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Seconde guerre mondiale :

Sri Aurobindo et la Mère face aux forces noires.

Extraits du chapitre 9

(Voici, comme un autre exemple de l'aide apportée par Sri Aurobindo, un extrait du livre Un Dernier regard, de Silviu Craciunas, un Roumain qui s'est battu contre l'invasion de son pays par les Soviétiques et a subi l'emprisonnement et la torture.)


 

Seconde guerre mondiale :

Sri Aurobindo et la Mère face aux forces noires.

Extraits du chapitre 9

(Voici, comme un autre exemple de l'aide apportée par Sri Aurobindo, un extrait du livre Un Dernier regard, de Silviu Craciunas, un Roumain qui s'est battu contre l'invasion de son pays par les Soviétiques et a subi l'emprisonnement et la torture.)

Dans les premières pages Silviu Craciunas nous explique qu'il était s'était résolu à se suicider, seule façon de préserver sa famille et les gens qu'il protégeaient et nous raconte la difficultés des préparatifs sous l'extraordinaire surveillance dont il était l'objet. Son plan minutieusement préparé était prêt...

"Et puis, deux jours avant celui que j'attendais si fiévreusement, toute l'équipe des geôliers fut remplacé par une autre et je dus renoncer à mon plan. Je fus accablé par un profond sentiment de frustration, j'avais l'impression d'avoir été surpris par une avalanche sous laquelle je me trouvais enseveli, la respiration coupée.

Après cela, mes hallucinations reprirent de plus belle.

Un soir, à l'heure où le radiateur entamait sa musique funèbre, le mur en face de moi recula pour former une chaîne de montagne neigeuses étincelant au soleil levant. Au premier plan se dressait un petit temple dédié à Kâli, la déesse indienne. Un grand arbre l'ombrageait. À son pied un vieillard était assis, les jambes repliées sous lui et les mains reposant sur ses genoux à la manière des brahmanes. Il avait une longue barbe très clairsemée. Son visage ascétique reflétait la même sérénité que le ciel bleu qui s'étendait au-dessus des pics scintillants. Comme je le regardais fixement, il inclina légèrement la tête en souriant et dit :

– Je vois que vous m'avez oublié. Vous ne vous souvenez pas de Aurobin Dogos, le Brahmane ?

Je m'entends répondre :

Si vous saviez depuis combien de temps je vous cherche et vous appelle...

 

– J'ai dû faire un long voyage pour arriver ici, s'excusa-t-il. Cela a pris soixante ans.

Après cela, je vécus pendant des mois en compagnie du "Brahmane" et je croyais fermement à l'époque que c'était un personnage réel, indépendant de moi. Mais ces visions avaient un caractère différent des hallucinations cauchemardesques que j'avais eues jusque-là. Il me semblait, en quelque sorte, avoir atteint un niveau plus profond de mon être et ces nouvelles expériences, au lieu de faire marquer un point à mes ennemis, indiquaient le début d'une période d'intégration spirituelle.

J'eus de longues conversations avec l'"ermite" et ce fut "lui" qui me dissuada de me suicider en me persuadant que la vie était une chose sacrée à vivre jusqu'au dernier souffle. Je plaidai ma cause en disant que, enfermé entre quatre murs à ruminer tout le temps sans un instant de répit, j'avais atteint les limites de mon endurance.

Dîtes-moi, le suppliai-je, suis-je la victime de ces hommes qui me retiennent ou le jouet de certaines lois de la nature, aveugles et cruelles ?

Il m'expliqua ses vues sur la souffrance :

– Elle détruit certaines personnes, elle pousse d'autres à résister au mal ou à entreprendre un acte positif, créateur ; les uns sont corrompus, perdent leur maîtrise de soi, deviennent méchants et vindicatifs, les autres en retirent la force et la grâce.

– Mais que peut faire un homme seul, sans autre arme sa livre volonté, contre le mal qui l'accable ? m'inquiétai-je.

Il me répondit par un conte.  

