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Agenda du 24 avril 1956

La manifestation du Supramental sur la terre n’est plus seulement une promesse, mais un fait vivant, une réalité. Il est à l’œuvre maintenant, ici-bas, et un jour viendra où le plus aveugle, le plus inconscient, même le plus volontairement ignorant, sera obligé de le reconnaître.

🌸

Rappelons que le Supramental est l'autre mot pour la Conscience-de-Vérité des rishis védiques et que dans l'Agenda du 13 avril 1962 relatif à la grande expérience des pulsations de l'Amour créateur qui marque le premier tournant décisif du yoga de la transformation, Mère, nous assura, (entre autre) que "seule la Vérité existe ; elle seule sera manifestée."

Mais avant que soit venu le temps de la manifestation exclusive de la Vérité, dans l'Agenda du 26 novembre 1972 Mère nous dit ceci : "Avant de mourir, le mensonge se lève dans toute sa puissance. Mais les gens ne comprennent que la leçon de la catastrophe. Faudra-t-il qu’elle vienne pour qu’ils ouvrent les yeux à la Vérité ? Je demande un effort de tous pour que cela ne soit pas nécessaire. Seule la Vérité peut nous sauver : la vérité dans les paroles, la vérité dans l’action, la vérité dans la volonté, la vérité dans les sentiments.

Alors il convient, si nous voulons participer à la manifestation de la Vérité, de prendre en compte les obstacles qui s'opposent à nous, les difficultés.

Agenda du 7 avril 1971

L’aveuglement humain est tel que beaucoup d’hommes espèrent atteindre la Vérité tout en gardant l’habitude de mentir.

[…]

Est-il nécessaire de dire que lorsqu’on est un aspirant à la Vérité, il est indispensable de ne pas dire de mensonges ?

[…]

En tout cas, je dis «l’habitude de mentir», je ne dis pas «le Mensonge».

Satprem : Ce sont les mensonges de la nature inférieure qui sont difficiles à... dissoudre.

(Mère hoche la tête) Oui, mais ça, ce n’est pas «dire un mensonge». Les mensonges sont toujours le signe d’un manque de courage. On ne fait pas face à la situation telle qu’elle est.

Agenda du 2 octobre 1961

Et alors, au point de vue tout à fait extérieur et pratique, j’ai dit : "Mais les maladies sont les mensonges du corps" (en anglais c’est plus caractéristique ; en français le mot «mensonge» sert dans les deux cas tandis qu’en anglais il y a falsehood et lie – il n’y a pas de lie là-dedans, il s’agit de falsehood) la maladie est le mensonge du corps…

Note de Satprem : Ce ne sont pas des «mensonges» dans les paroles (lie), mais une fausseté (falsehood) ou un état de mensonge.

Dans cet Agenda Mère nous explique que lorsque notre conscience est mensongère, et que cela a pour conséquence de se traduire par toutes sortes de désordres, dont des maladies. En somme, l'état naturel, l'état normal, l'état divin, est un état de santé, de paix, d'harmonie...

Et pour aller un peu plus loin, nous pouvons aisément constater que nous intéressons passionnément aux mensonges du monde, aux mensonges des autres : 99 % des publications des médias citoyens et des messages sur X consiste à participer à la révélation des mensonges de l'état profond US, de Bill Gates, d'Anthony Fauci, de Klaus Schwab, d'Ursula Von der Leyen, d'Emmanuel Macron, etc.

Par contre, nous nous intéressons fort peu à nos propres mensonges et autant nous nous montrons sévères, voir impitoyables envers les mensonges des autres, nous nous montrons volontiers indulgents et complaisants envers nos propres petits arrangements avec la vérité. Vraiment ? Est-ce qu'il n'y a rien en nous qui soit faux ? Ni dans notre nature mentale, ni dans notre nature émotive, ni dans notre nature sensorielle ? Aucune pensée erronée ? Aucun comportement inadapté ? Aucune croyance inadéquate ? Aucune parole qui ne soit tordue ? Aucun raisonnement incorrect ? Aucun sentiment déplacé ? 

Comprenons qu'il ne s'agit ni de se flageller ni de s'apitoyer sur nos imperfections mais de reconnaître qu'il y a sans doute un rapport entre le microcosme et le macrocosme, entre l'individuel et l'universel : les millions de petites faussetés anodines des millions de gens ont sans doute des conséquences sur l'atmosphère générale. Pour le dire autrement, nous pouvons hausser notre niveau d'exigence envers la vérité, à commencer par nous-mêmes car c'est la seule personne sur qui nous avons un impact réel. Et le monde ne s'en portera que mieux.

