Éclairs de lumière
Au corps des années précédentes de sadhana intérieure, il m'est arrivé d'avoir la sensation d'être traversé par une lumière fulgurante, une lumière si éblouissante, que tout à coup, alors que j'ai les yeux fermés, les yeux se ferment de toutes leurs forces, tout à fait comme lorsque l'on est face à une lumière éblouissante. Cela a dû arriver une dizaine de fois, sans doute un peu plus.
J'ignore ce dont il s'agit, ni comment ça vient, ni pourquoi il faut apparemment des semaines, voir des mois entre chaque éclair de lumière. Or, le mois dernier, c'est arrivé deux fois, à quelques jours d'intervalle. Le phénomène a donc tendance a s’accélérer.
La première fois, cette lumière est descendue dans le corps à une vitesse fulgurante et aussitôt est remonté à la conscience une ribambelle d'images christiques, me donnant aussitôt l'impression que cela libérait des mémoires de vies antérieures. Une thérapeute m'ayant un jour révélé que j'avais eu un nombre incalculable de vies en tant que moine. Cette lumière fulgurante a dû aller taper dans le subconscient et faire ressortir ces images.
Et la dernière fois, j'étais couché sur le côté, dans une relaxation si profonde que j'étais au bord de l'endormissement, un état de conscience très particulier entre deux : ni la veille, ni le sommeil. Et je prononçais intérieurement le mantra avec une aspiration paisible très concentrée et très déterminée à connecter la conscience des cellules.
Et tout à coup, cet éclair de lumière éblouissante est entré par le sommet de la tête pour aller taper à l'intérieur de l'os de l'avant bras. Aussitôt, à cet endroit du corps, il y a eu une extraordinaire sensation de gonflement et d'éclatement et je suis sorti en sursaut de la profonde intériorisation où j'étais plongé.
Avec ces deux expériences, c'est la première fois que ces éclairs de lumière éblouissante enclenchent quelque chose de significatif.
Ces expériences de lumière éblouissante sont d'une rapidité vertigineuse, à peine une fraction de seconde.
Je n'ai pas encore trouvé ce qui peut les provoquer. Encore que, j'ai une petite idée. Je me demande si ce n'est pas lié à cette capacité de s'annuler pour qu'il n'y ait que le Divin, pour reprendre l'expression de Savitri. Si, pendant une seconde, nous arrivons à vraiment nous oublier, à abdiquer le sens de la personne, alors la lumière semble se précipiter. Je n'en suis pas encore tout à fait sûr, et ce n'est peut-être pas le seul critère, mais celui-ci semble avoir une certaine importance.
En tout cas, mentalement, psychologiquement, ou même spirituellement, nous pouvons comprendre et expliquer des tas de choses. Pour ma part, je me pose plutôt les questions pratiques : comment faire pour que, physiquement, les yeux puissent être capables de supporter cette lumière et pour que le phénomène devienne plus régulier ?
Ou bien, d'une façon plus générale, je remarque aussi constamment que lorsque une force d'en haut descend, certains points en nous se rétractent et se contractent et se crispent : c'est complètement idiot, mais c'est ainsi. Comment rendre notre nature plus réceptive, souple et plastique ? Souvent je me dis que le problème pour notre nature est d’apprendre à se laisser faire. Alors il faut trouver comment amener la tranquillité dans le point qui résiste. On ne comprends même pas pourquoi il résiste ni ce qu'il représente. Nous savons bien peu de choses.
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Ceci dit, simple hypothèse, j'en suis venu à me dire que mes éclairs de lumière éblouissante ressemblaient aux gouttes évoquées par Satprem dans les Carnets et que cette extraordinaire sensation de gonflement et d'éclatement que j'ai ressenti correspondait peut-être à ce que Mère a pu dire dans l'Agenda à de si nombreuses reprises. Une ressemblance, évidemment non dans la fréquence et l'intensité, mais peut-être signifient-ils le début de quelque chose.
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Je suis en train de lire la Kena Upanishad, que je n'avais jamais lu, et je trouve... extraordinaire. Sri Aurobindo nous dit, page 255, que cet "évangile de la plus intérieure Vérité des choses, a pour base [...] la pratique de la maîtrise de soi, de l'action et de la soumission de la vie sensorielle au pouvoir de l'Esprit. En d'autres termes, la vie et les œuvres doivent être employées comme un moyen de sortir de l'état de sujétion propre à l'âme dans l'ignorance pour parvenir à un état de maîtrise qui la rapproche de la maîtrise de soi absolue, de la toute-maîtrise absolue de l'Âme suprême établie dans la connaissance."
Je partagerai sans doute à l'occasion d'autres extraits. En voici un passage du début du chapitre 14 lu hier soir. Pour situer le contexte, dans toute l'Upanishad il est constamment question du Brahman, c'est de Lui qu'il s'agit.
"Sa lumière prend possession du mental pensant, Sa puissance et Sa joie prenne possession de la Vie, sa lumière et Sa jubilation prennent possession du mental émotif et des sens. Quelque chose de l’image suprême de Brahman tombe sur la nature terrestre et la change en la nature divine.
Ce n’est pas par un soudain miracle que tout cela s’accomplit. Cela vient par éclairs, révélations, touches soudaines et lueurs rapides ; c’est comme un bondissement de l’éclair de révélation qui jaillit pour un instant de ces cieux, puis revient à sa source secrète, comme une paupière qui se lève sur une vision intérieure, puis se baisse parce que l’œil ne peut regarder longtemps et fermement la lumière absolue." (Page 247)
Trois Upanishads (Espaces Libres - Spiritualités Vivantes) Ishâ, Kena, Mundaka, Sri Aurobindo
Ishâ, Kena, Mundaka, Paru le 6 juin 2012 chez Albin Michel - Broché d'Occasion ou neuf - Comparez les prix en ligne et achetez ce livre moins cher. ISBN 9782226241924 / 978-2-226-24192-4.
Quelques fois, les éclairs ne produisent pas de lumière mais la sensation d'une décharge électrique dans une partie du corps, par exemple dans la jambe gauche, ou dans la colonne vertébrale.