Fin des religions et sacro-sainte laïcité
Fin des religions...
Fiche Wikipédia sur l’étymologie du mot religion :
"La littérature latine de l’antiquité a transmis plusieurs étymologies du mot religion. Les plus citées aujourd'hui sont relegere signifiant « relire » et "reprendre pour choix de nouveau" et religare signifiant « relier »."
Je me suis fait la réflexion suivante.
Si l'essence de la religion est de relier l'homme au Divin, qu'il s'agisse du Divin immanent présent dans le cœur ou du Divin transcendant au-dessus, avons-nous besoin pour cela d'un prêtre, d'un pasteur, d'un rabbin, d'un imam ou d'un swami ?
Et si l'essence de la religion est aussi de relier les hommes entre eux, à travers de communautés humaines, à nouveau, avons-nous besoin d'un prêtre, d'un pasteur, d'un rabbin, d'un imam ou d'un swami pour nous rassembler, faire œuvre de solidarité et de fraternité entre nous ?
Aucune réponse autoritaire valable pour tous ne peut être donnée, c'est à chacun en sa conscience de se positionner. Certains sont encore attachés à leur petite chapelle chrétienne, musulmane, juive... et d'autres au contraire, s'y sentent à l'étroit et veulent s'émanciper des religions et embrasser une spiritualité universelle.
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Et sacro-sainte laïcité...
L'idée que la laïcité est une autre forme de religion est assez répandue et j'aimerais modestement attirer l'attention sur un aspect jamais évoqué. En France, il y a un attachement fort à cette notion de laïcité et la défense se fait parfois assez ardente. L'ironie de l'histoire est que les Évangiles sont souvent appelés en renfort avec cette fameuse parole des deux deniers "rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à dieu." (Luc 20.25)
Or, cette parole pose un problème. Un Agenda dans date de 1958 nous donne une précision importante que je souligne :
"Quand les forces adverses veulent attaquer ceux qui m’entourent et qu’elles ne réussissent pas à les rendre ouvertement hostiles à l’œuvre de Sri Aurobindo ou à les retourner personnellement contre moi, elles s’y prennent toujours de la même manière, avec le même argument : «Vous pouvez avoir toutes les réalisations intérieures que vous voulez, disent-elles, les plus belles expériences possibles entre les quatre murs de votre Ashram, mais sur le plan extérieur, votre vie est gâchée, perdue. Il y a un abîme que vous ne comblerez jamais entre l’expérience intérieure et la réalisation concrète dans le monde.»
C’est l’argument numéro un des forces adverses. Je le sais, voilà des millions d’années que je les entends redire la même chose, et chaque fois je les démasque. C’est un mensonge, c’est le Mensonge. Tout ce qui tend à établir un divorce entre la Terre et l’Esprit leur est bon, tout ce qui sépare l’expérience intérieure de la réalisation divine dans le monde. Mais c’est le contraire qui est vrai ! c’est la réalisation intérieure qui est la clef de la réalisation extérieure. Comment voulez-vous savoir la chose vraie que vous avez à réaliser dans le monde aussi longtemps que vous n’êtes pas en possession de la vérité de votre être ?"
Ainsi cette idée désormais très laïque qu'il faudrait séparer le matériel et le spirituel, chacun chez soi et les vaches seront bien gardées (en l’occurrence, cette expression populaire est fort appropriée – voir les voleurs de troupeaux du Rig-Véda), participe d'un mensonge, car il n'y a qu'une conscience et toute la conscience est une.
Dans un autre Agenda, Mère souligne que c'est au contraire la conscience la plus haute, qui est la mieux à même de savoir comment organiser correctement la vie matérielle.
"Plus de classes, de catégories ni de naissance, tout cela est périmé : ce sont les individualités arrivée à une conscience supérieure qui ont le droit de gouverner, à n’importe quelle classe qu’ils appartiennent. La conscience la plus haute est le meilleur juge des choses les plus matérielles. Ce qui a ruiné l’Inde, c’est l’idée que la conscience supérieure n’entendait rien à la Matière." Carnet de Laboratoire – Agenda du 10 avril 1968
En conclusion...
Autant ces paroles des évangiles :
- "Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libre." (Jean 8.32),
- Parabole de l'eau vive (Jean 4. 1-15),
- "Le dernier ennemi qui sera détruit est la mort." "Saint Paul 1 Corinthiens 15.26)
...et sans doute quelques autres me semblent des paroles de vérité encore d'une puissante actualité, autant celle des deux deniers devait correspondre à quelque chose qui était valable il y a 2000 ans mais ne l'est plus aujourd'hui.
À l'heure où les repères traditionnels s'effondrent, ni celui la religion, ni celui de la laïcité telle qu'on la définit ne me semblent satisfaisants.