La Flamme dans les Entretiens 1929/1931
Entretien du 7 avril 1929
Voulez-vous nous parler du yoga ?
Pourquoi désirez-vous le yoga ? Pour acquérir du pouvoir ? Pour atteindre la paix et le calme ? Pour servir l’humanité ?
Aucun de ces motifs ne suffit à prouver que vous êtes prêt pour le sentier. La question à laquelle il vous faut répondre est celle-ci :
Désirez-vous le yoga pour l’amour du Divin ? Le Divin est-il le but suprême de votre vie, à tel point qu’il vous serait totalement impossible de vous en passer ? Croyez-vous que votre véritable raison d’être soit le Divin et que sans lui votre existence serait morne et dépourvue de sens ?
Dans ce cas, et alors seulement, on peut dire que vous êtes prêt pour le sentier.
Voici la première étape : aspiration au Divin.
La seconde étape consiste à renforcer cette aspiration, à la tenir constamment en éveil, à la rendre vivante et puissante. Seule, la concentration vous mènera vers ce but — concentration sur le Divin pour obtenir une absolue et intégrale consécration à sa volonté et à ses fins.
Concentrez-vous dans le cœur. Pénétrez-y aussi loin, aussi profondément que possible. Retirez vers vous tous les fils épars de votre conscience dispersée ; rassemblez-les et plongez dans le silence de votre être intérieur.
Une flamme brûle dans la calme profondeur de votre cœur : c’est le Divin en vous — votre être véritable. Écoutez sa voix. Obéissez à ses inspirations.
Il y a d’autres centres de concentration ; par exemple, un au sommet de la tête, et un autre entre les sourcils. Chacun a son efficacité et vous donnera des résultats particuliers. Mais l’être central réside dans le cœur, et c’est dans le cœur que prend naissance tout mouvement dynamique, toute volonté de transformation, tout pouvoir de réalisation.
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Les difficultés dans le yoga – page 141
La nature de votre difficulté indique la nature de la victoire que vous devez remporter, de la victoire que vous représentez dans le yoga. Ainsi, s’il y a un égoïsme obstiné, cela indique que votre accomplissement principal dans l’avenir sera une réalisation d’universalité. Si l’égoïsme est en vous, vous avez aussi le pouvoir de retourner cette même difficulté en son contraire et d’en faire une victoire d’absolue largeur.
Quand vous avez quelque chose à réaliser, vous avez juste en vous la caractéristique opposée à ce que vous devez réaliser. Face au défaut, à la difficulté, vous dites : « Oh ! je suis comme cela, c’est terrible ! » Mais vous devriez voir la vérité de la situation. Vous devriez vous dire : « Ma difficulté me montre clairement ce que je dois finalement représenter — parvenir à son contraire absolu, à la qualité de l’autre pôle, telle est ma mission. »
Même dans la vie ordinaire, nous trouvons parfois l’exemple de ces contraires. Celui qui est le plus timide et n’a aucun courage devant les circonstances se révèle capable de supporter le plus.
Pour celui qui aspire au Divin, la difficulté qui frappe le plus souvent à sa porte indique justement la porte par laquelle il arrivera à Dieu à sa manière personnelle — c’est son chemin particulier de réalisation divine.
Et c’est un fait aussi que si quelqu’un a des centaines de difficultés, cela veut dire qu’il aura une réalisation considérable — à condition, bien entendu, qu’il ait de la patience et de l’endurance, et qu’il fasse brûler en lui Agni, la flamme d’aspiration qui dévore tous les défauts.
Et souvenez-vous : la grâce divine est généralement proportionnée à vos difficultés.
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La vie ordinaire et l’âme vraie – page 142
La vie ordinaire est une ronde de convoitises et de désirs variés. Tant que vous en êtes préoccupé, il ne peut pas y avoir de progrès durable. Il faut découvrir un moyen d’échapper à cette ronde. Prenez, par exemple, la préoccupation la plus commune de la vie ordinaire : les gens pensent constamment à ce qu’ils vont manger, à l’heure où ils vont manger et s’ils auront assez à manger. Pour conquérir l’attachement à la nourriture, il vous faut devenir équanime au point d’être parfaitement indifférent vis-à-vis de la nourriture. Si vous avez des aliments, vous les mangez, si vous n’en avez pas, cela ne vous tourmente pas le moins du monde, et surtout vous ne passez pas votre temps à y penser. Et il ne faut pas non plus y penser négativement.
