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Agenda du 6 octobre 1959

Je me suis levée pour faire mon japa comme d’habitude en parcourant ma chambre de long en large. Il a fallu que j’y mette une certaine volonté. Évidemment, je pourrais faire mon japa en transe, marcher en transe tout en répétant mon japa, parce que là, on ne sent rien, rien du tout des inconvénients du corps. Mais c’est dans le corps qu’il faut faire le travail ! Je me suis donc levée et j’ai commencé à faire mon japa. Alors là, chaque mot prononcé : la Lumière, la pleine Puissance. Une puissance qui guérit tout. Je commence le japa fatiguée, malade, et j’en sors rafraîchie, reposée, guérie. Et ceux qui me disent qu’ils en sortent épuisés, contractés, vidés, c’est qu’ils ne le font pas de la vraie manière.

Je comprends pourquoi certains tantriques conseillent de dire le japa avec le centre du cœur. Quand on y met un certain élan, que chaque mot est dit avec une chaleur d’aspiration, alors tout change. J’ai pu sentir cette différence en moi-même, dans mon propre japa.

En fait, quand je marche de long en large dans ma chambre, je ne me coupe pas du reste du monde – ce serait tellement plus commode !... Toutes sortes de choses viennent à moi: des suggestions, des volontés, des aspirations. Alors automatiquement, je fais le geste d’offrande: les- choses viennent à moi, presque à toucher ma tête, et je les tourne vers le haut en les offrant à la Lumière.

🌸

Agenda du 24 mai 1960

Et tout cela, absolument sans ego, sans réaction personnelle, rien; il n’y avait que la conscience de l’Activité suprême. C’était la seule chose qui existait.

Et naturellement tout le mental ordinaire et supérieur (et le mental physique, cela va de soi, car pour entrer en transe, il faut l’abolir), tout ce qui est là dans la tête, au-dessus de la tête, autour de la tête : absolument immobile.

Ce qui est resté après tout cela, vers la fin de la nuit, à deux heures du matin, c’était une sorte d’ébauche indistincte: comment cet état – que j’ai connu en transe, en samâdhi, et qui nécessite d’être couché – peut-il devenir constant dans le corps physique en mouvement? Il y a là quelque chose à trouver. Et quelle forme cela prendra? Parce que, dans ma conscience, c’est comme cela constamment, ce flot universel ; mais c’est dans le corps qu’est le problème: c’est le problème de la Force sous sa forme la plus matérielle.

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Agenda du 3 mai 1962

C'est dans le corps qu'est la bataille.

Ça ne peut pas continuer, il faut qu'ils soient vaincus ou alors ce corps est vaincu... Tout dépend de ce que le Seigneur décidera.

C'est le champ de bataille. Jusqu'où il pourra résister, je ne sais pas. Après tout, cela dépend de Lui. Il sait si le temps est venu ou non – le temps du commencement de la Victoire –, alors le corps survivra, sinon, dans tous les cas, mon amour et ma conscience seront là.

Agenda du 11 août 1962

(Mère avait parlé de l'inter-échange constant des vibrations, si bien que l'idée de solitude pour faciliter le Yoga est « un enfantillage », et Elle avait ajouté :

«La seule chose possible, c'est une telle perfection dans l'union avec la Vibration suprême, qu'automatiquement tout est mis sous Son influence. »)

J'ai eu cette expérience ce matin pendant plusieurs heures. Ça a commencé au milieu de la nuit, et ça a duré pendant des heures ce matin, jusqu'au moment où... j'ai été envahie par les gens. Et quand ça a commencé la nuit, c'était d'une façon assez colossale, pourrait-on dire, dans le corps (tout ça, c'est dans le corps), avec un sentiment de puissance formidable (même, pendant que j'avais l'expérience, tout d'un coup je me suis dit : «Tiens, il faut que je dise ça demain à Satprem – en pleine expérience !).

Et alors cette impression que LA Vibration était si complètement présente («présente», j'ai l'impression qu'elle est toujours là, mais perçue ; perçue, ce qui lui donne un genre d'efficacité – un genre qui nous est accessible). Toute la matinée jusqu'à huit heures, huit heures et demie, c'était comme cela ; après huit heures, l'expérience s'est lentement estompée. Ça a commencé vers onze heures de la nuit et ça a duré jusque là.

Et alors... Oui, c'est exactement ce que je dis là : automatiquement ça met chaque chose à sa place.

 

Agenda du 28 mars 1964

... La grosse difficulté, c'est que toutes les expériences de N sont dans son mental. Il a travaillé dans son mental, a transformé son mental ; il a des expériences, il a eu toutes les expériences – mais dans le mental : pas du tout dans le corps. Et alors tout ce que je dis ici, toutes ces expériences maintenant, c'est dans le corps – il ne comprend pas. C'est cela, la difficulté. Il ne peut pas comprendre. Et qui est-ce qui peut comprendre?... Je n'en sais rien.

Dès qu'il s'agit de choses mentales, il comprend parfaitement bien; dès qu'il s'agit de choses matérielles, il ne comprend plus. Mais qui est-ce qui peut comprendre ?...

Je ne peux pas dire que je «comprenne», mais...

Tu sens.

Je transpose. Je transpose une vérité que je comprends mentalement ; je me dis que c'est comme cela dans le corps.

Oui, c'est plus proche, mais (riant) ce n'est pas tout à fait cela !

(…)

Et ce qui est très intéressant, c'est que toutes ces expériences, que l'on a eues dans ses êtres intérieurs et ses êtres supérieurs, que l'on a eues dans tous ses états d'être, paraissent faibles, inconsistantes et comme un rêve en comparaison de l'expérience identique dans le corps. Là, ça devient tellement... Le Pouvoir et l'Intensité sont tellement formidables que, tout d'un coup, on comprend POURQUOI il y a un monde matériel.