– Deux hirondelles avaient fait leur nid sous la gouttière d'une cabane de pêcheurs, près de la mer. Pour apprendre à voler à leurs petits, elle les emmenaient au-dessus des flots, en les entraînant graduellement à franchir de grandes distances et à affronter les fatigues qu'ils auraient à subir au cours de leur migration. Lâchés dans les airs, les oisillons goûtaient les joies du vol et de la liberté, mais l'un d'eux fut pris par une bourrasque qui le jeta à la crête des vagues. Le petit oiseau garda les ailes ouvertes pour pouvoir surnager, mais n'arriva pas à se relever. Flottant comme une feuille, il appelait pitoyablement ses parents qui volaient en cercle au-dessus de lui. Ils firent de leur mieux pour le rassurer et l'encourager, puis ils retournèrent au rivage et se mirent à faire d'innombrables voyages jusqu'à la mer, en transportant à chaque fois dans leur bec une goutte d'eau qu'ils déversaient sur le sable. De la sorte, ils espéraient vider l'océan pour sauver leur petit.

Leur effort héroïque est une leçon pour nous, poursuit le "brahmane". La volonté et l'esprit humains, eux non plus, ne doivent pas capituler en période de crise ; ils doivent continuer à chercher une solution, tout écrasantes que puissent être les circonstances. Vous ne devez pas accepter la défaite, vous ne devez pas croire que vos efforts sont vains. Si vous avez le courage aveugle de continuer à supporter et à lutter, vous donnerez un essor à votre vie.

Ma conversation avec l'ermite qui vivait dans la solitude près du temple de la déesse Kâli durait depuis des mois. Au-dehors, le printemps faisait son apparition ; la lumière plus forte et un soupçon de chaleur dans l'air furent les premiers signes. Qui était le "brahmane" ? Pourquoi s'efforçait-il de me donner son précieux appui ? Comprenant ma perplexité, il leva doucement une main pâle comme celle d'un squelette et me caressa le front de ses doigts glacés. Transfiguré, en quelque sorte, il me dit avec émotion :

– Tu veux savoir qui je suis ? Je suis ton esprit, ta raison. Tu as fait appel à moi en un moment d'abject désespoir. Dans ta solitude et ton impuissance, moi seul était capable de t'aider à garder ton courage et à raffermir ta volonté ; moi mis à part, personne ne peut te venir en aide. mets ta confiance dans ma force et tu ne le regretteras jamais !

Cette rencontre marqua réellement un tournant dans mon existence. Progressivement, mes cauchemars m'abandonnèrent et je découvris un calme et un équilibre intérieurs qui me firent reprendre le contrôle de mon corps et de mon esprit. 

Après des jours et des semaines d'efforts, j'arrivai à rester assis sur ma chaise pendant des heures, absolument immobile, la tête mollement appuyée contre le mur et les yeux ouverts. Je respirais calmement et profondément, ma volonté contrôlait les battements de mon cœur en les maintenant à un rythme régulier. La faim et la fatigue m'enlevait beaucoup moins de forces depuis que je ne les gaspillais plus à marcher de long en large dans ma cellule pour vaincre l'étourdissement. La faible ration de nourriture et les deux ou trois heures de sommeil auxquelles j'avais droit suffisaient à présent aux besoins de mon corps.

Détacher totalement mon esprit de mon entourage me demanda beaucoup plus de temps et d'efforts. D'abord, je me dis que j'étais un spectateur dans une salle obscure : ma vie de prisonnier n'était pas autre chose qu'un film projeté sur un écran et que je m'entraînais à interrompre à volonté. À un stade plus avancé, j'arrivai à regarder de haut mon corps assis sans mouvement sur sa chaise, comme si c'était une photographie. Plus tard, enfin, je sentis mon esprit capable d'échapper à la prison et d'entreprendre de longs voyages.

Les gardes étaient stupéfaits de la transformation qui s'était opérée sous leurs yeux : un forcené, rendu à moitié foi par le manque de sommeil qui, maintenant, restait tranquillement assis, aussi immobile qu'une statue. De temps à autre, ils frappaient à ma porte et m'ordonnaient de bouger la tête ou de cligner des yeux, pour s'assurer que j'étais encore en vie et lucide. Intérieurement, j'avais atteint une paix et une sérénité jamais connue jusque là.

