La plénitude de l'action spirituelle
Sri Aurobindo – Essai sur la Guîtâ
Livre 2 – Chapitre 16 (Extraits)
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Essais sur la Guîtâ - French translation, Essays On The Gita
Read online - French translation of 'Essays On The Gita': Essays on the philosophy and method of self-discipline presented in the Bhagavad Gita.
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L'idée de la Guîtâ a atteint un point de son développement où une seule question reste encore sans solution : celle de notre nature asservie et défectueuse ainsi que les moyens qu'elle a d'accomplir non seulement en principe, mais dans tous ses mouvements son évolution depuis l'être inférieur jusqu'à l'être supérieur et depuis la loi de son action présente jusqu'au Dharma immortel. Cette difficulté est contenue dans certaines des dispositions stipulées par la Guîtâ, mais il faut la mettre davantage en relief et lui donner une forme plus claire pour notre intelligence.
(…)
Au début, son enseignement déclare proposer une nouvelle source et un nouveau degré pour notre action dans le monde. C'était le point de départ, et c'est aussi ce qui fait l'objet de la conclusion. Son dessein initial n'était pas précisément d'offrir un moyen d'atteindre à la libération, môksha, mais de montrer plutôt que les œuvres sont compatibles avec l'effort de l'âme vers la libération et que la liberté spirituelle, une fois que l'on y est parvenu, l'est elle-même avec la poursuite de l'action dans le monde, mouktasya karma.
(…)
Vivre intérieurement calme, détaché, silencieux dans le silence du Moi impersonnel et universel et toutefois accomplir dynamiquement les œuvres de la Nature dynamique, et, plus vastement, être un avec l'Éternel en nous et accomplir toute la volonté de l'Éternel dans le monde qui s'exprime au moyen d'une force sublimée, d'une divine hauteur de la nature personnelle soulevée, libérée, universalisée, faite une avec la nature divine telle est la solution de la Guîtâ.
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Voyons ce qu'il en est dans les termes les plus simples et positifs et en considérant le problème qui est à la source de la difficulté d'Ardjouna et de son refus.
Alors, Sri Aurobindo passe en revue différentes dérobades possibles pour Ardjouna devant l'ampleur du massacre à venir sur le champ de bataille, qui toutes sont réfutées par l'Instructeur divin. Aucun appui n'est satisfaisant... car il y a ici un conflit de dharmas. Une nouvelle règle, plus grande et qu'il faut encore découvrir, est nécessaire pour résoudre le problème, Mais cette règle, quelle est-elle ?
(…)
Cette vérité, il faut qu'Ardjouna soit amené à la voir ; il doit apprendre à agir d'une façon impersonnelle et sans que rien puisse le troubler, en instrument non de ses petits désirs personnels et de ses dérobades d'homme faible, mais d'un Pouvoir plus vaste et lumineux, d'une Volonté plus grande, toute sage, divine et universelle. Il doit agir impersonnellement et universellement en une haute union de son âme avec le Divin intérieur et extérieur, youkta, en un calme Yoga avec son Moi suprême et avec le Moi qui imprègne l'univers.
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Mais cette vérité ne peut être vue correctement, ce genre d'action ne peut être correctement entrepris, ne peut devenir réel tant que l'homme est gouverné par l'ego, fût-ce l'ego sattwique, à demi éclairé mais sans illumination, de la raison et de l'intelligence mentale.
Cette vérité, en effet, est vérité de l'esprit, cette action procède d'une base spirituelle.
Une connaissance spirituelle, et non pas intellectuelle, est la condition sine qua non pour suivre cette voie des œuvres, sa seule lumière, son seul véhicule, son seul stimulant possibles.
