Sraddhalu 253 – Théâtre politique
Encore beaucoup d'informations intéressantes dans la dernière vidéo de Sraddhalu sur les affaires du monde. Quelques exemples parmi d'autres des sujets abordés.
À 23 mn 34, en référence à l'affaire des "autopen" de Biden, une question lui est posé sur le fait que François Mitterrand aurait donné à Jacques Attali (c'est l'anagramme d'Attila) le pouvoir de signature présidentielle.
À 54 mn 39, Sraddhalu estime que les Forces s'opposant à l'énergie libre – peut-être pense t-il au loby du pétrole et du nucléaire – sont encore trop fortes pour que l'énergie libre puisse se mettre en place. Il ajoute que nous ne sommes pas encore prêt pour l'instauration d'un revenu universel. Il constate en effet que la plupart des hommes qui n'ont pas la stimulation d'un travail préfère retomber dans l'inertie et les distractions que de profiter de leur temps libre pour se consacrer au travail d'évolution spirituel.
À 1 h 24 mn 14 il évoque une manipulation politique qui consiste à payer des manifestants et évoque le patron d'une entreprise américaine qui a refusé 20 millions de dollars pour l'organisation de manifestations anti Trump. Sraddhalu continue avec des exemples en Inde.
Et à 1h 48 mn 24 s, Sraddhalu évoque une lettre très importante de Sri Aurobindo à Sahana. Une recherche m'a permis de retrouver le texte. Vous le trouverez dans le lien ci-dessous. Comme le texte est en anglais, j'ai utilisé Deepl traduction.
/https%3A%2F%2Ftruthsun.com%2Fimages%2Fdisciples%2Fsahana%2Fbooks%2Fat-the-feet-of-the-mother-and-sri-aurobindo_350w.jpg)
At the feet of The Mother & Sri Aurobindo - Sahana Devi
Sahana Devi's recollections of her sadhana and selected correspondence with Sri Aurobindo. The parts in Bengali were translated by Nirodbaran.
https://motherandsriaurobindo.in/disciples/sahana/books/at-the-feet-of-the-mother-and-sri-aurobindo/
I was faced by the question: “If we find someone standing against a truth and attacking it by using falsehood as his means, what in that case should be the mental attitude of a sadhak? Should he, practising his yogic equality, be indifferent to it or lift his sword against the falsehood?” The question came up because some person wrote a letter attacking the Mother and Sri Aurobindo.
Je me suis retrouvé confronté à la question suivante : « Si nous trouvons quelqu'un qui s'oppose à une vérité et l'attaque en utilisant le mensonge comme moyen, quelle devrait être dans ce cas l'attitude mentale d'un sadhak ? Devrait-il, pratiquant son égalité yoguique, rester indifférent ou lever son épée contre le mensonge ? » La question s'est posée parce qu'une personne a écrit une lettre attaquant la Mère et Sri Aurobindo.
We were much excited by it and hotly discussed what our attitude should be towards such persons — should we at all keep any contact with them? I was in two minds — perhaps there should not be so strong a feeling of hostility or contempt. One of us asserted very forcefully that far from keeping no contact with such persons, even conciliation was never out of the question. So I wrote to Sri Aurobindo about it, fully supporting that speaker’s view.
Nous étions très enthousiastes et avons discuté avec passion de l'attitude à adopter envers ces personnes : devions-nous maintenir tout contact avec elles ? J'étais partagé : peut-être ne fallait-il pas nourrir un sentiment d'hostilité ou de mépris aussi fort. L'un d'entre nous a affirmé avec force que, loin de ne maintenir aucun contact avec ces personnes, même la conciliation n'était pas à exclure. J'ai donc écrit à Sri Aurobindo à ce sujet, soutenant pleinement le point de vue de cet interlocuteur.
This is what Sri Aurobindo answered:
Voici ce que Sri Aurobindo a répondu :
“No doubt hatred and cursing are not the proper attitude. It is true that to look upon all things and all people with a calm and clear vision, to be uninvolved and impartial in one’s own judgement is a quite proper yogic attitude. A condition of perfect can be established in which one sees all as equal, friends and enemies included, and is not disturbed by what men do or by what happens. The question is whether this is all that is demanded from us. If so, then the general attitude will be one of a neutral indifference to everything.
« Il ne fait aucun doute que la haine et les insultes ne sont pas une attitude appropriée. Il est vrai que considérer toutes choses et toutes les personnes avec un regard calme et clair, rester impartial et ne pas se laisser influencer dans son jugement est une attitude yoguique tout à fait appropriée. Il est possible d'atteindre un état de perfection dans lequel on considère tout le monde comme égal, amis et ennemis compris, et où l'on n'est pas perturbé par les actions des hommes ou par ce qui se passe. La question est de savoir si c'est tout ce qui nous est demandé. Si tel est le cas, alors l'attitude générale sera celle d'une indifférence neutre envers tout. »
But the Gita which strongly insists on a perfect and absolute samatā goes on to say, ‘Fight, destroy the adversary, conquer.’ If there is no kind of general action wanted, no loyalty to Truth as against Falsehood except for one’s personal sadhana, no will for the Truth to conquer, then the samatā of indifference will suffice.
