Quelques confidences ?
Je sais bien qu'il est déconseillé de parler de nos expériences à qui que ce soit, sauf au gourou. Pourtant, je me sens porté à faire quelques confidences sur ce qui peut se passer dans le corps.
En mode relaxation, intériorisation, concentration, aspiration... je sens souvent une énergie descendre en moi pour travailler ici et là, et les sensations ne sont pas nécessairement agréables.
Quand cette énergie travaille dans le nez, cela fait éternuer, ou cela chatouille atrocement, comme si une minuscule fourmi nous marchait sur le visage. Quand elle travaille dans la gorge, cela fait tousser, dans la poitrine, il devient difficile à respirer, avec une sensation d'oppression, dans le plexus solaire, ça se crispe, sur la peau cela peut donner la sensation d'être touché par une aiguille de feu, et quand cette aiguille de feu travaille au niveau des yeux, ce n'est pas très facile de rester dans l'acceptation parfaite, sans regret, ni chagrin, ni énervement, pour reprendre un article précédent.
Parfois, l'attention ne se focalise pas sur un endroit du corps en particulier, mais le corps en général, et alors on peut avoir tout à fait la sensation que le corps est comme un caillou et que cette énergie exerce une Pression sur l'ensemble du corps. Ce qui est curieux, c'est que ce n'est pas spécialement douloureux, et pourtant, assez rapidement, on aurait envie de hurler. C'est une Pression difficile à supporter, et pourtant, ça ne paraît pas si fort que ça. C'est difficile de savoir la nature de cette pression. C'est suite à un moment comme celui-ci, que tout à coup, m'est revenu l'invitation de Mère à une observation très ténue et que je me suis aperçu de ce poudroiement blanc rose-jaune pâle dont je parlais dans un article précédent.
Ainsi, parfois la pression semble s'exercer sur le corps tout entier et parfois, sur une partie seulement, un organe, le cerveau, une jambe, un bout de circuit énergétique... Ce travail de la Force m'a souvent donné l'impression de séances "d'ostéopathie divine", et d'un travail sur les différentes structures internes. Parfois, il y a des sensations de torsions intérieures comme s'il s'agissait d'assouplir les os, ou plutôt les articulations, en particulier celle du coude droit et du genou droit, comme s'il y avait une main au-dessus de l'articulation qui exerce un mouvement dans un sens, et une main au-dessous de l'articulation qui exerce un mouvement dans le sens opposé, comme lorsque l'on essore un torchon.
Ces sensations sont assez curieuses, même si ce n'est peut-être pas sur la structure osseuse que cela travaille, mais sur une autre structure. Qu'importe, toutes nos structures me paraissent des trucs figés, rigidifiés qu'il s'agit d'assouplir.
Lorsque j'observe ce travail dans le corps, je prends en compte en même temps l'intérieur du corps et l'extérieur du corps. Pour donner un exemple, il y a notre genou physique, concret, matériel et autour, il y a l'aura du genou, le champ énergétique du genou, je ne sais comment dire. Et à l'intérieur du genou, il y a aussi l'énergie du genou, mais je prends davantage en compte, que c'est sensé être à 99 % du vide. Et parfois, effectivement, de temps en temps, il y a cette sensation d'espace vide à l'intérieur d'une partie du corps. Et quand cette Force travaille a assouplir telle ou telle partie, il y a une partie de la conscience qui s'étonne vraiment que... cela ne soit pas si souple : ce n'est que du vide, cela devrait se modifier à volonté. Qu'est-ce que cette imbécillité cachée qui résiste, qui se crispe... ? C'est complètement con !
Ainsi, l'essentiel des sensations perçues sont plutôt désagréables, et il n'y a pratiquement jamais de dimension "spirituelle", intellectuelle ou "psychologique". Cela reste au niveau ras des pâquerettes.
/image%2F7051723%2F20250503%2Fob_fcbea7_simplicie-mentale.jpg)
Même si parfois, quand la conscience franchit le mur de la sensation, dépasse le monde des sensations, des images apparaissent à l'intérieur du corps avec des tas de gens et des scènes de la vie ordinaire. Souvent, ce sont des enfants qui jouent. La vision intérieure n'est pas encore très claire, très précise, et surtout, ces visions apparaissent très inintéressantes, et je n'arrive pas à leur donner leur moindre sens. La seule chose que je puis dire est que cela confirme pour moi l'idée de l'hologramme, que notre réalité intérieure est beaucoup plus complexe qu'il n'y parait.
