Isha Upanishad
Meilleurs vœux pour 2025
de Paix, de Santé, et de Félicité...
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J'ai terminé et commencé l'année avec l'Isha Upanishad commenté par Sri Aurobindo. Ci-dessous, traduction d'un ami d'Auroville des 18 versets :
1 – Tout ceci est la demeure du Seigneur, et chaque chose, univers de mouvement dans le mouvement universel. En renonçant à cela tu devrais trouver la joie ; ne convoite aucune des possessions humaines.
2 – Accomplissant, en vérité, les œuvres de ce monde, nous devrions aspirer à vivre cent ans. Ainsi en est-il pour toi et pas autrement ; l'action vraie n'englue pas l'homme
3 – Sans soleil et enveloppés d'aveugles ténèbres sont ces mondes où, après leur mort, s'en vont ceux qui assassinent leurs âmes.
4 – Unique, immobile et cependant plus rapide que la pensée, Cela, les Dieux même ne peuvent l'atteindre car, dans sa progression, il est toujours en avance. Au repos, Cela distance ceux qui courent. En cela, le Maître de la Vie établit les Eaux. (1)
(1) Les Eaux, appelées autrement les sept courants ou les sept Vaches nourricières, sont le symbole védique des sept principes cosmiques et de leurs activités, trois inférieures — le physique, le vital et le mental — et quatre supérieures — la Vérité divine, la Félicité divine, la Volonté et la Conscience divine, l'Être divin. Sur ce concept est aussi fondé l'ancienne idée des sept mondes en chacun desquels les sept principes sont actifs individuellement par leur diverses harmonies. A l'évidence, ceci est la vraie signification du mot sanskrit dans les Upanishads. (Note de Sri Aurobindo)
5 – Cela bouge, Cela ne bouge pas ; Cela est lointain, Cela est proche ; Cela est à l'intérieur de tout ceci et Cela aussi est à l'extérieur de tout ceci.
6 – Mais celui qui voit le Moi partout, dans toutes les existences et toutes les existences dans le Moi, celui-là, en conséquence, ne rejette plus rien.
7 – Celui en qui l'Être même est devenu tous les Devenirs — car il a la Connaissance parfaite — comment serait-il déçu, d’où lui viendrait la peine, celui qui voit partout l’Unité ?
8 – C'est Lui qui imprègne tout — Cela qui est lumineux, sans corps, sans trace d'imperfection, sans défaut, pure, libre de tout mal. Le Voyant, le Penseur, l'Un qui devient tout, l'Existant-en-Soi a ordonné toutes choses parfaitement selon leur propre nature depuis les âges éternels.
9 – En des ténèbres aveugles entrent ceux qui se vouent à l’Ignorance, et comme dans une obscurité plus profondes encore ceux qui ne s'adonnent qu'à la seule Connaissance.
10 – Bien autre, en vérité, est ce qui advient par la Connaissance, bien autre encore ce qui advient par l'Ignorance ; telle est la tradition que nous avons reçu des sages qui nous ont révélé Cela.
11 – Celui qui connaît Cela, la Connaissance et l'Ignorance, comme deux en un, par l'Ignorance, il passe au-delà de la mort et par la Connaissance il jouit de l'Immortalité.
12 – En des ténèbres aveugles entrent ceux qui se vouent à la Non-Naissance, et comme dans une obscurité plus profondes encore ceux qui ne s'adonnent qu'à la seule Naissance.
13 – Bien autre, en vérité, est ce qui advient par la Naissance, bien autre encore ce qui advient par la Non-Naissance ; telle est la tradition que nous avons reçu des sages qui nous ont révélé Cela.
14 – Celui qui connaît Cela, la Naissance et la dissolution de la Naissance, comme deux en un, celui-là, par la dissolution, il passe au-delà de la mort et par la Naissance il jouit de l'Immortalité.
15 – La face de la Vérité est couverte d'un brillant couvercle d'or ; ôte-le, ô Soleil Nourricier, afin que je puisse la voir enfin et connaître la loi de la Vérité.