Le temps ne se traînait plus ; la solitude n'était pas une épreuve, c'était l'occasion d'une contemplation sans fin. Libéré de ses angoisses, mon esprit se consacrait passionnément à la pensée pure. Maintenant je désirais vivre – même, au besoin, en prison – car j'étais enchanté par le bonheur de ma liberté spirituelle. Je mourrais d'envie d'embrasser l'univers, de rechercher ses mystères, aussi inépuisables que l'infini.

En même temps, cette transformation me faisait accéder à une source d'énergie qui augmentait considérablement mon pouvoir de résistance à mes adversaires. Ce triomphe de la raison sur la démence changea toute ma vie. Je pense maintenant que, grâce à cette discipline de contemplation, j'étais effectivement arrivé à une nouvelle philosophie fondée sur les valeurs de l'humanisme et les lois de la concorde. En me libérant des théories et des croyances, je pénétrai les lois de l'univers et développai une nouvelle compréhension de la souffrance, de la liberté, de la discorde et de l'harmonie, de la révolution et de l'évolution.

Dans ce livre d'événements vécus, un traité de philosophie ne saurait avoir sa place. Je n'en parle que pour une raison : c'est en développant ces idées que j'acquis la volonté de rester en vie afin de les emporter à l'Ouest."

Craciunas, finalement, reconnut Aurobin Dogos en Aurobindo Ghose, celui que nous appelons Sri Aurobindo.

Nous ne saurons jamais combien de personnes Sri Aurobindo a aidées dans leur combat pour défendre l'esprit humain. Sri Aurobindo est l'esprit qui guide les esprits. Ce qui est marquant dans l'histoire de Silviu Craciunas, c'est que son expérience avec Sri Aurobindo a eu lieu quatre ans après que le grand Yogi eut quitté son corps terrestre en 1950. Des récits ne cessent de nous parvenir, racontant comment Sri Aurobindo ou Mère ont apporté leur aide, soit pendant la guerre, soit dans d'autres circonstances telles que la résistance à une oppression politique. Un soldat d'infanterie allemand, qui avait vu Sri Aurobindo pendant la guerre, est venu à l'Ashram dans les années soixante. 

Ce que nous appelons la Force ou la Lumière de Sri Aurobindo ou de Mère sont simplement la Force et la Lumière évolutives. L'aspiration d'un esprit humain le mettra automatiquement en contact avec Eux, car, simplement, Mère et Sri Aurobindo sont l'incarnation de cette Force. Il revient au même de dire "avec Eux" ou "avec Elle". Et assurément, l'esprit de Churchill savait somment se mettre à Son écoute.

Agenda du 6 mars 1963

Pourquoi Sri Aurobindo ou toi n'avez-vous pas utilisé davantage le miracle comme un moyen de vaincre les résistances dans les consciences humaines extérieures ? Pourquoi cette espèce d'effacement vis-à-vis de l'extérieur, de non-intervention, si on peut dire, ou de discrétion ?

Pour Sri Aurobindo, je sais seulement ce qu'il m'a dit plusieurs fois : les gens n'appellent «miracle» que des interventions dans le monde matériel ou dans le monde vital. Et ces interventions sont toujours mélangées à des mouvements d'ignorance ou d'arbitraire.

Mais le nombre de miracles dans le Mental que Sri Aurobindo a faits est incalculable ; mais naturellement c'était seulement si l'on avait une vision très droite, très sincère, très pure, qu'on pouvait le voir – moi, je le voyais. Il y en a d'autres qui l'ont vu. Mais il se refusait (ça, je le sais), il se refusait à faire aucun miracle vital et matériel, à cause de ce mélange. [...]

*

Vous trouverez ci-dessous un remarquable exemple illustrant cette capacité de Sri Aurobindo a projeter sa pensée dans le mental, en l’occurrence dans celui de Winston Churchill.

*

Extraits du chapitre 10

C'est en ces termes que Sri Aurobindo évoque l'action de sa force spirituelle :

"Certainement, ma force n'est pas limitée à l'Ashram ni soumise à ses conditions. Comme vous le savez, elle est largement utilisée pour aider le bon développement de la guerre et du changement dans le monde humain. Elle est utilisée également à des fins individuelles en dehors du cadre de l'Ashram et de la pratique du Yoga ; mais cela, bien sûr, est accompli en silence et principalement  par une action spirituelle."

