Du mantra/japa à l'aspiration silencieuse
Je me sens invité à partager quelques confidences.
J'avais repris de façon plus régulière la pratique du japa des prières de la conscience des cellules quand un ami m'a envoyé le lien vers une vidéo de Sraddhalu remettant en cause la pratique du japa.
Il est vrai, que fut une période où je pratiquais intérieurement le mantra aussi à longueur de journée que possible, à un moment donné, cela m'a excédé, impression exaspérante d'avoir à faire à vrai moulin à paroles. Mais plus tard, j'ai découvert une façon plus tranquille de pratiquer le mantra qui ne semblait pas incompatible avec le silence, ou en tout cas avec un profond calme intérieur.
Et tout à l'heure, pendant ma pratique en marchant de ces prières des cellules, je me suis demandé s'il était possible de faire un japa silencieux. Évidemment oui ! Alors j'ai continué à marcher centré sur l'idée d''éveiller l'aspiration dans les cellules.
Agenda du 18 août 1971
Le corps a l’impression qu’il y a une nouvelle manière de vivre qu’il doit apprendre, et il apprend tout le temps quelque chose. Mais ce sont de toutes petites choses, c’est-à-dire qu’il y a une espèce de secret à trouver, d’attitude qui doit être constante, mais qui fait que les choses sont aussi bien qu’elles peuvent être.
C’est quelque chose qui est l’équivalent du mantra. Pour le moment, le corps répète le mantra, mais il sait que c’est... Il y a quelque chose à apprendre qui remplace physiquement le mantra.
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Agenda du 24 mars 1965
Vous avez, supposons, une douleur quelque part ; l'instinct (l'instinct du corps, l'instinct des cellules) est de se crisper et de vouloir rejeter – c'est la pire chose : ça augmente invariablement. Par conséquent, la première chose à enseigner au corps est de rester immobile – n'ayez pas de réaction. Surtout pas de crispation, mais même pas de mouvement de rejet – une parfaite immobilité. Ça, c'est l'égalité corporelle.
Une parfaite immobilité.
Après la parfaite immobilité, c'est le mouvement d'aspiration intérieure (je parle toujours de l'aspiration des cellules – j'emploie des mots pour ce qui n'a pas de mot, mais il n'y a pas moyen de s'exprimer autrement), le «surrender», c'est-à-dire l'acceptation spontanée et totale de la Volonté suprême (que l'on ne connaît pas).
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Agenda du 6 mai 1972
Douce Mère, tu parles de faute, d’erreur – je ne sais pas si c’est une aberration, mais j’ai une impression de plus en plus précise que la faute, l’erreur, tout cela, ce n’est pas vrai. Ce n’est pas comme cela. C’est un moyen... comment dirais-je ? Oui, c’est un moyen d’élargir le champ d’aspiration.
Oui, oui parfaitement.
C’est la douleur – la faute, l’erreur, c’est la douleur, et c’est le moyen d’éveiller l’aspiration dans des endroits encore plus profonds.
Oui, c’est certain. La perception d’ensemble, c’est que tout est-tout est voulu en vue de l’ascension consciente du monde. C’est la conscience qui se prépare à devenir divine. Et c’est parfaitement vrai : ce que nous considérons comme des fautes, c’est tout à fait dans la conception humaine ordinaire, tout à fait, tout à fait.
La seule faute – s’il y en a une – , c’est de ne pas vouloir autre chose. Mais à partir du moment où l’on veut autre chose...
Mais ce n’est pas une faute, c’est une imbécillité !
Oui, c’est cela, c’est une imbécillité. Mais à partir du moment où l’on veut autre chose, j’ai l’impression que toutes les erreurs ou les fautes, tout sert.
Oui, oui. Oui, parfaitement. N’est-ce pas, c’est très simple : il faut que toute la création ne veuille que le Divin, que manifester le Divin ; et tout ce qu’elle fait (comme toutes ses prétendues erreurs), ce sont des moyens de rendre inévitable que toute la création doit manifester le Divin – mais pas le «Divin» tel que l’homme le conçoit, n’est-ce pas, avec des «ceci et pas cela» et toutes sortes de restrictions: un ENSEMBLE d’une puissance et d’une lumière formidables.
C’est vraiment la Puissance dans le monde, une Puissance nouvelle et formidable qui est venue dans le monde et qui doit manifester et rendre (si l’on peut dire) «manifestable» cette Toute-Puissance divine.
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Je ne sais pas pour les autres, mais je trouve ces passages assez formidables.
Et puis au bout de quelques minutes, ma concentration sur l'éveil de l'aspiration silencieuse dans les cellules a flanché, et les pensées distrayantes ont commencé à revenir se bousculer au portillon.
Et quelques minutes plus tard, j'ai été traversé par un besoin d'Absolu...
Ce besoin d'Absolu émergeait des profondeurs de la poitrine... et amenait le sentiment d'être comblé, ou plutôt de quelque chose comme : c'est ça que fondamentalement je recherche.
J'ai mis quelques minutes à réaliser que c'était sans doute la Réponse a ma concentration sur le fait d'éveiller l'aspiration dans le corps, dans les cellules, dans toutes les parties de l'être...
Il y a quelques jours, confronté à la question du mal – c'est sans doute lié aux articles que je prépare sur le sujet et à toutes les difficultés intérieures inhérentes à la personnalité humaine – j'ai lu quelque chose de Sri Aurobindo où il disait qu'il n' existait pas un mal absolu mais que par contre, il existait un Bien absolu. Et cela m'a profondément touché, et cela m'émeut encore en l'écrivant ! Comme si ça seule pouvait nous sauver, et nous sortir de la merde dans laquelle nous nous trouvons, une sorte de Compassion infinie...
Et puis j'ai oublié presque aussitôt... mais c'est revenu avec l'apparition de ce besoin d'Absolu.
Je comprends mieux le conseil de M. P. Pandit à Sraddhalu de ne faire aucun compromis. Le Supramental est quelque chose de Plein, d'Entier, qui n'accepte aucune erreur, aucune distorsion, aucun mélange, c'est parfaitement pur et vrai.
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Doit gouverner la vie si on veut s'approcher du Divin.