Quelques remarques et citations

Satyam  Ritam  Brihat sont trois mots sanskrits pour définir la vérité. Satyam, le vrai. Ritam, le juste, évoque l'idée de rectitude, de droiture. Brihat, le vaste, renvoie au fait que la vérité est infinie, qu'elle ne se laisse pas enfermer dans une formule, et qu'ainsi, nous ne pouvons en aucun cas être dogmatique. C'est-à-dire que nous devons être capable de reconnaître la vérité, quelle que soit la forme qu'elle prend.

Puisque nous avons tendance à devenir ce que nous aimons, aimons la vérité par-dessus tout. Les forces adverses n'hésitent pas à se battre ardemment pour défendre le mensonge, ainsi, nous aussi, nous pouvons aspirer avec grande intensité à la manifestation de la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.

Parce que la vérité n’est pas linéaire, mais globale, et qu’elle n’est pas successive, mais simultanée, elle ne peut pas s’exprimer en mots : elle doit se vivre. (Agenda – Avril 1954)

Chaque seconde a son éternité et sa loi propre qui est une loi d’absolue vérité. (Agenda du 10 mai 1958)

Paroles de la Mère – Volume 2

la vérité est au-dessus du mental

La vérité est éternellement en dehors de tout ce que nous pouvons en penser ou en dire.

10 décembre 1914

*

La Vérité ne peut se formuler en mots, mais elle peut être vécue, si l’on est assez pur et plastique.

*

Quand vous avez franchi le seuil de la vraie connaissance, vous n’avez plus de mots pour dire ce que vous savez.

*

Celui qui a franchi le seuil de la vraie Connaissance n’a plus rien à dire ou à enseigner.

*

Il faut souvent renoncer à comprendre pour pouvoir s’approcher de la vérité.

Le supramental

Continuons notre exploration du Supramental ou Conscience-de-Vérité avec ce passage ô combien savoureux de l'Agenda du 27 juillet 1968 :

(L'Imprimerie demande quelques textes pour remplir des blancs dans le prochain Bulletin.)

Prends Sri Aurobindo, pas de moi ! Tout Sri Aurobindo.

(le disciple propose le texte suivant)

«Le Surmental est obligé de respecter la liberté de l'individu…

Oh ! ça, c'est une révélation ! je ne savais pas cela.

«... y compris sa liberté d'être pervers, stupide, récalcitrant et épais.

Le Supramental n'est pas simplement un degré plus haut que le Surmental : il est de l'autre côté de la ligne, c'est une conscience et un pouvoir différents, au-delà de la limite mentale

(puis vient une question :)

«Voulez-vous dire que le Supramental n'aura aucun respect pour les personnes ?»

(Sri Aurobindo répond :)

«Mais bien sûr ! c'est ce que je veux dire. Il respectera seulement la Vérité du Divin et la Vérité des choses.»

(18.9.1935)

Oh ! c'est très intéressant. C'est admirable, mets cela !

😄 En clair, si nous voulons avoir quelques chances de survivre dans le nouveau monde, nous avons intérêt à nous débarrasser de tout ce qui est faux en nous...

La difficulté est que la plupart du temps, nous ne sommes mêmes pas conscient de... penser de travers, pour ne donner qu'un exemple.

Mais la Grâce vient à notre secours et nous pouvons nous donner au Divin, à la Mère, à la Conscience suprême, à la Vérité... selon les mots qui nous conviennent, et selon notre ouverture, notre réceptivité, c'est le Pouvoir spirituel qui fera le nettoyage en nous.

Voyons aussi cet extrait d'une lettre admirable, magistrale, de Sri Aurobindo à Dilip dans laquelle il revient (entre autre) sur les réalisations spirituelles du passé et leurs insuffisances, leurs propensions à fuir la vie, leurs incapacités à transformer fondamentalement les choses ; d'ailleurs, pour l'homme et pour la terre, regardons autour de nous, c'est toujours la même misère. La solution n'a pas été trouvée.

Et voici ce qu'écrit Sri Aurobindo :

Au début, avant que je ne découvre le secret du supramental, j'ai moi-même essayé de chercher la réconciliation grâce à une association de la conscience spirituelle et du vital, mais mon expérience et tout expérience montrent que cela ne mène à rien de définitif et de final – cela finit là où cela a commencé, à mi-chemin entre les deux pôles de la nature humaine. Une association ne suffit pas, une transformation est indispensable.

[...]

