Journal du Yoga – 3
Troisième vidéo sur le Journal du Yoga et les siddhis du yoga. Voici la traduction du texte que Sraddhalu commente dans la vidéo :
Ashtasiddhi : les huit siddhis ou pouvoirs qui constituient le troisième membre du vijnana chatushtaya.
Vyaptih, prakamyam, aishwaryam, ishita, vashita, mahima, laghima, anima, iti ashtasiddhih.
Ashtasiddhi est de trois ordres,
1) Deux siddhis de connaissance, vyapti et prakamya
2) Trois siddhis de pouvoir : aishwarya, ishita, vashita.
3) Les trois siddhis du corps : mahima, laghima, anima.
Prakamya
Par prakamya, on entend le prakasha complet des sens et du manas, par lequel ils dépassent les limites ordinaires du corps et deviennent conscients par la vue, l'ouïe, le toucher ou, plus généralement et plus facilement, par la sensation et la conscience mentales.
1) D'objets, de scènes et d'événements à distance ou cachés au fonctionnement normal de l'esprit et des sens.
2) D’objets, de scènes et d’événements appartenant à d’autres plans d’existence.
3) D'objets, etc. appartenant au passé ou au futur dont les images sont contenues dans l'objet de notre étude.
4) Des états d'esprit, sentiments, sensations, etc. présents des autres ou de leurs pensées, sentiments et sensations particuliers ; ou de tels états ou pensées particulières, etc. qu'ils ont eus dans le passé et dont l'impression reste dans le registre chitta ou qu'ils auront dans le futur et dont l'image est déjà préparée dans les parties prémonitoires du chitta.
Glossaire du Journal du yoga
Chitta :
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la "substance fondamentale de la conscience" qui est "universelle dans la Nature, mais inconsciente et mécanique dans la nature de la Matière" ;
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"l'action de la conscience qui imprègne le corps vivant et en prend possession" et qui devient le mental sensoriel (manas) ;
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elle se compose d'une couche inférieure de mémoire passive dans laquelle "les impressions de toutes les choses vues, pensées, senties (avec les sens ou les sentiments) sont enregistrées", et d'une couche supérieure (appelée aussi manas-chitta) de mental émotionnel ou les "vagues de réactions et de réponses... s'élèvent de la conscience de base" ;
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également abréviation de chittakasha. (éther (akasha) de la chitta ou substance mentale de base...)
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Vyapti
À chaque forme de prakamya correspond une forme de vyapti, c'est-à-dire réception ou communication.
Par prakamya, par exemple, nous pouvons percevoir les sentiments d'autrui ; par vyapti, ces sentiments frappent notre propre conscience ou sont projetés dans une autre. Prakamya est la vision d'un objet vu de loin ; vyapti est la sensation de cet objet s'approchant de nous ou entrant en contact avec nous.
Par vyapti, il est possible de communiquer tout ce que nous possédons – pensée, sentiment, pouvoir, etc. – à un autre et, s'il est capable de le saisir et de le retenir, de se l'approprier et de l'utiliser. Cela peut se faire soit par une sorte de projection physique de l'objet en nous dans l'autre, soit par une volonté exercée sur le Swabhava qui le contraint à effectuer le transfert.
L'enseignant et le gourou utilisent habituellement ce pouvoir de vyapti, bien plus efficace que la parole ou l'écriture, mais tous les hommes l'utilisent ou le subissent inconsciemment. Car chaque pensée, sentiment, sensation ou autre mouvement de conscience en nous crée une onde ou un courant qui le transporte dans la conscience du monde environnant et, de là, il pénètre dans tout adhara capable de le recevoir. Au moins la moitié de nos pensées et sentiments habituels sont de tels emprunts inconscients.
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Un point important :
Sraddhalu explique la grande différence entre le fait d'acquérir des pouvoirs à l'aide d'être vitaux, avec une sorte de marchandage, et de les acquérir par le progrès et le développement naturel de notre conscience. Plutôt que de passer par les être vitaux, il nous invite plutôt à nous ouvrir à notre Potentiel divin, au Potentiel divin de notre vrai Moi.
