Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié par Pascal

...la vie humaine ordinaire, telle qu’elle est dans le monde actuel, est gouvernée par le mental, et, par conséquent, la chose la plus importante est de contrôler son mental ; c’est pourquoi nous allons suivre une discipline graduée, ou «   conjuguée   » selon l’expression du Dhammapada, pour développer et contrôler notre mental.

Il y a quatre mouvements qui sont généralement consécutifs, mais qui finalement peuvent être simultanés   : observer ses pensées, c’est le premier ; surveiller ses pensées, c’est le second ; contrôler ses pensées, c’est le troisième ; et maîtriser ses pensées, c’est le quatrième. Observer, surveiller, contrôler, maîtriser.

Commentaires sur le Dhammapada

Observation des pensées

Un mental purifié, c’est naturellement un mental qui n’accepte aucune pensée mauvaise, et nous avons vu que la maîtrise complète de la pensée, qui est nécessaire pour obtenir ce résultat, est le dernier accomplissement dans les quatre stades dont je vous ai parlé. Le premier, c’est   : observer le mental.

Ne croyez pas que ce soit chose si facile, parce que, pour observer ses pensées, il faut d’abord se détacher d’elles. Dans l’état ordinaire, l’homme ordinaire ne se distingue pas de ses pensées. Il ne sait même pas qu’il pense. Il pense par habitude.

Et si on lui demande subitement   : «   À quoi penses-tu ?   » il n’en sait rien. C’est-à-dire que quatre-vingt-quinze fois sur cent il vous répondra   : «   Je ne sais pas.   » Il y a identification totale entre le mouvement de la pensée et la conscience de l’être.

Pour observer la pensée, le premier mouvement est donc de se reculer et de la regarder, de se détacher de ses pensées, que le mouvement de la conscience et celui de la pensée ne soient pas confondus.

Sénécio – Observation

Aime prolonger son attention pour mieux voir.

Surveiller ses pensées

D’abord, on les regarde, puis on les surveille. Apprendre à les regarder comme un juge éclairé afin de discerner entre les bonnes et les mauvaises, entre les pensées utiles et celles qui sont nuisibles, entre les pensées constructrices qui mènent à la Victoire et les pensées défaitistes qui nous en éloignent. C’est ce pouvoir de discernement que nous devons acquérir maintenant et qui fera l’objet de notre méditation de ce soir.

[...]

Il faut que nous-mêmes apprenions à discerner les pensées qui sont bonnes de celles qui ne le sont pas, et, pour cela, il faut regarder, j’ai dit comme un juge éclairé, c’est-à-dire avec autant d’impartialité que possible ; c’est l’une des conditions les plus indispensables.

Contrôler ses pensées

Le contrôle de la pensée est la troisième étape de notre discipline mentale. Une fois que le juge éclairé de notre conscience aura discerné entre les pensées utiles et les pensées nuisibles, viendra la police intérieure qui ne laissera passer que les pensées agréées et refusera strictement l’admission à tout élément indésirable.

D’un geste magistral, cette police fermera l’entrée à toute pensée mauvaise et la repoussera aussi loin que possible. C’est ce mouvement d’admission et de refus que nous appelons le contrôle de la pensée.

Qu'il me soit permis de faire une digression, une hypothèse peut-être complètement farfelue...

Nous observons dans notre monde la constante prolifération d'une police de la pensée qui, souvent avec une extrême mauvaise foi et une grande brutalité, censure, dénigre, discrédite, insulte, calomnie... toute pensée dissidente à la doxa officielle.

Nous observons par ailleurs, la crise Covid entre autre en a été un très bel exemple, qu'une part non négligeable de la population n'exerçait aucun contrôle raisonnable de ses pensées et a été capable de tout gober, sans discernement.  De même, nous observons une prolifération de théories fantaisistes sur le climat, le pet des vaches, la terre plate, etc...  avec aussi des personnes qui se réveillent le matin et décident de s'identifier à un renard argenté ou à tout et n'importe quoi.

Puisque les physiciens nous assurent qu'il n'y a qu'un seul champ d'énergie et puisque les sages n'ont cessé de nous répéter, qu'en vérité, il n'y avait qu'une seule conscience et que nous étions tous reliés dans une indissoluble unité, se pourrait-il que l'absence de police de la pensée dans notre monde intérieur en tolérant dans notre mental les idées les plus farfelues ou  les idées les plus contradictoires disait Mère, que cela engendre automatiquement, dans le monde extérieur, l'émergence d'une police de la pensée ?

Si nous contrôlions davantage nos pensées, il y aurait peut-être moins la prétention des gouvernants à les contrôler.

L'idée paraît tellement absurde... mais, nous dit Sri Aurobindo dans cet aphorisme 62 :

J’ai entendu un sot débiter avec autorité d’absolues sottises et me suis demandé ce que Dieu voulait dire par là ; puis j’ai réfléchi et j’ai vu un masque déformé de la vérité et de la sagesse.

Ce n'est pas grave de se tromper, de poser des hypothèses et finalement d'y renoncer si notre raison ou notre intuition nous laisse entendre que c'était une fausse piste, cela aura stimulé notre réflexion, et d'erreurs en erreurs, nous progressons vers une compréhension toujours plus vaste et plus profonde.

Pitcairnia museosa – Bromélia – Contrôle

Le contrôle sur les impulsions inférieures

Apprends d'abord à te connaître parfaitement et ensuite à te contrôler parfaitement. Tu y parviendras par une aspiration de tous les instants. Il n'est jamais trop tôt pour commencer, jamais trop tard pour continuer. Paroles de la Mère – Volume 1

Tu peux être certaine que de devenir consciente de la Présence Divine en soi, change considérablement toute la manière d'être et donne un contrôle exceptionnel sur toutes les activités, mentales, vitales et corporelles. Et c'est un contrôle infiniment plus puissant et plus lumineux que tout ce que l'on peut acquérir par des moyens extérieurs. Paroles de la Mère – Volume 3

Pour aller plus loin dans les explications sur le contrôle des pensées et la maîtrise des pensées, je nous invite à continuer par nous-mêmes l'étude de ce merveilleux petit livre inspiré par la sagesse bouddhiste et expliqué d'une façon si touchante par Mère.

🌸

Une semaine après la publication, je découvre ce passage des Commentaires sur le Dhammapada – page 53 :

On a l’habitude de traiter très légèrement les pensées qui viennent. Et l’atmosphère est pleine de pensées de toutes sortes qui, en fait, n’appartiennent à personne en particulier, mais qui sont dans un mouvement perpétuel et passent de l’un à l’autre, assez librement, beaucoup trop librement ; parce qu’ils sont très rares ceux qui peuvent faire la police de leurs pensées.

La suite du paragraphe est par ailleurs très intéressante car plus de l'ordre de l'expérimentation pratique.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article