... n'est-ce pas, tout à fait mal fichu ; et puis tout d'un coup... la Conscience – la conscience corporelle de la Vibration d'Amour, qui est l'essence même de la création, mais une seconde : tout s'illumine, pfft ! parti, tout est parti. Et alors on se regarde étonné – tout est parti. On était vraiment mal à l'aise – tout est parti.

Ça, je ne crois pas que des mots puissent passer ça. Ce n'est même pas de vivre dans l'atmosphère – qu'est-ce que c'est ?... Ce sera peut-être un pouvoir, un jour. Le pouvoir de passer ça. Alors là, tout pourra changer.

Sans doute quand ce sera là, établi d'une façon permanente.

Quand ce devra être, ce sera, non ?

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Agenda du 25 octobre 1967

Maintenant, intégralement, y compris la conscience la plus matérielle, la conscience corporelle, c'est : laisser toute la responsabilité au Seigneur – ce qu'il veut, sera, et puis voilà tout. Quand Il veut que l'on fasse quelque chose, on le fait, mais après tout... Simplement on le fait parce qu'il vous dit de le faire. Et puis il arrivera ce qui arrivera. Et alors, si l'on a envie de savoir, on se met dans l'attitude du Témoin et on regarde. Et ça, c'est très amusant ! Dès que l'on est dans l'attitude du Témoin, c'est très intéressant – très intéressant – et on a le sourire.

C'est comme cela.

Le corps a appris à être comme cela aussi pour les moindres choses, alors c'est bien.

🌸

Agenda du 25 mars 1970

N'est-ce pas, l'idée est qu'à Auroville, il n'y aura pas de douanes et pas d'impôts, et que les Auroviliens n'auront pas de propriété personnelle. Comme cela, sur le papier, c'est très bien, mais quand il s'agit de le faire pratiquement...

Et le problème est toujours le même : la responsabilité devrait incomber à ceux qui ont une conscience... universelle, n'est-ce pas, autrement... Partout où il y a la conscience personnelle, c'est un être incapable de gouverner – nous voyons comment sont les gouvernements, c'est effroyable !

(long silence)

🌸

Nous avons là un autre aspect de la question : la responsabilité devrait incomber à ceux qui ont une conscience... universelle. 

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Se laisser porter

(Lettre de Satprem à Mère)

Rameswaram, 26 avril 1960

Douce Mère,

Il y a des jours où tout est tellement simple, où je vois, je sens qu’il suffit seulement de se laisser porter – et tout est léger. Il faudrait vraiment que j’en finisse avec «moi».

Ce sera une joie de te retrouver et de reprendre le travail. Ici, j’épargne autant d’heures que je peux pour la correction du Cycle Humain... Je suis parfaitement X. dans sa vie intérieure, sans restrictions, mais j’ai beaucoup d’efforts à faire pour le suivre dans sa vie extérieure.

Mère, je suis à tes pieds avec mon amour et ma gratitude.

Ton enfant

Signé: Satprem

🌸

Agenda du 12 novembre 1960

On ne voit pas vraiment ce qu’on peut faire... Enfin, c’est toi qui «fais», bien sur, mais on ne voit pas vraiment ce qu’on peut faire pour changer les choses.

Moi non plus !

J’ai tout à fait l’impression que je ne «fais» rien du tout, moi, rien du tout. La seule chose que je fais, c’est ça (geste d’offrande vers le haut), tout le temps ça – n’est-ce pas, ça, de partout: dans les pensées, dans les sentiments, dans les sensations, dans les cellules du corps, tout le temps: «A Toi, à Toi, à Toi. C’est Toi, c’est Toi, c’est Toi...» C’est tout. Et puis rien d’autre.

C’est-à-dire le consentement de plus en plus total, de plus en plus intégral et de plus en plus comme ça (Mère fait le geste de se laisser porter). C’est là qu’on a l’impression qu’il faut être tout a fait comme un enfant.

Si on commence à penser : «Oh ! je voudrais être comme cela, oh ! il faudrait être comme cela», on perd son temps.

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Agenda du 31 mai 1962

Oh ! bien, tout est un peu confus... J'ai l'impression qu'on est en train de couper-couper autour de moi; l'impression qu'on est en train de me pousser sur une voie où je déboucherais sur l'illusionnisme du monde.

Ça, c'est encore le vêtement aux épines !