L'Instructeur commence donc par indiquer que toutes ces idées et tous ces sentiments qui troublent Ardjouna, le déroutent et le déconcertent — la joie et le chagrin, le désir et le péché, la tendance qu'a le mental à gouverner l'action d'après les résultats extérieurs de l'action, le recul humain devant ce qui semble terrible et formidable dans les rapports de l'Esprit universel avec le monde — sont des choses issues de la sujétion de notre conscience à l'ignorance naturelle, de la façon de travailler d'une nature inférieure où l'âme, qui y est imbriquée, se voit sous l'aspect d'un ego séparé répondant à l'action que les choses ont sur celui-ci par les réactions duelles de douleur et de plaisir, de vertu et de vice, de justice et d'injustice, de bonne et de mauvaise fortune.
Ces réactions créent un inextricable écheveau de perplexités où l'âme se perd, égarée par sa propre ignorance ; elle doit se guider elle-même grâce à des solutions partielles et imparfaites dont les trébuchements suffisent d'habitude dans la vie ordinaire, mais qui échouent à l'épreuve d'une plus vaste vision et d'une expérience plus profonde.
Pour comprendre le vrai sens de l'action et de l'existence, il faut se retirer, derrière toutes ces apparences, dans la vérité de l'esprit ; il faut fonder la connaissance de soi avant de pouvoir préparer la base d'une juste connaissance du monde.
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Il me semble que ce paragraphe est d'une extrême importance : tout le temps, nous sommes amenés à agir dans le monde, et nous le faisons de façon bien maladroite. Si nous comprenions commencer passer de notre action humaine imparfaite à l'action vraie guidée par le Divin et sa divine Shakti, alors nous pourrions faire plus et mieux pour le monde et nos frères humains. Voyons la suite...
Tout d'abord, il faut secouer les ailes de l'âme pour la libérer du désir, de la passion, des émotions qui troublent et de toute cette atmosphère d'agitation et de distorsion du mental humain et la faire entrer dans un éther d'égalité sans passion, dans un ciel de calme impersonnel, dans un sentiment et une vision sans ego des choses.
Ce n'est en effet que dans cet air supérieur et transparent, dans ces étendues libres de toute tempête et de tout nuage, que peut venir la connaissance de soi et que la loi du monde et la vérité de la Nature peuvent être vues sans décalage, d'un œil panoramique et dans une lumière imperturbée qui englobe et pénètre tout.
Derrière cette petite personnalité qui est un instrument débile, une marionnette passive, ou qui résiste en vain, de la Nature, et une forme représentée dans les créations de cette Nature, il existe un moi impersonnel, unique en tout, qui voit et connaît toutes choses ; il y a une présence égale, impartiale, universelle qui supporte la création, une conscience-témoin qui permet à la Nature d'élaborer le devenir des choses dans leur type particulier, swabhâva, mais ne s'empêtre ni ne se perd dans l'action dont elle est l'origine.
Se retrancher de l'ego et de la personnalité agitée dans ce Moi calme, égal, éternel, universel, impersonnel est le premier pas vers une action visionnaire dans le Yoga, vers une action accomplie en union consciente avec l'Être divin et l'infaillible Volonté qui, si obscurs qu'ils nous soient à présent, se manifestent dans l'univers.
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Lorsque nous vivons tranquillement établis dans ce moi d'impersonnelle ampleur, alors du fait qu'il est vaste, calme, paisible, impersonnel, notre autre moi, qui est petit et faux, notre ego d'action disparaît en son étendue, et nous voyons que c'est la Nature qui agit, non pas nous, que toute action est celle de la Nature et ne peut rien être d'autre.
Et cette chose que nous nommons Nature est un Pouvoir exécutif universel d'existence éternelle, un Pouvoir en mouvement qui prend différentes formes et différents aspects dans cette classe de ses créatures ou dans cette autre et en chaque individu de l'espèce suivant son type d'existence naturelle et la fonction et la loi qui en résultent pour ses œuvres.
Chaque créature doit agir selon sa nature et ne peut se conformer à rien d'autre.
L'ego, la volonté et le désir personnels ne sont rien de plus que les formes intensément conscientes et que les opérations naturelles limitées d'une Force universelle qui, elle-même sans forme et infinie, les dépasse de beaucoup ; la raison, l'intelligence, le mental, les sens, la vie et le corps et tout ce dont nous nous targuons ou que nous croyons nôtre, sont des instruments et des créations de la Nature.