Le supramental n'est pas grandiose, distant, froid et austère ; ce n'est pas quelque chose d'opposé à une pleine manifestation vitale et physique ou incompatible avec elle ; au contraire, il porte en lui la seule possibilité de l'entière plénitude de la force vitale et de la vie physique sur terre.

C'est parce qu'il est ainsi, parce qu'il m'a été révélé ainsi et pour nulle autre raison, que je l'ai poursuivi et que j'ai persévéré jusqu'à ce que j'entre en contact avec lui et sois capable de faire descendre quelque chose de son pouvoir et de son influence. Je me préoccupe de la Terre et non de mondes au-delà pour eux-mêmes ; c'est une réalisation terrestre que je recherche et non une fuite vers des sommets distants.

Tous les autres yogas considèrent cette vie comme une illusion ou une phase passagère ; seul le Yoga supramental la regarde comme une chose créée par le Divin pour une manifestation progressive et prend pour objectif l'accomplissement de la vie et du corps

Le supramental est simplement la Conscience-de-Vérité, et ce qu'il apporte dans sa descente, c'est la pleine vérité de la vie, la pleine vérité de la conscience dans la Matière.

Pour l'atteindre, il faut effectivement s'élever vers de hauts sommets, mais plus on s'élève, plus on peut le faire descendre ici-bas. Sans aucun doute, la vie et le corps n'ont pas à demeurer les choses ignorantes, imparfaites et impuissantes qu'ils sont maintenant ; mais pourquoi un changement vers un pouvoir de vie plus complet, un pouvoir du corps plus complet, devrait-il être considéré comme quelque chose de lointain, de froid et d'indésirable ?

Le plus grand Ananda dont le corps et la vie soient actuellement capables est une brève excitation de l'esprit vital, des nerfs ou des cellules ; il est limité, imparfait et passe vite ; avec le changement supramental, toutes les cellules, tous les nerfs, toutes les forces vitales, toutes les forces mentales incarnées peuvent s'emplir d'un Ananda mille fois plus grand, capable d'une intensité de béatitude qui dépasse toute description et n'a pas besoin de disparaître. Comme c'est lointain, repoussant et indésirable !

L'amour supramental signifie une intense unité de l'âme avec l'âme, de l'esprit avec l'esprit, de la vie avec la vie, et un envahissement entier de la conscience du corps par l'expérience physique de l'unité, la présence du Bien-aimé dans chaque partie, dans chaque cellule du corps. Cela aussi est-il quelque chose de lointain et grandiose, mais d'indésirable ? 

Avec le changement supramental, la chose sur laquelle vous insistez, la possibilité de la libre rencontre physique du Divin incarné et du saddhak, sans conflit de forces et sans réactions indésirables, devient possible, assurée et libre. Cela aussi, je suppose, est quelque chose de lointain et d'indésirable ? Je pourrais continuer pendant des pages, mais c'est assez pour le moment.

14 janvier 1932

La Vérité qui tue et la vérité qui sauve

Les événements d'actualité nous montrent une déferlante de révélations des mensonges des élites mondialistes. Or, cette vague est si impressionnante que cela me rappelle ce fameux vers de Savitri sur la vérité qui tue et la vérité qui sauve.

Puisqu'il est sain de se poser des questions et de procéder par hypothèse, je me demande si après les vérités qui tuent, les vérités douloureuses, les vérités sombres... qui inondent l'actualité et fascinent les gens  je le répète, 99 % des médias citoyens et des messages sur X ne parlent que de cela – si ne viendra pas le temps des vérités qui sauvent, la vérité de notre être, la vérité de notre véritable nature, la vérité de notre vraie destinée, la vérité des capacités cachées dans notre conscience...

Je termine avec mon passage préféré de Savitri. Sans doute faut-il rappeler que Sri Aurobindo a travaillé toute sa vie sur Savitri, le réécrivant chaque fois qu'il accédant à un niveau de conscience plus élevé. Mère disait que Savitri n'était pas de la poésie mais la vision de Sri Aurobindo et Satprem a écrit que jamais tant de secrets ne furent révélés avec tant de beauté.

Sri Aurobindo avait la vision supramentale du temps, la vision des trois temps, et voici ce qu'il écrit dans le Livre un (Le Livre des Commencements), Chant quatre (La Connaissance secrète) :

Quand l’obscurité se fera profonde, étranglant la poitrine de la terre,

Quand le mental corporel de l’homme sera la seule lampe,

Comme un voleur dans la nuit viendront les pas cachés

De l’Un qui entre inaperçu dans sa maison.

