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"Je n’ai jamais vu qu’une volonté de moi pour un événement important dans la conduite des affaires du monde ait échoué finalement, bien que les forces mondiales puissent prendre longtemps pour la réaliser."

Sri Aurobindo – On Himself – octobre 1932

Dans L'idéal de l'unité humaine, Sri Aurobindo Sri Aurobindo nous dit qu'aucun moyen extérieur ne sera suffisant pour réaliser cette unité et que nous avons besoin d'un élément psychologique suffisamment fort. Il en arrive alors à définir la religion intellectuelle de l'humanité :

"L’idée fondamentale peut s’énoncer ainsi   : l’humanité est la divinité que l’homme doit adorer et servir ; le respect, le service, le progrès de l’être humain et de la vie humaine sont le devoir principal et le but principal de l’esprit humain.

Nulle autre idole ne doit prendre sa place, ni la nation, ni l’État, ni la famille, ni rien autre ; et ceux-ci ne sont dignes de respect que dans la mesure où ils sont des images de l’esprit humain, consacrant sa présence et aidant à sa manifestation.

Mais lorsque le culte des idoles cherche à usurper la place de l’esprit et montre des exigences incompatibles avec son service, il doit être rejeté.

Aucune injonction des vieilles croyances, fussent-elles religieuses, politiques, sociales ou culturelles n’est valable quand elle contredit les droits de l’esprit.

La science elle-même, bien que le monde moderne en ait fait une de ses grandes idoles, ne doit pas être autorisée à avoir des exigences contraires au tempérament éthique de l’esprit et à ses fins morales, car la science n’a de valeur que dans la mesure où, par la connaissance et le progrès, elle aide et sert la religion de l’humanité.

La guerre, la peine de mort, la destruction de la vie humaine, la cruauté sous toutes ses formes, qu’elle soit commise par l’individu, l’État ou la société (et non seulement la cruauté physique mais la cruauté morale, la dégradation de tout être humain ou de toute classe d’êtres humains sous n’importe quel prétexte spécieux ou dans n’importe quel intérêt), l’oppression et l’exploitation de l’homme par l’homme, d’une classe par une autre, d’une nation par une autre, et toutes les habitudes de vie, toutes les institutions sociales du même genre, que la religion et la morale ont pu tolérer autrefois ou même favoriser en pratique, quoi qu’elles en disent dans leurs règles ou leur credo idéal, sont des crimes contre la religion de l’humanité. Abominables pour sa pensée éthique, interdits par ses principes primordiaux, ils doivent être toujours combattus et, jamais, à aucun degré, tolérés.

L’homme doit être sacré pour l’homme, indépendamment de toute distinction de race, de croyance, de couleur, de nationalité, de statut, de position politique ou sociale.

Le corps de l’homme doit être respecté, protégé de la violence et des outrages, fortifié par la science contre la maladie et contre une mort évitable.

La vie de l’homme doit être tenue pour sacrée, garantie, fortifiée, ennoblie, exaltée.

Le cœur de l’homme doit être considéré comme sacré aussi ; il doit avoir le champ libre, être protégé de toute profanation, tout étouffement, toute mécanisation et libéré des influences amoindrissantes.

Le mental de l’homme doit être délivré de toute entrave ; il doit avoir la liberté, l’espace et des facilités, recevoir tous les moyens d’éducation et de développement, et organiser le jeu de ses pouvoirs au service de l’humanité.

Et en outre, tout ceci ne doit pas être considéré comme un pieux sentiment ni comme une abstraction, mais être pratiquement et pleinement reconnu en la personne des hommes, des nations et du genre humain.

Tel est, dans ses grandes lignes, l’idée ou l’esprit de la religion intellectuelle de l’humanité."

Sri Aurobindo – L'Idéal de l'unité humaine

Chapitre 34 – page 351

Nous avons d'un côté des millénaires de mémoires de querelles entre les religions et des personnes qui restent très attachées à leurs propres croyances, et de l'autre, des athées et des agnostiques qui refuseront toujours de s'engager dans une religion traditionnelle. Aussi, j'ai souvent pensée que ce texte sur une sorte de "religion laïque", pourrait devenir l'un des plus importants pour l'avenir  peut-être le seul capable de nous réunir. D'où l'intérêt de le faire connaître, et de le méditer, intégrer, mettre en pratique.

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