S’absorber dans la découverte de moyens et de méthodes d’abstinence, comme le font les ascètes, revient à se préoccuper de la nourriture presque autant que lorsqu’on en rêve avec convoitise. Ayez une attitude d’indifférence à cet égard, c’est la chose la plus importante. Que l’idée de la nourriture sorte de votre conscience; n’y attachez pas la moindre importance.
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Une promesse de bonne santé.
Tout cela sera très facile du moment où vous entrerez en contact avec votre être psychique, l’âme vraie au-dedans de vous. Car vous sentirez alors, immédiatement, l’insignifiance de toutes ces choses, et que seul le Divin importe. Demeurer dans le psychique, c’est être soulevé au-dessus de toute convoitise. Vous n’aurez plus d’envies, de tracas, de désirs fiévreux. Et vous sentirez aussi que tout ce qui arrive, arrive pour le mieux.
Comprenez-moi bien, je ne veux pas dire que vous deviez toujours penser que tout est pour le mieux. Tout n’est pas pour le mieux tant que vous êtes dans la conscience ordinaire. Vous pouvez vous égarer sur des chemins complètement faux si vous n’êtes pas dans l’état de conscience vrai. Mais dès que vous êtes établi dans le psychique et que vous avez fait l’offrande de vous-même au Divin, tout ce qui arrive arrive pour le mieux, car toute chose, même sous un déguisement, est pour vous une réponse précise du Divin.
En vérité, le don de soi sincère et spontané porte en lui-même sa propre récompense immédiate ; il s’accompagne d’un tel bonheur, d’une telle confiance, d’une telle sécurité, que rien d’autre ne peut donner. Mais tant que le don de soi n’est pas fermement psychique, il y aura des périodes de troubles, des intervalles sombres entre les moments lumineux. C’est seulement le psychique qui progresse d’une façon ininterrompue ; son mouvement est une ascension perpétuelle. Tous les autres mouvements sont brisés et discontinus.
Et vous ne pouvez même pas être un individu tant que le psychique n’est pas perceptible en vous ; car il est votre vrai moi. Avant de connaître votre vrai moi, vous êtes une place publique, non un être. Tant de forces en conflit sont à l’œuvre en vous !
Si vous voulez faire de réels progrès, il vous faut connaître votre être véritable qui est en constante union avec le Divin ; c’est alors seulement que la transformation est possible.
Toutes les autres parties de votre nature sont ignorantes ; le mental, par exemple, commet souvent l’erreur de prendre n’importe quelle idée brillante pour une idée lumineuse. Il peut avec une égale énergie avancer des arguments pour et contre le Divin : il n’a aucun sens infaillible de la vérité. Généralement, le vital est impressionné par tout étalage de pouvoir et il est prêt à voir en lui la Divinité. Seul, le psychique a un discernement juste : il est directement conscient de la Présence suprême; il distingue infailliblement entre le Divin et l’anti-divin. Si, même pour un moment, vous êtes entré en contact avec Lui, vous porterez au-dedans de vous une conviction que rien ne peut ébranler.
Vous demandez : comment pouvons-nous connaître notre être véritable ? Il faut demander pour l’avoir, aspirer à l’avoir, le vouloir plus que toute autre chose. La plupart d’entre vous, ici, sont influencés par lui ; mais une influence ne suffit pas ; vous devez vous sentir identifié à lui.
Toute aspiration à la perfection vient de lui, mais vous êtes inconscient de la source ; quand vous collaborez avec lui, c’est sans le savoir ; vous n’êtes pas identifié à sa lumière. Ne croyez pas que je fasse allusion à la partie émotive de votre être quand je parle du psychique. Les émotions appartiennent au vital supérieur, non au pur psychique. Le psychique est une flamme qui brûle en vous sans vaciller ; elle monte tout droit vers le Divin, et apporte avec elle le sentiment d’une force qui brise toutes les oppositions. Quand vous vous êtes identifié à elle, vous avez la perception de la vérité divine ; alors vous ne pouvez vous empêcher de sentir que le monde tout entier marche sur la tête, les pieds en l’air !