Mais la Gita, qui insiste fortement sur une samatā parfaite et absolue, poursuit en disant : « Combattez, détruisez l'adversaire, conquérir. » S'il n'y a pas d'action générale souhaitée, pas de loyauté envers la Vérité contre le Mensonge, sauf pour sa propre sadhana personnelle, pas de volonté de conquérir la Vérité, alors la samatā de l'indifférence suffira.
But here there is a work to be done, a Truth to be established against which immense forces are arrayed, invisible forces which can use visible things and persons and actions for their instruments. If one is among the disciples, the seeker of this Truth, one has to take sides for the Truth, one has to stand against the Forces that attack it and seek to stifle it.
Mais ici, il y a un travail à accomplir, une Vérité à établir contre laquelle s'opposent d'immenses forces, des forces invisibles qui peuvent utiliser des choses, des personnes et des actions visibles comme instruments. Si l'on fait partie des disciples, des chercheurs de cette Vérité, on doit prendre parti pour la Vérité, on doit s'opposer aux Forces qui l'attaquent et cherchent à l'étouffer.
Arjuna wanted not to stand for either side, to refuse any action of hostility even to the assailants; Sri Krishna who insisted so much on samatā, strongly rebuked his attitude and insisted on his fighting the adversary, ‘Have samatā,’ he said, ‘and seeing clearly the Truth, fight.’ Therefore to take sides with the Truth and to refuse to concede anything to the Falsehood that attacks, to be unflinchingly loyal and against the hostiles and the attackers is not inconsistent with equality. It is personal and egoistic feeling that has to be thrown away; hatred and vital ill-will have to be rejected.
Arjuna ne voulait prendre parti pour aucun des deux camps, refuser toute action hostile, même envers ses agresseurs ; Sri Krishna, qui insistait tant sur le samatā, réprimanda sévèrement son attitude et insista pour qu'il combatte son adversaire : « Aie le samatā, dit-il, et voyant clairement la Vérité, combats. » Par conséquent, prendre le parti de la Vérité et refuser de céder quoi que ce soit au Mensonge qui attaque, être loyal sans faiblir et s'opposer aux ennemis et aux agresseurs n'est pas incompatible avec l'égalité. Ce sont les sentiments personnels et égoïstes qui doivent être rejetés ; la haine et la mauvaise volonté doivent être rejetées.
But loyalty and refusal to compromise with the assailants and the hostiles or to dally with their ideas and demands and say ‘After all we can compromise with what they ask from us,’ or to accept them as companions and our own people — these things have a great importance.
Mais la loyauté et le refus de transiger avec les agresseurs et les hostiles, de tergiverser face à leurs idées et leurs exigences en disant « Après tout, nous pouvons accepter ce qu'ils nous demandent », ou de les accepter comme compagnons et comme faisant partie de notre propre peuple, sont des choses qui ont une grande importance.
If the attack were a physical menace to the Mother and the work and the Asram, one would see this at once. But because the attack is of a subtler kind, can a passive attitude be right? It is a spiritual battle inward and outward — by neutrality and compromise or even passivity one may allow the enemy Forces to pass and crush down the Truth and its children. If you look at this point you will see that if the inner spiritual equality is right, the active loyalty and firm taking of sides which ‘K’ insists on is as right, and the two cannot be incompatible.
Si l'attaque constituait une menace physique pour la Mère, le travail et l'Ashram, on s'en rendrait compte immédiatement. Mais comme l'attaque est d'une nature plus subtile, une attitude passive peut-elle être justifiée ? Il s'agit d'une bataille spirituelle intérieure et extérieure — par la neutralité, le compromis ou même la passivité, on peut permettre aux forces ennemies de passer et d'écraser la Vérité et ses enfants. Si vous examinez ce point, vous verrez que si l'égalité spirituelle intérieure est juste, la loyauté active et le choix ferme d'un camp sur lesquels insiste « K » sont tout aussi justes, et les deux ne peuvent être incompatibles.
I have of course treated it as a general question apart from all particular cases or personal questions. It is a principle of action that has to be seen in its right light and proportion.”
Je l'ai bien sûr traitée comme une question générale, indépendamment de tous les cas particuliers ou questions personnelles. Il s'agit d'un principe d'action qui doit être considéré sous son vrai jour et dans ses justes proportions.
(13 September 1936)