Eh bien, moi, ce que je voyais ou ce que j'ai vu depuis avant-hier, pour toi, c'est tout le contraire. C'est quelque chose, au contraire, qui se débride. Seulement je vois bien, je vois bien... il y a une route qui ne vaut rien et qu'il ne faut pas suivre – et elles sont très près l'une de l'autre. Pourquoi si près ?? C'est comme ces deux chambres, pourquoi elles sont si près ?... S'il y avait une distance ! mais non, tout est emboîté.

Et c'est la même chose, ce qu'il faut, c'est cette voie d'ampleur, d'élargissement, de relaxation, de détente, d'ÉPANOUISSEMENT, dans le vital – un vital pas très sensoriel, plutôt... plutôt une douceur. Le vital qui s'épanouit dans la beauté : une douceur et une beauté. Je ne veux pas parler de « sentiments » parce que, oh ! on entre tout de suite dans un bourbier ; non, mais... une douceur, un charme, une beauté – mais pas là (dans la tête) : ici. Et puis un repos, mais pas un repos dur et arrêté et stagnant: un repos dans l'ondulation... On se laisse flotter. (1)

1. Mère entre dans une sorte de transe et, presque jusqu'à la fin de cette conversation, Elle parlera lentement, comme de très loin.

(silence)

L'art de se laisser porter par le Suprême, dans l'Infini.

(silence)

Mais c'est dans l'Infini du Devenir. Mais sans aucune des duretés et aucun des chocs de la vie telle qu'on la sent d'ordinaire.

L'art de se laisser porter par le Suprême (Mère joint les mains) dans le Devenir Infini.

(long silence)

Tout ce qui vient de là (Mère touche son front, son visage), à partir de là, c'est dur, c'est sec, c'est froissé – c'est violent, c'est agressif. Même les bonnes volontés sont agressives, même les affections, les tendresses, les attachements – tout ça, c'est agressif comme tout. C'est comme des coups de bâton.

Au fond, toute la vie mentale est dure.

(silence)

C'est ça, c'est ça qu'il faut arriver à attraper : une sorte de cadence, un mouvement ondulatoire, qui est d'une ampleur, d'une puissance ! – C'est formidable, n'est-ce pas. Et ça ne dérange rien. Ça ne déplace rien, ça ne heurte rien (1). Et ça emporte l'univers dans son mouvement ondulatoire – si souple !

1. Étrangement, les physiciens disent également que le mouvement ondulatoire ne déplace pas la matière. Par exemple, les ondes concentriques créées à la surface d'un étang par la chute d'une pierre ne transportent pas les molécules d'eau : un bouchon flottant sur l'eau monte et descend au rythme des ondulations sans se déplacer sur l'étang.

(silence)

Je ne sais pas si c'est la même chose pour les autres (probablement pas), mais pour moi, il est incontestable que c'est la seule chose vraiment efficace. Cette impression qu'on n'existe pas et que la seule chose qui existe, c'est-à-dire qu'on a l'habitude d'appeler « soi-même », c'est quelque chose qui grince et qui résiste.

Mais ça, on peut facilement l'éliminer de sa conscience avec un mouvement très simple, qui peut se formuler d'une façon presque enfantine : «Seigneur, Toi seul, Tu peux faire... Toi seul, Tu peux faire. » Et alors, cette détente (vraiment c'est relaxation) : on se laisse fondre – on se laisse fondre. Ça (la tête) ça se tient tranquille, ça ne bouge plus ; on est tout dans la sensation : on se laisse fondre. Et... avec un sens d'illimité.

Et plus de distinctions.

Plus de distinctions. Et aussi, même physiquement, quelque chose qui n'a pas commencé : il n'y a pas le sentiment « à partir de ce moment-là, à partir de ça » – ça n'existe plus. C'est comme ça : comme une détente dans un passé indéfini.

Je suis en train de parler d'une sensation CORPORELLE.

C'est en tout cas comme cela que ce qui parle ici arrive à se trouver dans... dans la vraie chambre.

Tel que je le dis maintenant, ça a l'air de prendre du temps, mais en fait, une minute, deux minutes de silence et ça y est.

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Pour faire le lien avec l'article précédent sur l'immortalité, la vraie chambre rejoint la Vie nouvelle que Satprem a trouvé dans son corps. 

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