La suite du texte ci-dessous, sera l'objet des vidéos suivantes.
Aishwarya
Aishwarya est l'efficacité de la Volonté agissant sur un objet ou un événement sans l'aide de moyens physiques. Cela peut fonctionner.
1) par pression ou tapas du chaitanya directement sur l'objet à affecter
2) par pression ou tapas de chaitanya sur la Prakriti (soit la Prakriti du monde général, soit la Prakriti dans l'objet lui-même) pour provoquer directement le résultat escompté
3) en faisant pression sur la Prakriti pour provoquer des circonstances qui conduiront indirectement au résultat souhaité.
4) sans pression par la simple pensée qui est la volonté, l'ajna ou l'ajnanam de l'Ishwara auquel Prakriti obéit automatiquement.
Le dernier est le pouvoir le plus élevé d'Aishwarya et son siddhi suprême ; car ici Chit et Tapas ne font qu'un comme dans la Volonté de Dieu Lui-même.
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Ishita
Ishita est l'efficacité même de la volonté, agissant non pas par un ordre ou par la pensée, par ajnanam, mais par le cœur ou le tempérament (chitta) dans une perception de besoin ou de pure lipsa. Tout ce que la lipsa tend, ou même ce dont elle a besoin sans en avoir conscience, vient de lui-même à l'homme qui possède Ishita. Ishita s'exprime également soit par une pression sur l'objet ou Prakriti, soit par une simple perception automatiquement effective de son but. Ce dernier point est encore le pouvoir suprême d'Ishita et son siddhi suprême.
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Vashita
Vashita est le contrôle de l'objet dans sa nature, le rendant soumis à la parole, réceptif à la pensée transmise ou sensible et efficace à l'action suggérée. Vashita agit automatiquement par le contrôle établi d'une nature par une autre, ou par l'apport d'une force naturelle dans la parole, la pensée ou la suggestion d'action, afin de produire un effet sur la nature d'autrui. Ce dernier est le siddhi inférieur et ordinaire, le premier le siddhi suprême ou entièrement divin. Vyapti est l'un des principaux agents de Vashita.
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Les conditions du pouvoir
Il convient de noter qu'aucun des siddhis de pouvoir ne peut agir parfaitement ou librement tant que subsistent l'impureté du chitta, l'égoïsme dans la pensée et le tempérament, ou la domination du désir dans l'utilisation du siddhi. Dans de telles circonstances, il peut y avoir un usage occasionnel et une efficacité irrégulière du pouvoir – une chose sans valeur en soi, mais utile seulement pour entraîner l'esprit à abandonner ses propres sanskaras et processus habituels et à accepter l'activité de la vijnanamayi shakti ; ou il peut y avoir un usage régulier et efficace de pouvoirs limités par des processus tantriques fixes (kriyas). Ce dernier cas devrait être évité par les sadhakas du purna yoga.
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Les conditions de Jnana
Il convient également de noter que la perfection du jnana et du trikaldrishti ne sont possibles que par la complète shuddhi de l'antahkarana, notamment l'exclusion du désir et du vishuddhi du buddhi, la passivité absolue du manas et, enfin, l'action parfaite des pouvoirs du vijnana. Une action imparfaite et irrégulière de ces pouvoirs supérieurs est toujours possible, et est obscurément possédée par beaucoup de personnes qui ne sont ni yogis ni sadhakas.
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Siddhis physiques
Les pouvoirs physiques, Mahima [,] Laghima, Anima, n'ont pas besoin d'être considérés à présent, car, bien qu'appartenant au dharma du vijnana, ils agissent dans le corps et font strictement partie du siddhi physique.