Sri Aurobindo et Mère ont ouvertement dit que Churchill et de Gaulle étaient très réceptifs à leur force, et Churchill affirma publiquement, dans sa déclaration à la Maison des Communes le 13 octobre 1942 : "[...] J'ai parfois le sentiment – le sentiment très fort en fait – d'être guidé. je sens que nous avons un gardien parce que nous servons une grande cause. Et quelle cause61 !

61. Ce passage figure dans le chapitre intitulé "Prisonniers enchaînés" de Churchill's War Speeches 1939-1945, compilé par Charles Eade et publié par Cassel.
 

Pouvons-nous être surs que Churchill évoque ici des causes cosmiques ? Certainement : il n'a laissé planer aucun doute sur le sens de ses propos. Dans son discours radiodiffusé, "The Birth of a sublime Resolve" [La Naissance douloureuse d'une résolution sublime], le 16 juin 1941, il déclare :

"[...] Dans ce travail prodigieux, de nombreuses forces élémentaires  sont en jeu... Le monde assiste à la naissance douloureuse d'une résolution sublime [...]

"Le destin de l'humanité n'est pas décidé par des calculs matériels. Quand de grandes causes sont en marche dans le monde, éveillant l'âme de tous les hommes et les entraînent loin de leurs foyers, au mépris du confort, de la richesse et de la poursuite du bonheur, pour répondre à des impulsions à la fois effrayantes et irrésistibles, nous comprenons alors que nous sommes des esprits et non des animaux et que quelque chose se passe dans le temps et l'espace, et au-delà du temps et de l'espace, pour nous inciter au devoir, que nous le voulions ou non. 

"Une histoire merveilleuse se déroule devant nos yeux. Comment elle finira, nous ne sommes pas en mesure de le savoir, mais de chaque côté de l'Atlantique nous sentons tous, je dis bien tous, que nous en faisons partie, que c'est notre avenir et celui de nombreuses générations qui est en jeu. Nous sommes sûrs que le caractère de la société humaine sera façonné par nos actes et par les résolutions que nous prenons. Nous n'avons pas à nous lamenter d'être appelés à faire face à des responsabilités si solennelles. Nous pouvons être fiers et même nous réjouir, dans nos tribulations, d'être nés en ce temps crucial, pour une époque si grande et une opportunité si splendide de servir ici."

Comprenait-il qu'il y avait un chemin évolutif à suivre ? Citons son discours du 17 janvier 1941, "Nous ne faillirons pas à l'humanité" :

"[...] Je n'ai absolument aucun doute que nous remporterons une victoire totale et décisive sur les forces du mal, et que cette victoire elle-même sera seulement un stimulant pour d'autres efforts de conquête de nous-mêmes."

Churchill relate ainsi son expérience du 3 septembre 1930 1939, alors qu'il siégeait à la Chambre des Communes et écoutait les débats, après que la sirène des raids aériens eut retenti pour la première fois sur Londres :

"[...] J'étais assis à ma place, écoutant les discours, quand un sentiment puissant de calme descendit sur moi, après les passions et l'excitation intenses des derniers jours. Je sentis une sérénité d'esprit et fut conscient d'une sorte de détachement qui m'élevait au-dessus des affaires humaines et personnelles. La gloire de l'ancienne Angleterre, amoureuse de la paix et mal préparée, certes, mais prête à répondre sur-le-champ et sans peur à l'appel de l'honneur, transporta mon être et sembla soulever notre destin vers ces sphères très éloignées des faits terrestres et sensations physiques. J'essayai de faire partager un peu de cet état d'esprit à la Chambre lorsque je parlai, non sans succès."

[...]

Comme nous l'avons vu, Churchill savait qu'il était guidé, et il nous dit avoir reçu en rêve des solutions que son mental essayait ensuite désespérément de formuler, même si elles lui échappaient habituellement au réveil. Il n'en reste pas moins évident, pour ceux qui ont eut la même expérience et ont lu ses rapports, qu'il était néanmoins suffisamment en rapport avec son être subliminal pour traduire en actions les informations reçues.