Mais le Moi impersonnel n'agit point, ni ne fait partie de la Nature ; de derrière et d'en haut, il observe l'action et demeure le souverain de lui-même, un connaissant et un témoin libres et impassibles.
L'âme qui vit en cette impersonnalité n'est pas affectée par les actions dont notre nature est un instrument ; elle n'y répond pas, non plus qu'à leurs effets, par le chagrin et la joie, le désir et le recul, l'attirance et la répulsion, ou l'une quelconque des cent dualités qui nous tirent, nous ébranlent et nous affligent.
Elle considère tous les hommes, toutes les choses et tous les événements d'un œil égal, regarde les modes ou qualités de la Nature agir sur les modes ou qualités, voit tout le secret du mécanisme, mais est elle-même par-delà ces modes et qualités — être essentiel, pur et absolu, impassible, libre, en paix.
La Nature élabore son action ; et l'âme, impersonnelle et universelle, la soutient, mais n'est pas imbriquée, n'est pas attachée, n'est pas empêtrée, n'est pas agitée, n'est pas déroutée.
Si nous pouvons vivre dans ce moi égal, nous aussi sommes en paix ; nos œuvres se poursuivent tant que l'impulsion de la Nature se prolonge dans nos instruments, mais il y a liberté spirituelle et quiétude.
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Cette dualité du Moi et de la Nature, du calme Pourousha et de la Prakriti active, n'est pas, cependant, tout notre être. Ces deux termes ne sont pas vraiment les deux derniers mots sur la question.
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Enfin, cette dualité n'explique pas réellement pourquoi l'âme est tant soit peu tenue de s'imbriquer dans la Nature et ses œuvres ; car il est impossible que l'unique esprit conscient de soi et à jamais non imbriqué dans la Nature s'y perde et perde la connaissance de soi et qu'il doive retourner à cette connaissance. Ce Moi pur, cet Atman est au contraire toujours là, toujours le même, toujours l'unique Témoin conscient de soi, impersonnel et distant, ou l'impartial soutien de l'action.
C'est cette lacune, ce vide impossible qui nous oblige à supposer deux Pouroushas ou deux attitudes de l'unique Pourousha : l'un secret dans le Moi observant tout depuis son existence en soi ou peut-être n'observant rien –, l'autre spontanément projeté dans la Nature, se prêtant à l'action et s'identifiant avec les créations de la Nature.
Mais même ce dualisme du Moi et de la Prakriti ou de la Mâyâ corrigé par le dualisme des deux Pouroushas n'est pas tout le credo philosophique de la Guîtâ, qui dépasse ceux-ci pour atteindre à la suprême unité universelle d'un Pourousha supérieur, le Pouroushôttama.
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Alors dans le paragraphe suivant Sri Aurobindo va nous décrire ce Pouroushôttama et nous révéler la vérité complète et l'entier secret de l'action universelle. C'est évidemment une connaissance infiniment plus vaste que ce que nous pouvons absorber, et pourtant, si nous pouvions en imprégner notre mental, alors cela permettra peut-être à quelques bribes d'expériences pourront peut-être s'approcher de nous.
La Guîtâ affirme qu'il existe un suprême Mystère, une suprême Réalité qui soutient et concilie la vérité de ces deux manifestations différentes.
Il existe un ultime et suprême Moi, Seigneur et Brahman, qui est à la fois l'impersonnel et le personnel, mais autre et plus grand que celui-ci ou celui-là, et autre et plus grand que les deux ensemble.
Il est le Pourousha, le Moi et l'âme de notre être, mais il est aussi la Prakriti ; car la Prakriti est le pouvoir de la Toute-Âme, le pouvoir de l'Éternel et Infini spontanément incité à l'action et à la création.
Ineffable suprême, Personne universelle, il devient par sa Prakriti toutes ces créatures.
Suprême Atman et Brahman, il manifeste par sa Mâyâ de connaissance de soi et sa Mâyâ d'ignorance la double vérité de l'énigme cosmique.