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Samadhi
Le Samadhi est le pouvoir, par la fixation du chaitanya sur son objet, d'étendre le champ de la connaissance et de la conscience à travers les trois états de veille, de sommeil et de rêve, jusqu'à la réalisation des tattvas du Brahman auxquels la conscience ordinaire à l'état de veille est aveugle, et jusqu'à l'expérience, soit par des images réfléchies, soit par les choses elles-mêmes, d'autres mondes et plans de conscience que la terre matérielle ou cette conscience physique à l'état de veille. L'examen du Samadhi peut également être reporté pour le moment.
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Ci-dessous, le PDF du vijnana chatushtaya, la tétrade de la faculté supra intellectuelle.
Glossaire du Journal du Yoga
Ashtasiddhi : les huits siddhis ou pouvoirs (prakamya, vyapti, vashita aishwarya, mahima, laghima, et anima) qui constituent le troisième membre du vijnana chatushtaya.
Quand les membre du vijnana chatushtaya sont au nombre de cinq au lieu de quatre, avec rupadrishti comme troisième élément, ashtasiddhi est omis et remplacé par tapas qui désigne les siddhis de pouvoir (vashita, aishwarya et ishita), et devient ainsi le quatrième membre.
Les siddhis de connaissnce (prakamya et vyapti) sont alors traités comme appartenant à la trikaladrishti, et les siddhis du corps ( mahima, laghima et anima) considérés comme des éléments d’utthapana.
Dans le chapitre « Notes de disciples », ils sont décrits comme suit :
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Vashita : « le pouvoir par lequel vous concentrez votre volonté sur une personne ou un objet afin de le contrôler. » (Record, p. 1475).
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Aishwarya : « le pouvoir par lequel vous utilisez simplement la volonté, sans aucune concentration ni contrôle, et les choses surviennent, ou les personnes agissent, conformément à cette volonté. » (Record, p. 1475).
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Ishita : « Ishita est le pouvoir par lequel, sans aucun acte délibéré de volonté, mais simplement par la grâce que vous désirez quelque chose, ou en avez besoin, ou avec le sentiment que quelque chose doit être, cette chose vient à vous ou se produit. » (Record, p. 1475).
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Prakamya : « le pouvoir par lequel, lorsque vous regardez mentalement ou physiquement quelqu’un ou quelque chose, vous percevez ce qui se trouve dans cette personne ou dans cette chose, les pensées, les sentiments ou les faits qui la concernent, etc. Il existe aussi une autre sorte de Prakamya, non mentale mais sensorielle : c’est le pouvoir de percevoir les odeurs, les sons, les contacts, les goûts, les lumières, les couleurs et autres objets non perceptibles à l’homme ordinaire ou hors de portée de ses sens habituels. » (Record, p. 1474).
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Viyati : « le pouvoir par lequel les pensées, sentiments, etc. des autres, ou toutes sortes de connaissances des choses en dehors de soi-même, sont perçus par le mental comme provenant de ces personnes ou de ces choses : c’est le pouvoir de vyapti réceptive. Il existe également un pouvoir de vyapti émettrice par lequel vous pouvez transmettre vos propres pensées, sentiments, etc. à un individu, ou les placer en lui. » (Record, p. 1474).
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« Mahima est une force s’en entrave dans le pouvoir mental ou physique. Elle se manifeste dans le physique par une force anormale non musculaire, capable même d’augmenter la taille et le poids du corps, etc. » (Record, p. 1475).
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« Laghima est un pouvoir similaire de légèreté, c’est-à-dire un pouvoir de libérer l’être mental, pranique ou physique de toute pression ou pesanteur. Par laghima il est possible de se débarrasser de toute lassitude et de tout épuisement et de vaincre la gravitation. C’est la base de l’utthapana ». (Record, p. 1475).
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« Anima est le pouvoir de délivrer les atomes de la matière (subtile ou grossière) (Sukshma ou Shtula) de leurs limitations habituelles. Par ce pouvoir nous pouvons nous libérer de la tension ou de la douleur physique, et même rendre le corps aussi léger que nous le voulons. C’est par ce pouvoir que les yogis sont supposés se rendre invisibles et invulnérables, ou délivrer le corps de la décrépitude et de la mort ». (Record, p. 1475).