16 – Ô Seigneur, Toi l'unique Voyant, Soleil illuminateur, pouvoir du Père des créatures, rassemble tes rayons, concentre ta lumière afin que je puisse voir ce Rayonnement qui, de toutes tes formes, est la plus heureuse. Ce Purusha omniprésent, je suis Lui.
17 – Le Souffle des choses est une Vie immortelle, mais pour ce corps les cendres sont la seule destinée possible. OM ! O Volonté, souviens-toi de ce qui fut accompli, souviens-toi ! O Volonté, souviens-toi de ce qui fut accompli, souviens-toi !
18 – O Agni, toi qui connais toutes choses manifestées, par le droit chemin conduit nous vers la félicité ; libère nous de l'attraction tortueuse pour le mal. A toi nous offrons notre plus entière parole de soumission.
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L'Isha Upanishad se propose de résoudre aussi directement que possible ces oppositions essentielles qui affligent notre vie :
1. Le Seigneur conscient et la nature phénoménale.
2. Renoncement et jouissance.
3. Action dans la nature et liberté dans l’âme.
4. Le Brahman unique et stable et le mouvement multiple.
5. Être et devenir
6. Le Seigneur actif et l’ashara Brahman indifférent.
7. Vidyâ et avidyâ.
8. Naissance et non-naissance.
9. Œuvres et connaissance.
Quelques extraits :
"Un calme, une passivité, une pureté et une égalité parfaits au-dedans ; une souveraine et intarissable activité au-dehors, tel est le double aspect du Brahman manifesté dans l’univers." (page 72)
"Le repos de l’âme et le mouvement de l’énergie, tels sont le divin équilibre et le rythme divin en l’homme." (page 72)
"[…] chaque chose porte en elle-même la loi de sa propre existence, éternellement […], depuis les temps éternels, dans le temps perpétuel. Toutes les relations, dans la totalité des choses, sont ainsi déterminées par l’Hôte intérieur, l’Existant en soi, le Devenant par soi, et incluses dans la nature même des choses par l’omniprésence de l’Un, le Seigneur, par sa vision propre en qui est leur Vérité subjective, et par son propre devenir qui, se déployant sur le fond des possibilités infinies constitue la loi de leur évolution respective et inéluctable, la base de leur fait objectif." (page 73)
Souffrant de l'affligeante ignorance dans laquelle nous nous traînons, les paragraphes sur la connaissance et l'ignorance, vidyâ et avidyâ, m'ont plongés dans une grande perplexité. Le verset 9, par son paradoxe, ressemble à un koan. La traduction de Jean Herbert n'est guère différente de celle de mon ami : "En des ténèbres aveugles entrent ceux qui se vouent à l’Ignorance, et comme en plus de ténèbres ceux qui sont adonnés la seule Connaissance."
Connaissance et ignorance
Vidyâ et avidyâ
Toute manifestation procède des deux principes, vidyâ, conscience de l’unité, et avidyâ, conscience de la multiplicité. Ils représentent respectivement les deux aspects de la Mâyâ, la pensée de formation propre à l’Éternel.
L’unité est le fait éternel et fondamental sans lequel toute multiplicité serait irréelle, impossible, illusoire. La conscience de l’unité est donc appelée vidyâ, connaissance.
La multiplicité est le fait ou le jeu par lequel l’Unique se perçoit lui-même, dans son expansion propre, comme changeant et divisible, et par suite comme occupant de nombreux centres de conscience, de nombreuses formes d’énergie se mouvant dans l’universel mouvement. La multiplicité est en puissance ou en acte dans l’unité. Sans elle l’unité ne serait que non-être ou vide, stérilité d’un état d’inerte et indiscernable absorption de soi.
[…]
La multiplicité doit prendre conscience de son unité, l’unité embrasser la multiplicité. Sri Aurobindo Ishâ Upanishad (page 79)
Par une étrange coïncidence, j'ai été tout récemment amené à m'interroger sur la délicate articulation entre vie individuelle et vie collective, et c'est précisément l'objet de l'opposition numéro 4, et la conclusion de ce paragraphe entre unité et multiplicité.
D'autres paragraphes sur les divinités védiques Agni, Vâyu, Indra, Sûrya, sur l'immortalité, sur la volonté divine, la voie de la vérité, l’accomplissement de soi... sont enthousiasmants.
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