Seigneur suprême, maître de sa Force, de sa Shakti, il crée, anime et gouverne toute cette Nature et toute la personnalité, tout le pouvoir et toutes les œuvres de ces innombrables existences.
Chaque âme est un être partiel de cet Un qui existe en soi, une âme éternelle de cette Toute-Âme, une manifestation partielle de ce Seigneur suprême et de sa Nature universelle.
Tout, ici-bas, est ce Divin, cette Déité, Vâsoudéva ; car au moyen de la Nature et de l'âme dans la Nature, il devient tout ce qui est, et tout provient de lui et vit en lui ou par lui, bien qu'il soit lui-même plus grand que la manifestation la plus vaste, que l'esprit le plus profond et qu'aucune représentation cosmique.
Telle est la vérité complète de l'existence, et tel l'entier secret de l'action universelle que nous avons vus se dégager des derniers chapitres de la Guîtâ.
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9 phrases seulement ! Mais avec la connaissance qu'il y a dans chacune d'elles, certains feraient un livre entier. Nous avons une chance extraordinaire de pouvoir lire ces lignes. Voyons la suite.
Mais comment cette vérité plus grande modifie-t-elle, ou comment affecte-t-elle le principe de l'action spirituelle ?
Elle le modifie pour commencer en ceci, qui est fondamental : tout le sens de la relation du Moi, de l'âme et de la Nature se trouve changé, s'ouvre à une nouvelle vision, remplit les blancs qui restaient, acquiert une plus grande amplitude, revêt une signification vraie, spirituellement positive et d'une intégralité sans défaut.
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Le Moi paisible et impersonnel est une vérité – c'est la vérité du calme du Divin, du silence de Éternel, de la liberté du Seigneur de toute naissance, de tout devenir, de toute action et de toute création; c'est la vérité de la calme et infinie liberté de son existence en soi que n'enchaîne, n'affecte, ni ne trouble sa création, que ne touchent pas l'action et la réaction de sa Nature.
Dès lors, la Nature elle-même n'est plus une inexplicable illusion, un phénomène séparé et contraire, mais un mouvement de Éternel ; tout le mouvement, toute l'activité et la multiplicité de la Nature ont pour base et point d'appui la tranquillité de l'observateur détaché qui est le propre d'un moi et d'un esprit immuables.
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La Nature déterminée par les gounas est une action inférieure, et qui se limite elle-même, du pouvoir du Seigneur ; c'est la nature d'une manifestation imparfaitement consciente et, par conséquent, d'une certaine ignorance.
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C'est pourquoi l'âme doit se retirer de son petit moi personnel et égoïste et passer dans son ample Moi impersonnel, immuable et universel, afin d'être à même de se connaître.
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Celui qui cherche le Divin doit revenir à la réalité de son moi impersonnel immuable et éternel et, en même temps, voir partout le Divin de qui il procède, voir qu'il est tout, Le voir dans l'ensemble de cette Nature mutable, dans chaque partie et chaque résultat et chaque fonctionnement de la Nature, et là aussi il doit se faire un avec Dieu, là aussi vivre en Dieu, là aussi pénétrer dans la divine unité.
En cette intégralité, il unit la liberté et le calme divins de son existence essentielle profonde et un pouvoir suprême d'action instrumentale de son moi divinisé qui appartient à la Nature.
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Mais comment s'y prendre ?
Cela peut se faire tout d'abord grâce à un esprit juste dans notre volonté d'œuvrer. Le chercheur doit considérer toute son action comme un sacrifice au Seigneur des œuvres qui est Être éternel et universel, son propre Moi suprême et le Moi de tous les autres, et le Divin suprême qui demeure en tout, contient tout, gouverne tout dans l'univers.
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Toute l'action du monde est l'affaire du Seigneur de l'univers et regarde l'Esprit existant en soi dont c'est la création incessante, le devenir progressif, la manifestation significative et le vivant symbole dans la Nature. Les fruits lui appartiennent, les résultats sont ceux qu'il détermine, et notre action personnelle n'est qu'une contribution mineure – régie ou rejetée dans la mesure où la motive une prétention égoïste – par ce Moi, cet Esprit en nous qui est le Moi et l'Esprit en tout et qui gouverne les choses pour les fins universelles et le bien universel, et non pour notre ego.