Ensuite Maggi Lidchi-Grassi nous explique que Churchill montait volontiers sur le toit du toit du Ministère des Forces de l'Air lorsqu'il y avait un raid aérien mais lorsque sa voix intérieure lui indiquait un danger réel et imminent, il écoutait et sautait dans la tranchée-abri avec toute l'agilité requise au figuré, bien sûr.

"Une nuit, il recevait trois ministres de son gouvernement à la traditionnelle résidence du Premier Ministre, 10 Downing Street, à Londres. Un raid aérien était en cours, mais le dîner ne fut pas interrompu pour autant. Soudain, Churchill quitta la table pour se rendre dans la cuisine, où travaillaient le cuisinier et une servante. D'un côté de la cuisine, se trouvait une grande baie vitrée. Churchill demanda au majordome de déposer la nourriture sur une plaque chauffante dans la salle à manger et donna ordre aux employés de la cuisine de se rendre immédiatement à l'abri anti-aérien. Il revint ensuite à ses invités.

"Trois minutes plus tard, une bombe tomba à l'arrière de la maison et détruisit entièrement la cuisine, mais miraculeusement, le Premier Ministre et ses invités ne furent pas atteints.

"L'une des manières dont Churchill remplissait son rôle d'inspirateur de confiance était de rendre visite personnellement aux équipes de défense anti-aériennes pendant les attaques nocturnes. Une nuit, après avoir regardé les artilleurs en action pendant un moment, il retourna à sa voiture, avec l'intention, probablement, de rendre visite à deux ou trois autres équipes de tir avant l'aube.

"La portière de la voiture était ouverte, pour l'accueillir du côté où il montait habituellement. Mais pour une fois, il l'ignora, contourna la voiture, ouvrir la portière de l'autre côté et monta. Quelques minutes plus tard, alors que le véhicule se frayait un chemin dans les rues plongées dans l'obscurité, une bombe explosa a proximité, soulevant la voiture qui pencha dangereusement sur deux roues, à deux doigts de se retourner. Elle finit pourtant par se redresser et poursuivit sa route sans dommage. Plus tard, Churchill devait dire : "C'est probablement ma corpulence faisant contrepoids de l'autre côté qui l'a remise droite."

"Lorsque sa femme le questionna sur cette circonstance où il avait frôlé la mort, tout d'abord il dit qu'il ne savait pas pourquoi, cette fois-là, il avait choisi délibérément l'autre côté de la voiture. Puis il ajouta : "Mais si, je sais. Quelque chose a dit : 'Stop !' avant que j'atteigne la portière ouverte. Il m'a semblé alors qu'on me suggérait d'ouvrir la portière opposée et de m'asseoir de l'autre côté – c'est ce que j'ai fait."

[...]

Churchill est perçu comme un grand esprit, mais non comme une grande figure spirituelle, au sens le plus profond du terme. Et pourtant il était un grand transmetteur de la Force et de la Lumière, et d'une certaine manière, il en était conscient. Ce fut lui et personne d'autre qui révéla la portée de l'enjeu à une nation tout entière, et au monde qui l'écoutait. Et l'Angleterre répondit. "Il y avait, écrivit-il une lueur blanche, irrésistible, sublime, qui courait d'un bout à l'autre de notre île." L'Angleterre, disait-il était d'une solidité à toute épreuve : qu'on la sonde n'importe où, et elle sonnait juste.

Comme Lord Ismay, son chef d'état major, l'affirme dans ses mémoires, ce fut Churchill qui "permit au peuple de se voir tel qu'il le dépeignait. Les grandes qualités de la race britannique semblaient quasiment endormies jusqu'à ce qu'il les réveille. Mais quand il parlait, les gens étaient prêts à le suivre n'importe où et à faire tous les sacrifices."

[...]