Vous devez apprendre à unir ce que vous appelez votre être individuel à votre vraie individualité psychique. Votre individualité actuelle est une chose très mélangée, une série de changements qui conservent cependant une certaine continuité, une certaine ressemblance ou une identité de vibrations dans ce courant qui passe. Elle est presque comme une rivière qui n’est jamais la même et qui a cependant un certain caractère et une certaine persistance qui lui sont propres. Votre être normal est simplement l’ombre de votre vraie individualité, et c’est seulement quand cet individu normal qui est centré différemment à différents moments, soit dans le mental, soit dans le vital, le plus souvent dans le physique, entrera en contact avec le psychique et le sentira comme son être réel, que vous réaliserez votre vraie individualité.
Alors, vous serez unifié, rien ne pourra vous ébranler ni vous troubler, vous ferez des progrès réguliers et durables, et vous vous trouverez au-dessus des mouvements mesquins comme la convoitise pour la nourriture.
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L’endurance : les signes de la conversion du vital – Page 156
Que l’endurance soit votre mot d’ordre. Apprenez à la force vitale en vous, à votre être vital, à ne pas se plaindre mais à accepter toutes les conditions nécessaires à un grand accomplissement. Le corps est un serviteur très endurant, il supporte sans broncher la tension des circonstances, comme une bête de somme. C’est l’être vital qui est toujours à grogner et qui s’agite. L’esclavage auquel il soumet l’être physique et les tourments qu’il lui inflige sont inimaginables. Il faut voir comment il tourne et retourne ce pauvre corps selon ses lubies et ses fantaisies, exigeant sans la moindre raison que tout se plie à ses bizarreries.
Mais l’essence même de l’endurance, c’est d’apprendre au vital à abandonner ses goûts et ses dégoûts capricieux et à garder l’équanimité au milieu des situations les plus pénibles. Si vous êtes malmené par quelqu’un ou si vous manquez de quelque chose qui soulagerait votre inconfort, vous devez garder votre bonne humeur sans vous laisser troubler. Que rien ne puisse le moins du monde vous contrarier, et chaque fois que le vital cherche à exposer ses petits griefs avec une exagération solennelle, arrêtez-vous juste un moment pour penser combien vous êtes heureux en comparaison de tant d’autres en ce monde. Réfléchissez un instant à ce que durent subir les soldats qui ont combattu dans la dernière guerre. Si vous étiez obligé de supporter des épreuves comme celles-là, vous comprendriez la parfaite stupidité de vos mécontentements. Cependant, je ne vous demande pas de rechercher les difficultés, je vous demande simplement d’apprendre à endurer les petits ennuis sans importance de votre vie.
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Aller jusqu'au bout de l'effort sans fatigue ni relâchement.
Rien de grand ne peut s’accomplir sans endurance. Si vous étudiez la vie des grands hommes, vous verrez comme ils se sont dressés comme de la pierre contre les faiblesses du vital. Et même de nos jours, le véritable sens de notre civilisation, c’est la maîtrise du monde physique par l’endurance du vital. L’esprit sportif et aventureux et l’intrépidité à faire face à des forces plus grandes sont évidents dans tous les domaines de la vie et font partie de cet idéal d’endurance. Dans les sciences elles-mêmes, le progrès dépend des innombrables et difficiles épreuves et des innombrables essais qui précèdent l’accomplissement.
Certainement, il ne nous faut pas moins d’endurance pour accomplir le travail capital que nous avons entrepris dans notre Ashram. Ce qu’il faut faire, c’est donner à votre vital une bonne rossée aussitôt qu’il proteste. Quand il s’agit du physique, on a raison d’être attentif et de prendre des précautions, mais avec le vital, la seule méthode, c’est une bonne taloche. Flanquez une gifle au vital au moment même où il se plaint, car il n’y a pas d’autre moyen de sortir de cette conscience mesquine qui attache tant d’importance à l’aisance matérielle et aux commodités de l’existence au lieu de demander la Lumière et la Vérité.
