Géographie intérieure
Un jour, j'ai entendu quelqu'un dire que si nous voulions bien comprendre la médecine chinoise, il était utile de bien étudier la géographie. Je n'ai jamais compris pourquoi, et l'expression de m'est revenue en mémoire que tout récemment. Et effectivement, plongé dans l'introspection, on s'aperçoit que notre intériorité est faite de différents climats, paysages, matériaux, densités, reliefs, courants, canaux, circuits...
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Maintenant, cette représentation symbolique des 144 000 nadis est une représentation idéale, parfaitement équilibrée entre la droite et la gauche, le haut et le bas, l'avant et l'arrière. En réalité, il est probable que certains circuits soient alimentés par une énergie abondante alors que d'autres soient en déficience. D'autres circuits peuvent être plus ou moins bouchés par des nœuds énergétiques, ou tordus, provoquant tensions et douleurs diverses. De même, toutes sortes d'énergies parasites se sont certainement infiltrées dans le système et perturbent le fonctionnement général.
Toujours est-il que notre apparence extérieure est une telle caricature, qu'un jour ou l'autre, nous sommes face à ce besoin plus ou moins impérieux de nous faire une idée plus vraie de la réalité de ce que nous sommes. Et cet aspect occulte et subliminal en fait partie.
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Il y a quelques jours, je partageais cet extrait de l'Agenda du 25 octobre 1960, attirant l'attention sur cette possibilité de maîtriser notre santé...
"Mais je sais d’une façon absolue que si on peut maîtriser toute cette masse du Mental physique et y apporter la conscience du Brahman d’une façon continue, on peut, on est le maître de sa santé.
Et c’est pour cela que je dis aux gens (non pas que j’espère qu’ils pourront le faire, en tout cas maintenant, mais il est bon de le savoir), je leur dis que ce n’est pas une fatalité, que ce n’est pas une chose qui échappe complètement à notre contrôle, que ce n’est pas une sorte de «Loi de la Nature» sur laquelle nous n’avons aucun pouvoir – ce n’est pas ça. Nous sommes vraiment les maîtres de tout ce qui a été rassemblé pour créer notre individualité passagère ; et le pouvoir de contrôle nous est donné, si nous savons nous en servir."
...oubliant de mentionner l'assemblage de notre individualité qui rejoint une citation de Sri Aurobindo qui m'avait beaucoup frappé. Il disait que la découverte la plus déconcertante que nous puissions faire, lorsque l'ego se dissout, était de nous apercevoir que nous n'étions pas un, mais une multitude.
Ainsi, pour prendre une autre image que celle des nadis, c'est comme si nous étions un puzzle composés de milliers de pièces, et que dans le travail de transformation, chacune devait être méticuleusement remise à sa juste place, et chaque pièce endommagée, tordue, souillée, restaurée, redressée, purifiée, chaque pièce défectueuse remplacée, etc. C'est un long travail long et minutieux qui demande calme, patience, persévérance...
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Et hier soir, je reprenais ma lecture de L'Évolution spirituelle, chapitre 2 – L'évolution de l'homme spirituel, et redécouvrais les pages consacrés à l'occultisme dont voici le dernier paragraphe :
"Son but principal doit être la découverte des vérités et des pouvoirs cachés de la force mentale et du pouvoir vital, et celle des pouvoirs plus grands encore de l’esprit caché. La science de l’occulte est essentiellement la science du subliminal — du subliminal en nous-mêmes et du subliminal dans la Nature universelle —, et de tout ce qui est en rapport avec le subliminal, y compris le subconscient et le supraconscient, et elle doit être utilisée comme un élément de la connaissance de soi et de la connaissance du monde, servir à une vraie dynamisation de cette connaissance."
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Je parle de cela car, d'une façon générale, à un stade de la sâdhanâ, nous commençons à un peu mieux percevoir les relations entre le physique et le physique subtil et nous entrons dans un monde de perceptions subtiles auxquelles nous ne comprenons pas grand chose.
Alors, le travail intérieur consiste à offrir au Divin tout ce qui se présente à la conscience ; avec aussi une aspiration constante, un appel, à la descente, dans toute cette nébuleuse de sensations intérieures, du calme, de la paix, de la lumière, de l'organisation et de l'harmonie divine, de la Présence...