Le Yogi et l'homme d'état prêtent leur voix au même thème, quoique Sri Aurobindo lui-même n'en ait jamais parlé. Mais Mère m'a raconté qu'avant les fameuses émissions, Sri Aurobindo l'informait de ce qu'il comptait mettre dans la bouche de Churchill, et que ce dernier énonçait parfois mot pour mot certains passages. Le secrétaire de Sri Aurobindo, Nirodbaran, le savait, et Dyumanbhai, un administrateur de l'Ashram me l'a dit. Anuben Pourani, également, m'a assuré avoir entendu la même chose de son père, A.B. Pourani, l'une des rares personnes qui voyaient Sri Aurobindo tous les jours.

Personne ne niera qu'au moment où l'invasion de l'Île semblait inévitable, ce furent les discours de Churchill qui donnèrent du courage à la nation et maintinrent son moral au plus haut. Le Colonel Douglas Bader, qui a rejoint la RAF en 1939 après avoir perdu ses deux jambes en 1931, raconte : "Nous attendions tous sa voix à la radio. Que ce soit dans les airs ou sur le terrain, tous s'appuyaient sur ce seul homme." (National Geographic) Pendant la guerre, Churchill s'adressait à chaque Anglais et chaque Anglaise de l'Île.

[...]

Lettre de Mère du 22 octobre 1938

"... Derrière les volontés humaines, agissent des forces dont l'origine n'est pas humaine et qui tendent consciemment vers certains buts. Le jeu de ces forces est très complexe et échappe généralement à la conscience humaine. Mais pour la facilité de l'explication et de la compréhension, on peut les diviser en deux tendances principales et opposées : celles qui travaillent à l'accomplissement de l'Œuvre divine sur la terre, et celles qui s'opposent à cet accomplissement.

Les premières ont peu d'instruments conscients à leur disposition. Il est vrai qu'en ceci la qualité compense de beaucoup la quantité. Quant aux forces anti-divines, elles n'ont que l'embarras du choix et trouvent toujours des volontés qu'elles asservissent et des individus dont elles font des pantins dociles quoique le plus souvent inconscients.

Hitler est un instrument de choix pour ces forces anti-divines qui veulent la violence, les bouleversements et la guerre, car elles savent que ces choses retardent et entravent l'action des forces divines."

L'humanité détourne les yeux lorsque des portes s'ouvrent sur une autre dimension, bonne ou mauvaise. À propos du procès de Nuremberg, où l'on a choisi d'ignorer que notre monde avait été ébranlé et que des fissures s'ouvraient de tous côtés sur un enfer, Pawels et Bergier expliquent : "[...] Il s'agissait de maintenir l'idée de la permanence et de l'universalité de la civilisation humaniste et cartésienne, et il fallait que les accusés soient, de gré ou de force, intégrés dans le système. C'était nécessaire. Il y allait de l'équilibre de la conscience occidentale... On ignora complètement et personne n'examina vraiment le fait que les prisonniers continuèrent à faire leurs prières particulières et à accomplir leurs rites jusqu'à l'heure de leur exécution."

Si les événements semblent gigantesques et d'une importance capitale, c'est justement parce qu'une grande partie de leur signification est voilée et qu'au moment où ils se précipitent, ils se situent au-delà de la compréhension humaine. Comme nous l'avons vu, Sri Aurobindo a dit que sa vie ne se situait pas en surface. Le passage suivant est l'une des trois déclarations qu'il fit à propos de son travail intérieur par rapport aux événements mondiaux. Il parle même de lui à la troisième personne :

"Intérieurement, il a mis sa force spirituelle derrière les Alliés depuis Dunkerque [en mai 1940] lorsque tout le monde s'attendait à la chute imminente de l'Angleterre et au triomphe sans équivoque d'Hitler, et il eut la satisfaction de voir la ruée victorieuse de l'Allemagne stoppée presque sur le champ, et le cours de la guerre commencer à prendre une direction opposée. Pour le reste, il œuvra en silence."

Poussés par les circonstances, nous nous sentons maintenant autorisés à briser ce silence. Ce qui suit est un extrait d'une histoire vraie survenue pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Quarante-cinq ans après la guerre, à dix ans du vingt-et-unième siècle, l'histoire de John, le jeune soldat d'infanterie américain qui, sur le champ de bataille, avait des visions de Sri Aurobindo – un document en un sens – a été sortie d'un tiroir verrouillé pour voir enfin le jour. Le temps est certainement venu de révéler ce genre de témoignage. 

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