L’une des exigences les plus communes du vital, c’est celle des louanges. Il déteste être critiqué et traité comme s’il avait peu d’importance. Mais il doit toujours être prêt à recevoir des rebuffades et à les supporter avec un calme absolu. Il ne doit pas non plus faire attention aux compliments ni oublier que tout mouvement de gloriole est une offrande faite aux seigneurs du Mensonge.
Les êtres subtils du monde vital, avec lesquels notre vital est en rapport, vivent et se nourrissent de l’adoration de leurs fidèles, et c’est pourquoi ils ne cessent d’inspirer de nouveaux cultes et de nouvelles religions pour que les cérémonies d’adoration et l’adulation ne s’épuisent jamais. Il en va de même avec votre propre être vital ; les forces vitales qui sont derrière se développent — c’est-à-dire engraissent leur ignorance — en absorbant les flatteries des autres. Mais rappelez-vous que les compliments faits par les êtres qui appartiennent au même niveau d’ignorance que soi-même, ne valent absolument rien, ils ont aussi peu de valeur que les critiques qu’ils vous adressent. Peu importe la prétentieuse origine de ces compliments ou de ces critiques : ils sont vides et futiles.
Mais malheureusement, le vital est affamé même de la nourriture la plus avariée, et il est si avide qu’il est prêt à accepter des louanges même de ceux qui sont l’incompétence personnifiée. Cela me rappelle l’ouverture annuelle des salons de peinture à Paris lorsque le président de la République passe en revue les tableaux, découvrant avec pénétration que celui-ci est un paysage et celui-là un portrait, et faisant de plats commentaires avec l’air de connaître la peinture jusqu’au fond de l’âme. Les peintres savent parfaitement l’ineptie de ces remarques et cependant ne manquent pas une occasion de faire état du témoignage rendu à leur génie par le président. Car tel est bien le vital chez les êtres humains, voracement affamé de gloire.
Mais ce qui a une valeur authentique, c’est l’opinion de la Vérité. Lorsque quelqu’un est en contact avec la Vérité divine et qu’il peut l’exprimer, alors les opinions qu’il donne ne sont pas de vulgaires compliments ou critiques, c’est ce que le Divin pense de vous, la valeur qu’Il attache à vos qualités, l’infaillible sceau dont Il marque votre effort.
Votre seul désir doit être de n’estimer rien que la parole de la Vérité — et pour vous élever ainsi à ce niveau, vous devez maintenir brûlant en vous Agni, la flamme transformatrice.
Il vaut d’être remarqué, d’ailleurs, que lorsque Agni s’enflamme, vous commencez aussitôt à être dégoûté des louanges bon marché qui autrefois avaient le don de vous faire tant plaisir, et vous comprenez clairement que votre amour des louanges était un mouvement inférieur de votre nature non transformée.
Agni vous fait voir quelle immense perspective d’amélioration possible s’étend devant vous, en vous remplissant d’un sens aigu de votre présente insuffisance.
Les éloges qui vous sont prodigués par les autres vous dégoûtent tellement que vous éprouvez presque de l’amertume vis-à-vis de ceux que vous auriez autrefois considérés comme vos amis. Toutes les critiques, par contre, sont bien accueillies, car elles viennent attiser votre humble aspiration à la Vérité. Vous ne vous sentez plus désormais déprimé ni diminué par l’hostilité des autres. Car, au moins, vous êtes capable de l’ignorer avec la plus grande facilité et au mieux, vous appréciez cette hostilité comme un nouveau témoignage de votre état non régénéré, ce qui vous incite à vous dépasser vous-même en vous soumettant au Divin.