J'ai finit pas remarquer que ces sensations désagréables ne sont pas liées à la Pression elle-même, mais à la résistance à la Pression. À cet endroit, quelque chose se crispe, résiste, refuse de s'ouvrir... n'empêche que ce n'est pas si facile de trouver l'attitude qui fait que ça lâche prise. Dans ces moments-là, je comprends mieux pourquoi Sri Aurobindo a pu dire que nous étions attachés à notre imperfection.
À noter que si les sensations sont désagréables, la conscience qui observe se montre aussi tranquille, neutre, impersonnelle... que possible. Et ce sont toujours un peu le même genre de questions : comment se fondre ? Comment amener la Paix, la Lumière, la Pureté, la Conscience dans toutes les parties de l'être, y compris les couches les matérielles du corps ?
Ceci dit, il y a tout de même aussi des sensations plus agréables, ou neutres. La plus fréquente (pas encore assez fréquente à mon goût) est une sorte d'immobilité massive qui s'installe dans le corps. Alors on a l'impression de peser deux tonnes, d'une plénitude... encore que, je suis à peu près certain de n'avoir jamais réussi à aller AU BOUT de cette immobilité. Presque tout le temps maintenant quand j'entre en méditation, je sens dans les mains, sous la peau, une sorte de gonflement et de pétillement comme si les cellules étaient dilatées et pétillaient.
Parfois, pendant quelques instants, telle partie de corps est parcourue par ce qui ressemble à une décharge électrique, tout à fait comme quand on se prend un coup de jus. La sensation est plutôt agréable, mais elle ne dure que... le temps de la décharge électrique.
Et le fait est, quand je cherche quelques explications à ces expériences, c'est seulement dans l'Agenda et les Carnets que je trouve le plus aisément quelques points de repères.
Deux choses encore, contradictoires. Parfois, après une longue ou profonde intériorisation, tout le corps semble rafraîchi, régénéré, reposé... impossible de trouver le sommeil. Et parfois, alors que le travail intérieur semble le même, le corps est intensément fatigué.
Ce qui est un peu douloureux aussi, sur le plan psychologique, c'est de ne pas savoir, de ne ne comprendre à peu près rien à ce qui se passe, de n'avoir personne à qui parler de ces expériences, quelqu'un qui éventuellement saurait. Même Sraddhalu dans ses vidéos passionnantes parle rarement (si ce n'est jamais) de cela et de ce genre de phénomènes dans le corps.
Les mondes subtils, les plans supérieurs de conscience, c'est soit-disant très joli, mais quand on a la sensation qu'une aiguille de feu est en train de traverser un œil, ou que cela devient difficile de respirer, ou qu'il arrive une douleur un peu intense dans le cerveau, on se pose tout de même des questions sur ce que cela signifie. Cela paraît tout à coup très loin de la philosophie ou de la spiritualité, et on se demande aussi pourquoi le Divin ne nous dit-il pas : c'est ça qui se passe mon petit, reste bien tranquille, ça va bien, c'est une étape normale du processus de transformation, concentre-toi comme ceci, ou comme cela...
Mais si Mère elle-même, et Satprem ont été si souvent laissé dans la nuit, nous ne sommes pas au-dessus de Mère et Satprem, et l'une des nécessités, à mon avis, d'être ainsi laissé dans l'ignorance, c'est que CELA NOUS OBLIGE À TROUVER LA FOI !
🌸
"Il faut surtout comprendre qu'il y a une illusion. Il y a une illusion, c'est une illusion à traverser, tout ce que nous appelons la vie, la mort, c'est une illusion, il y a une réalité qui est au fond de tout ça, ou au-dessus de tout ça et qui peut tout changer. Ça, on le sent... c'est évident. Il suffirait qu'Ils fassent pfuitt comme ça, et puis c'est fait, mais il faut le moment.
Mais il y a une illusion. Il faut vivre dans cette réalité-là, dans cette réalité matérielle. Alors ça démolit tout pour que les gens se retrouvent devant rien, devant leur illusion. Mais qui peut supporter ça ? (Riant) Les gens ne supportent pas le néant, le néant de tout ce qu'ils sont, de tout ce qu'ils pensent, de tout ce qu'ils... mais on le démolit pour eux." Satprem – Carnet d’une Apocalypse du 4 décembre 1997
🌸
Je ne comprends pas pourquoi je trouve cela... tellement poignant !
Si nous comprenions vraiment la nature de cette illusion, qui n'est pas l'illusion intellectuelle et spirituelle des bouddhistes, une illusion plus concrète et plus terrible, et si nous pouvions, en définitive, centrer notre volonté sur le fait de TRA-VER-SER...
💗