29 Août 2025

Du yoga de la triple voie au yoga intégral

Si l'on me disait que je suis un disciple de Sri Aurobindo, Mère, que j'essaye de réaliser le psychique et le Moi supérieur, d'intégrer la paix et la pureté et, notamment dans mes intériorisations, de m'ouvrir, de m'offrir et de m'abandonner autant que je peux, je dirais que ces choses sont sans doutes à peu près vraies. Par contre si l'on me dit que je pratique le yoga intégral – franchement non, ce serait très exagéré, je ne le sens pas ainsi. À la rigueur, je pratique peut-être des petits bouts, ici et là, du yoga intégral.

Et le fait d'avoir lu deux fois La Synthèse des Yogas, la traduction de mère et celle de Pitoëff, que j'ai vraiment beaucoup aimé, n'y change rien. Non pas avec chaque chapitre, mais souvent, je me souviens avoir été traversé par la même sensation. Je commence le chapitre, et au fur et à mesure, le niveau de connaissance et de conscience monte, monte, monte, et à un moment donné, cela passe dans autre chose, et je décroche, comme si, très précisément à partir de tel endroit, le mental ne peut plus suivre et rentre dans tout à fait autre chose... qu'il ne peut absolument pas définir : une infinité sans limite.

Je serais très curieux de voir, si à ma troisième lecture, le même phénomène se produira encore et encore.

La difficulté, si ce n'est l'impossibilité actuelle de se définir comme un saddhak du yoga intégral, tient aussi à un autre phénomène : mon yoga commence où les autres s'arrêtent, nous dit Sri Aurobindo. Ainsi, seulement à partir de ce moment-là il devient possible dire que l'on pratique le yoga intégral.

Où est-ce que les autres yogas s'arrêtent ? Déjà ça, ce n'est pas très clair. Peut-être la réalisation psychique, ou la réalisation de la conscience cosmique, du moi supérieur ou du Nirvana... ce genre de choses.

Ainsi, pour le moment, ma présentation du yoga intégral ne peut être que très sommaire, mais peu avoir un intérêt pour ceux qui n'en ont strictement jamais entendu parler.

Quant au Yoga de la perfection de soi qui termine La Synthèse des Yogas, cela me paraît encore si éloignée de nos possibilités actuelles, que je n'ose en dire le moindre mot. Nous ne pouvons que saluer avec un infini respect l'immense vision de l'Avenir que nous présente Sri Aurobindo.

Si L'Agenda est le cadeau de Mère pour ceux qui l'aiment, La Synthèse des Yogas pourrait être le cadeau de Sri Aurobindo pour nous, et peut être plus encore pour les générations futures.

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De tout temps, en tout lieu des hommes et des femmes se sont consacrées à la recherche du Divin, à la connaissance de soi, à l’aventure de la conscience. Loin des dogmes religieux, la science du yoga nous propose différentes voies d’approches spirituelles car le mot yoga signifie union, sous-entendu avec le Divin, la Conscience divine, la Nature divine...

Le yoga que nous connaissons le plus en occident est le Hatha Yoga qui regroupe un ensemble de pratiques corporelles, respiratoires, énergétiques, visant à améliorer la santé du corps et de l’esprit. Le Hatha Yoga s’appuie avant tout sur le corps.

Le yoga de la triple voie offre une perspective d’accomplissement plus vaste et plus profonde et sa démarche est avant tout psychologique et spirituelle. Ce yoga comprend

– le Yoga des Œuvres divines,

– le Yoga de la Connaissance intégrale,

– le Yoga de la dévotion et de l’Amour divin.

Selon notre tempérament, nous privilégions telle ou telle approche.

Ceux qui veulent agir, qui aiment l’action choisirons le yoga des œuvres qui consiste entre autre à offrir toutes nos actions et le fruit de nos actions au Divin, à accomplir à chaque instant l’action qui doit être faite de façon désintéressée, sans ego.

Ceux qui recherchent la sagesse, la connaissance, qui veulent comprendre, se connaître, découvrir la vérité de leur être... utiliserons l’étude, la réflexion, et différentes méthodes de méditation pour apprendre à se concentrer, s’intérioriser, méditer.

Pour d’autres, le plus important, c’est l’amour. Alors ce yoga nous apprend à développer notre dévotion envers le Divin, à ouvrir notre cœur au Divin, entre autre par le fait d'offrir toutes nos émotions au Divin, par le don de soi complet au Divin.

Mais au final, toutes les voies doivent se fondre en une seule.

Sans la connaissance, nos œuvres sont souvent imparfaites, inefficaces et aboutissent même parfois à l’opposé de ce que nous souhaitions : l’enfer est pavé de bonnes intentions. De même, sans l’amour, nos œuvres restent marquées du sceau de l’égoïsme.

Sans l’amour, la connaissance a tendance à se montrer froide, hautaine et arrogante et si notre connaissance ne se transforme pas en action, elle restera stérile.

Sans la connaissance, l’amour peut parfois se montrer fanatique et c’est souvent au nom de l’amour que les pires crimes sont commis. Et si notre amour se perd dans une extase d’union avec le Divin sans se transformer en actes pour nos frères humains, l’objet véritable de l’amour n’est pas accompli.

C’est alors que nous comprenons que la vie tout entière est un yoga, que chaque élément de la vie peut être l’occasion d’un progrès intérieur et spirituel, une occasion de grandir en conscience, d’une rencontre avec le Divin Omniprésent.