Ou bien, pour le formuler autrement, après avoir quitté l'apparence extérieure pour entrer dans une réalité intérieure plus profonde ; dans une deuxième étape nous sentons que derrière cette réalité intérieure, il y a une autre réalité, plus profonde encore.
Je me souviens d'une parole de Sri Aurobindo qui disait que si nous voulions découvrir le psychique, il était nécessaire de passer, traverser toute une zone intermédiaire et subliminale. C'est peut-être cela qu'il est en train de se passer.
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Deux jours après la publication :
Dans une forêt, nous pouvons prendre un arbre dans nos bras, et au lieu de focaliser notre attention sur nos formes physiques respectives, nous pouvons oublier nos apparences extérieures et concentrer notre perception sur nos physiques subtiles, nos corps énergétiques, entrer dans une communion subtile avec l'arbre, et ainsi nous relier avec la forêt.
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Je découvre cet Entretien de Mère du 18 décembre 1957 :
Après lecture d’un paragraphe de La Vie Divine (L’Évolution spirituelle, p. 7-9)
Le seul point vraiment important que la science moderne ait découvert, c’est qu’au point de vue purement extérieur et physique, les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être.
Quand vous regardez un corps, un être humain, un objet, un paysage, vous avez une perception de ces choses à l’aide de vos yeux, de votre toucher, de l’ouïe et, pour les détails, de l’odeur et du goût ; eh bien, la science vous dit : « Tout cela est illusoire, vous ne voyez pas du tout les choses comme elles sont, vous ne les touchez pas telles qu’elles sont, vous ne les sentez pas telles qu’elles sont, vous ne les goûtez pas telles qu’elles sont. C’est la construction de vos organes qui vous met en rapport avec ces choses d’une certaine manière, qui est tout à fait superficielle, extérieure, illusoire et irréelle. »
Au point de vue de la science, vous êtes un ensemble de… même pas d’atomes... de quelque chose d’infiniment plus imperceptible qu’un atome, et dans un mouvement perpétuel. Il n’y a absolument rien qui ressemble à une figure, un nez, des yeux, une bouche, c’est seulement juste une apparence. Et les savants arrivent à cette conclusion — la même que les anciens spiritualistes effrénés — que le monde est une illusion. Cela, c’est une grande découverte, très grande...
Un pas de plus et ils entreront dans la vérité.
Par conséquent, quand on vient dire : « Mais je vois ça, je le touche, je le sens, j’en suis sûr », au point de vue scientifique c’est une ânerie. C’est ce que peut dire quelqu’un qui n’a jamais étudié scientifiquement les choses telles qu’elles sont. Alors, par des chemins diamétralement opposés, ils sont arrivés au même résultat : le monde tel que vous le voyez est une illusion.
La suite sera publiée ultérieurement...
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8 jours après la publication, je trouve ce passage issu de l'Entretien du 25 juin 1958 :
"Le corps, cela vous paraît une chose très simple, n’est-ce pas, c’est un corps, c’est « mon » corps, et après tout, ça a une seule forme — mais ce n’est pas comme cela ! Ce sont des centaines d’entités qui sont combinées, qui s’ignorent l’une l’autre, qui sont harmonisées par quelque chose de plus profond qu’elles ne connaissent pas, et qui n’ont la perception d’une unité que parce qu’elles ne sont pas conscientes de la multiplicité des éléments et de leur divergence.
Au fond, c’est cette multiplicité et cette divergence qui sont la cause de la plupart des désordres, sinon des maladies. Quelque chose marche bien, on a attrapé le fil conducteur, on est en train de suivre son chemin, on pense qu’on va arriver à un résultat, et puis, tout d’un coup, hop ! voilà quelque chose qui arrive, inattendu, on ne savait pas que c’était là : ça s’éveille et ça demande à entrer dans la marche. Mais cela crée un désordre épouvantable et il faut tout recommencer."
Cela rejoint aussi une vidéo de Sraddhalu qui évoque un rituel védique dans lequel chaque partie du corps est associée à une divinité.