 

Agenda du 23 avril 1968

Et ça, ce n'est pas le résultat d'une concentration ni de quoi que ce soit : c'est la manière d'être normale, enfin constante. Mais il y a encore des dédoublements, dans le sens qu'il y a une attitude de conscience qui en regarde une autre, et une autre qui regarde les deux autres – tout cela est encore... (geste fluctuant). C'est comme un jeu de différentes consciences qui s'observent, s'objectivent. Alors ce n'est pas ça encore.

Et tout cela, c'est dans le corps – peut-être différentes parties du corps, je ne sais pas. Il y a des DEGRÉS de conscience, ou des identifications qui sont plus ou moins totales suivant certaines fonctions du corps, je ne sais pas. Il y a encore, par en dessous, de vieux courants d'influence mentale, du mental qu'on a l'habitude d'appeler «supérieur» (mental intuitif, etc.).

Et puis alors, tout un jeu de forces, de suggestions, de formations, qui est tout autour et qui vient du dehors. Je dis «qui vient du dehors» mais il n'y a pas le sens d'un «dehors»; il n'y a pas ce sens-là, il n'y a plus le sens de «ceux-ci et ceux-là», ce n'est pas comme cela, ce n'est plus du tout comme cela, même pour le corps.

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Agenda du 3 mai 1969

[À propos de la Conscience Nouvelle]

Il y a deux choses. D'abord, elle ne comprend pas du tout ce que nous voulons dire, l'importance que nous donnons (ça, pas du tout) à l'argent ; pour cette conscience, c'est une bouffonnerie ; l'argent, ce système, avoir inventé ce système-là, que l'on ne peut pas faire quelque chose sans tirer un billet, vraiment c'est pour elle une bouffonnerie.

C'est drôle, je m'aperçois tout d'un coup que l'être psychique (geste dominant, derrière)... l'être psychique, il est presque comme un témoin, il assiste à toute l'évolution des choses et il sait (il comprend les raisons profondes, il sait comment les choses sont) ; et c'est dans le corps que cette Conscience est tellement active, et alors chaque fois que le corps continue les petites habitudes du temps où il y avait un mental, un vital, vraiment ça lui paraît une bouffonnerie.

Et l'attitude vis-à-vis de l'argent, c'est comme... La mort, la nourriture et l'argent, cette Conscience a l'impression que ce sont les trois choses qui sont «formidables» dans la vie humaine, que la vie humaine tourne autour de ces trois choses – manger, (riant) mourir et avoir de l'argent –, et les trois, pour elle, ce sont... ce sont des inventions passagères qui sont le résultat d'un état qui est tout à fait transitoire et qui ne correspond pas à quelque chose de très profond ni de très permanent.

Voilà son attitude. Et alors, elle apprend au corps à être autrement.

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Agenda du 31 mai 1969

(Après un silence) Je ne peux pas dire (c'est inexprimable), c'était quelque chose qui contenait l'horreur, l'épouvante, la douleur – et une compassion, oh ! intense... Jamais-jamais ce corps n'avait senti comme cela. Ça l'a d'ailleurs mis dans un état assez... assez critique pour quelques heures. Et après, c'était comme si tout-tout venait – chaque chose venait – avec un Sourire et une Lumière resplendissante ; comme si (traduit à l'usage des enfants), comme si le Seigneur disait : «Tu vois, je suis partout. Tu vois, je suis en toute chose.» Et c'était incroyable – incroyable... Mais il n'y a pas de communication entre les deux.

N'est-ce pas, c'était le moment où le corps disait : «Comment ? Il va falloir con-ti-nu-er ça ? Il faut... il faut con-ti-nu-er ça ? Le monde, les gens, toute la création, con-ti-nu-er ça ?...» Ça paraissait... J'ai tout d'un coup compris: ah! c'est cela qu'ils ont traduit par l'«enfer perpétuel». C'est cela. C'est quelqu'un qui a eu cette perception.

Et tous les moyens – que l'on pourrait appeler artificiels, y compris le Nirvana –, tous les moyens d'en sortir ne valent rien.

À commencer par l'imbécile qui se tue pour «mettre fin» à sa vie, ça, c'est... de toutes les imbécillités, c'est la plus grande, ça rend son cas encore pire.

Depuis ça, jusqu'au Nirvana (où l'on s'imagine qu'on peut sortir), tout cela, tout ça, ça ne vaut RIEN. C'est à différents stades, mais ça ne vaut RIEN.

Et alors, après cela, au moment où vraiment on a l'impression d'un enfer perpétuel, tout d'un coup... (rien qu'un état de conscience, ce n'est pas autre chose que cela), tout d'un coup, un état de conscience... où tout est lumière, splendeur, beauté, bonheur, bonté... Et tout cela, inexprimable. Et c'est comme cela : «Tiens, voilà», et puis pfft ! Ça se montre et puis hop ! parti. Et alors, la Conscience qui voit, qui s'impose et qui dit : «Maintenant, next step, le prochain pas.» Et alors c'est cela, c'est en présence de tout cela que ce corps a eu... jamais-jamais dans toute sa vie il n'a éprouvé une douleur pareille, et encore maintenant... (Mère porte la main à son cœur).

Est-ce ça, est-ce ça, le levier ?... Je ne sais pas. Mais le salut est PHYSIQUE – pas du tout mental, mais PHYSIQUE. Je veux dire que ce n'est pas la fuite : c'est... ICI. Ça, je l'ai senti très fort.

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