Travailler de façon impersonnelle, sans désir ni attachement aux fruits de notre travail, pour Dieu et le monde, pour le Moi plus grand et l'accomplissement de la volonté universelle, tel est le premier pas vers la libération et la perfection.
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Mais au-delà de cette étape, se trouve cet autre mouvement plus grand, la soumission intérieure de toutes nos actions à la Divinité en nous.
Car c'est la Nature infinie qui donne l'impulsion à nos œuvres et une divine Volonté en elle et au-dessus d'elle qui exige que nous agissions ; le choix et le tour qu'y donne notre ego sont un apport de notre qualité tamasique, radjasique, sattwique, une déformation dans la Nature inférieure.
La déformation vient de ce que l'ego se considère comme l'auteur ; le caractère de l'acte prend la forme de la nature personnelle limitée, et l'âme y est enchaînée, ainsi qu'à ses étroites représentations, elle ne laisse pas l'acte s'écouler librement et purement du pouvoir infini qui est en elle.
Et l'ego est enchaîné à l'acte et à son résultat ; il doit supporter les conséquences et les réactions personnelles tout autant qu'il s'attribue l'origine et la responsabilité de l'action et qu'il prétend l'avoir personnellement voulue.
(Les questions affluent : que se passe-t-il si nous cessons de penser que nous sommes l'auteur de nos actions ? Et si nous lâchons aussi prise sur l'attachement aux résultats, est-ce que cela suspend la loi du karma ? Et lorsque Sri Aurobindo parle de laisser l'acte s'écouler librement... cela m'a fait penser à quelque chose de très concret, comme un mouvement fluide de tai ji. Continuons notre lecture )
Il y a travail libre et parfait quand on commence par référer et que l'on finit par soumettre entièrement l'action et sa mise en train au divin Maître de notre existence ; car nous sentons qu'une suprême Présence en nous s'en charge peu à peu, que l'âme est attirée en une profonde intimité et une étroite unité avec un Pouvoir et un Divin intérieurs, et que le travail naît directement du Moi plus grand, delà force toute sage, infinie, universelle d'un être éternel, et non pas de l'ignorance du petit ego personnel.
L'action est choisie et façonnée selon la nature, mais entièrement par la Volonté divine dans la nature et par conséquent elle est libre et parfaite intérieurement, quelle qu'en soit l'apparence extérieure ; elle se présente, porteuse du sceau spirituel intérieur de l'Infini indiquant qu'elle est la chose à faire, le mouvement et la marche décrétés dans les voies du Maître omniscient de l'action, kartavyam karma.
L'âme de l'homme libéré est libre en son impersonnalité, lors même que cet homme fournit comme moyen et occasion de l'action la création personnelle et instrumentale de son moi, la volonté particulière et le pouvoir particulier de sa nature.
Cette volonté et ce pouvoir ne lui appartiennent plus en propre d'une façon égoïste et séparée, mais constituent une force du Divin suprapersonnel qui agit en ce devenir de Son moi, en cette personnalité parmi des myriades d'autres, au moyen de la forme caractéristique de l'être naturel, le swabhâva.
C'est là le haut secret, le haut mystère, outtamam rahasyam, de l'action de l'homme libéré. C'est à cela qu'aboutissent la croissance de l'âme humaine en une Lumière divine et l'union de sa nature avec une suprême nature universelle.
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Dans les derniers paragraphes du chapitre, que je vous laisse déco nous explique que seule seule, la connaissance peut produire ce changement. Et puis, il décrit l'état de l'homme libéré avant de conclure en ouvrant la porte pour un accomplissement plus élevé encore.
En conclusion, je confirme encore que ce chapitre me paraît très important car il nous donne les clefs qui nous peuvent permettre de passer d'une action humaine imparfaite à... disons pour commencer à une action humaine spiritualisée plus juste et plus vraie.