Un autre signe frappant de la conversion de votre vital, c’est que vous pouvez, grâce à l’influence d’Agni, faire face aux difficultés et aux obstacles avec un sourire. Il n’est plus besoin de vous asseoir, couvert d’un sac et de cendres, en vous lamentant de vos erreurs et en vous sentant complètement abattu parce que vous n’êtes pas encore tout à fait à la hauteur. Vous chassez tout simplement ce sentiment de dépression avec un sourire. Mille erreurs n’ont plus d’importance pour vous : avec un sourire vous reconnaissez que vous vous êtes trompé, et avec un sourire vous prenez la résolution de ne plus répéter la sottise à l’avenir. Toute dépression, toute mélancolie est la création des forces hostiles qui ne sont jamais si contentes que si elles peuvent jeter sur vous une humeur sombre.
L’humilité est une chose, la dépression est une tout autre chose ; l’une est un mouvement divin et l’autre une forme très grossière des forces de l’ombre. Par conséquent, faites face joyeusement à vos ennuis, opposez une bonne humeur invariable aux obstacles qui se dressent sur la route de la transformation. La meilleure façon de mettre l’ennemi en déroute, c’est de lui rire au nez ! Vous pouvez vous bagarrer et lutter corps à corps pendant des jours et l’ennemi peut faire preuve d’une vigueur intacte, mais moquez-vous de lui une fois seulement, et le tour est joué ! Il prend la fuite. Un rire confiant et plein de foi en le Divin est la force la plus foudroyante qui soit, elle brise le front de l’ennemi, fait des ravages dans ses lignes et vous emporte triomphant vers l’avant.
Le vital converti connaît aussi la joie de la marche vers la réalisation. Toutes les difficultés que comporte cette marche, il les accepte avec entrain, il ne se sent jamais plus heureux que lorsque la Vérité lui est montrée et qu’est mis à nu le jeu du mensonge dans sa nature inférieure.
Il ne fait pas le yoga comme s’il portait sur les épaules un fardeau, mais comme si c’était une occupation très agréable. Il est prêt à endurer le pire avec un sourire, si c’est une condition de la transformation. Ne se plaignant ni ne grognant, il endure tout avec joie, parce que c’est pour le Divin qu’il travaille. Il a l’inébranlable conviction que la Victoire sera remportée. Pas un instant il ne vacille dans sa foi que l’immense travail de Transformation assumé par Sri Aurobindo s’achèvera par un succès.
Car c’est un fait, vraiment ; il n’y a pas l’ombre d’un doute quant à l’issue du travail que nous avons entrepris. Ce n’est pas un simple essai, mais l’inévitable manifestation du Supramental.
Le vital converti a la prescience de la victoire, il garde une volonté de progresser qui jamais ne revient en arrière, il se sent plein d’une énergie née de la certitude du triomphe du Divin, il perçoit toujours en lui le Divin qui fait tout ce qui est nécessaire et lui infuse l’inébranlable pouvoir de résister, et finalement de vaincre ses ennemis. Pourquoi désespérerait-il ou se plaindrait-il ?
La transformation se fera : rien ne pourra l’arrêter, rien ne viendra faire échouer ce que le Tout-Puissant a décrété. Rejetez donc tout manque d’assurance, toute faiblesse, et prenez la résolution d’être endurant, bravement, jusqu’à ce que le grand jour arrive où la longue bataille se transformera en une victoire à jamais.
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Quelques Commentaires de Sri Aurobindo sur les Entretiens 1929
(Ces commentaires sont tirés du volume 25, consacré à la Mère, dans l’Édition du Centenaire des œuvres complètes de Sri Aurobindo. Ils ont été traduits par un disciple.)
« Une flamme brûle dans la calme profondeur de votre cœur : c’est le Divin en vous — votre être véritable. Écoutez sa voix. Obéissez à ses inspirations . »
Je n’ai jamais vu cette flamme en moi. Et pourtant, il me semble connaître le Divin en moi. Il me semble entendre sa voix, et je m’efforce le plus possible d’obéir à ses inspirations. Dois-je douter de ce que je sens ?
Non, ce que vous sentez est probablement l’indication de l’être psychique par l’intermédiaire du mental. Pour être directement conscient de la flamme psychique, on doit avoir la vision subtile et le sens subtil actifs, ou bien l’action directe du psychique qui agit en pouvoir manifeste dans la conscience.