Une Voix mal entendue parlera, l’âme obéira,

Une Puissance furtive gagnera la chambre intérieure du mental,

Un charme et une douceur ouvriront les portes closes de la vie

Et la beauté vaincra la résistance du monde,

La lumière-de-vérité capturera la Nature par surprise,

À pas de loup, Dieu contraindra le cœur à la félicité

Et la terre deviendra divine sans s’y attendre.

Dans la Matière s’allumera le brasier de l’esprit,

Dans les corps et les corps s’enflammera la naissance sacrée ;

La Nuit s’éveillera à l’hymne des étoiles,

Les jours deviendront une heureuse marche de pèlerin,

Notre volonté, une force du pouvoir de l’Éternel

Et la pensée, un rayonnement du soleil de l’Esprit.

Quelques-uns verront ce que nul encore ne comprend ;

Dieu grandira tandis que les hommes sages parlent et dorment ;

Car l’homme ne saura point l’avènement jusqu’à son heure

Et la foi ne sera point jusqu’à ce que l’œuvre soit accomplie.

🌸

Quelques remarques

Quand l’obscurité se fera profonde, étranglant la poitrine de la terre

Sauf erreur d'interprétation de ma part, il me semble que les signes d'obscurité sur le monde sont assez abondants pour nous inviter à penser que le temps est venu... pour les vérités qui sauvent.

Je n'ai pas l'impression que ce passage de Savitri, évoque un moment immédiat, unique, spectaculaire, extérieur... mais plutôt que la disparition du vieux monde et l’apparition du nouveau monde se font de façon progressives et simultanées, un peu comme des plaques tectoniques. En tout cas, le processus est déjà en cours. Parmi les milliards d'individus sur terre, certains, (et je ne parle pas de moi) commencent sans doute à comprendre un peu ces choses, voir à les réaliser intérieurement. Le changement, la gestation, cela se passe d'abord toujours à l'intérieur.

Une Voix mal entendue parlera, l’âme obéira

Si le Divin, dans son aspect Suprême, Transcendant décide d'ordonner à notre âme de se révéler, alors s'accomplira ce que Sri Aurobindo a appelé la transformation psychique, première étape de la triple transformation du yoga intégral. Déjà, le changement sera absolument considérable. Mais pour nous, ce ne sont encore que des mots ; notre âme, nous ne savons même pas ce que c'est. Souvent, je me suis répété que la véritable misère sur terre, ce n'était pas Macron (ou tant d'autres), c'était l'ignorance de ce que nous sommes.

Dieu contraindra le cœur à la félicité

Nous parlons volontiers du Divin, de la paix, le la lumière, de la joie, de l'amour... comme si ces choses allaient de soi. Or, en nous-mêmes, pas chez le voisin, nous pouvons observer parfois les plus vives réticences à ces choses pourtant admirables.

Voilà pourquoi le mot contraindre est si particulièrement bien choisi. Mais si nous pouvions, comme le propose Mère dans l'Agenda du 24 mai 1969 perfectionner l'acceptation, cela aiderait sans doute la manifestation de ce Nouveau monde de beauté et de vérité.

Et la terre deviendra divine sans s’y attendre

Dieu grandira tandis que les hommes sages parlent et dorment

Que des forces obscures, malsaines, anti-divines... quelque soit le nom qu'on leur donne luttent de toute leur force pour leur funeste survie et maintenir l'humanité sous contrôle et retarder son inévitable évolution, cela va sans dire. 

Par contre, nous oublions de prendre en compte le fait que des personnalités tout à fait bienveillantes peuvent représenter des obstacles tout à fait sérieux sur le chemin. Par notre incapacité à prendre à sa juste valeur la dimension spirituelle, en focalisant constamment et quasiment exclusivement notre conscience sur les événements extérieurs, en niant la Possibilité évolutive, en nous cramponnant aux sagesses traditionnelles, en refusant de croire qu'un telle merveille puisse advenir, que la terre puisse devenir divine, en refusant d'entendre Si Aurobindo qui nous dit que cet Accomplissement est pourtant inévitable... nous participons à la résistance du vieux monde qui refuse de se laisser transformer.

En conclusion, je voulais attirer l'attention sur le fait qu'aussi enthousiasmantes que peuvent être les révélations extérieures, ce n'était rien par rapport aux révélations intérieures qui nous attendent...

Le monde est tellement sinistre, tout ce que nous découvrons est tellement laid, tellement sordide, que je tenais à éveiller dans les esprits que ce n'était qu'un aspect des choses et qu'un Avenir splendide, solaire, nous attend...

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