Au-dessus des gounas
Sri Aurobindo – Essai sur la Guîtâ
Livre 2 – Chapitre 14 ( Extraits)
(...)
Cette libération, cette unité, ce fait de revêtir la nature divine, sâdharmya, voilà, déclare-t-elle, l'essence même de la liberté spirituelle et toute la signification de l'immortalité. Cette importance suprême accordée au sâdharmya est un point capital dans l'enseignement de la Guîtâ.
Pour l'ancien enseignement spirituel, l'immortalité n'a jamais consisté en une simple survie personnelle après la mon du corps : tous les êtres sont immortels en ce sens-là, seules périssent les formes.
Les âmes qui ne parviennent pas à la libération, vivent au long des âges récurrents ; toutes existent, involuées ou cachées dans le Brahman, pendant la dissolution des mondes manifestés et renaissent quand paraît un nouveau cycle. Le pralaya, la fin d'un cycle d'âges, est la désintégration temporaire d'une forme universelle d'existence et de toutes les formes individuelles qui se meuvent en ses tours, mais ce n'est qu'une pause momentanée, un intervalle silencieux que suit l'explosion d'une nouvelle création, d'une réintégration et d'une reconstruction où ces formes réapparaissent et recouvrent l'élan de leur marche.
Notre mort physique est elle aussi un pralaya – la Guîtâ se servira bientôt du mot pour désigner cette mort, pralayam yâti déha-bhrit, "l'âme portant le corps arrive à un pralaya", à une désintégration de cette forme de la matière avec laquelle son ignorance identifiait son être et qui se dissout à présent dans les éléments de la nature.
Mais l'âme elle-même persiste et, après un temps, reprend dans un nouveau corps formé à partir de ces éléments la ronde de ses naissances dans le cycle, exactement comme, après l'intervalle de pause et d'arrêt, l'Être universel reprend sa ronde sans fin dans les cycles d'âges. Cette immortalité dans les rondes du Temps est commune à tout esprit qui s'incarne.
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L'immortalité dans le sens plus profond, est autre chose que cette survie après la mon et que ce constant retour.
L'immortalité est cet état suprême où l'Esprit se connaît supérieur à la mort et à la naissance, non conditionné par la nature de sa manifestation, infini, impérissable, immuablement éternel immortel parce que, n'étant jamais né, il ne meurt jamais.
Le divin Pouroushôttama, qui est le Seigneur suprême et le suprême Brahman, possède à jamais cette immortelle éternité et n'est pas affecté par le fait de prendre un corps ou de revêtir constamment des formes et des pouvoirs cosmiques, car il existe toujours en cette connaissance de soi.
Sa nature même est d'être inchangeablement conscient de son éternité ; il est conscient de soi sans qu'il y ait à cela ni commencement ni fin. Il est ici l'Habitant de tous les corps, mais en qualité de non-né dans chaque corps, non limité dans sa conscience par cette manifestation, non identifié avec la nature physique qu'il endosse ; car cela n'est qu'un épisode mineur de son jeu universel de l'existence rendu actif.
La libération, l'immortalité consiste à vivre dans cet être immuablement conscient et éternel du Pouroushôttama¹.
1. Il est à noter que, nulle part dans la Guîtâ, il n'est indiqué que la dissolution de l'être spirituel individuel dans le Brahman non manifesté indéfinissable ou absolu, avyaktam anirdéshyam, soit le vrai sens ou la vraie condition de l'immortalité ou le vrai but du Yoga. Au contraire, la Guîtâ décrit plus loin l'immortalité comme le fait de demeurer dans l'îshwara en son suprême statut, mayi nivasishyasi, param dhâma, et ici comme sâdharmya, parâm siddhim, une perfection suprême, le fait de devenir un en loi d'être et en nature avec le Suprême pour l'individu qui demeure encore dans l'existence et est conscient du mouvement universel mais au-dessus, de même que tous les sages existent encore, mounayah sarvé, non liés par la naissance dans la création, non troublés par la dissolution des cycles.
Mais pour arriver ici-bas à cette plus grande immortalité spirituelle, l'âme incarnée doit cesser de vivre selon la loi de la nature inférieure ; elle doit se conformer à la loi du suprême mode d'existence propre au Divin qui est en fait la loi réelle de son essence éternelle. Dans l'évolution spirituelle de son devenir, tout autant que dans son être originel et secret, elle doit croître à l'image du Divin.
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Ensuite dans les pages suivantes Sri Aurobindo nous parle de la relation de l’Âme et de la Nature, de la connaissance, des œuvres et de l'amour et commence à parler des gounas.
Qu'est-ce, alors, qui fait la différence, qu'est-ce qui entraîne l'âme dans le simulacre de la naissance, de la mort et de la servitude car il est évident qu'il ne s'agit que d'un simulacre ?
C'est un acte ou un état subordonnés de la conscience, c'est une identification accompagnée d'un oubli de soi avec les modes de la Nature dans les opérations limitées de cette mise en mouvement inférieure et avec ce nœud enveloppé par le moi et borné par l'ego, nœud qui représente l'action du mental, de la vie et du corps.
Nous élever au-dessus des modes de la Nature, être traïgounâtîta, est indispensable, si nous devons retourner en notre être pleinement conscient, loin du pouvoir obsédant de l'action inférieure et revêtir la nature libre de l'esprit et son éternelle immortalité.
Cette condition du sâdharmya est ce que la Guîtâ va ensuite développer. Elle y a déjà fait allusion et l'a stipulée en y insistant brièvement dans un chapitre précédent ; mais il lui faut maintenant indiquer plus précisément ce que sont ces modes, ces gounas, comment ils enchaînent l'âme et la coupent de la liberté spirituelle, et ce que l'on entend par s'élever au-dessus des modes de la Nature.
Les modes de la Nature sont tous qualitatifs en leur essence ; c'est pour cette raison qu'on les appelle ses gounas ou qualités. Dans toute conception spirituelle de l'univers, il en est fatalement ainsi, car ce qui relie l'esprit à la matière doit être la psyché, le pouvoir de l'âme, et l'action primordiale doit être psychologique et qualitative, non point physique et quantitative; la qualité est en effet l'élément immatériel et le plus spirituel dans toute l'action de l'Énergie universelle, sa première force motrice.
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Quelques paragraphes plus loin :
Les trois modes qualitatifs de la Nature sont inextricablement entremêlés dans toute existence cosmique.
Le tamas, ou principe de l'inertie, est une nescience passive et inerte qui souffre tous les chocs et tous les contacts sans du tout s'efforcer d'avoir une réaction qui les maîtrise ; par elle-même, cette nescience conduirait à une désintégration de toute l'action de l'énergie et à une dispersion radicale de la substance. Mais le pouvoir cinétique du radjas la pousse et, même dans la nescience de la Matière, un principe préservateur, inné mais non possédé, d'harmonie, d'équilibre et de connaissance entre en contact avec elle et l'absorbe. (…)
Le radjas, ou principe d'effort créateur, de mouvement et d'impulsion en la Prakriti, de kinésis, pravritti, perçu ainsi dans la Matière apparaît plus évidemment comme une passion consciente ou à demi consciente de recherche, de désir et d'action dans le caractère dominant de la Vie : car cette passion est la nature de toute existence vitale. Et par lui-même, le radjas mènerait, en sa propre nature, à une vie, une activité et une création toujours changeantes et instables, sans nul résultat définitif. Mais confrontée d'un côté par le pouvoir désintégrateur du tamas avec la mort, la déchéance et l'inertie, son action ignorante est, de l'autre côté de son fonctionnement, établie, harmonisée, soutenue par le pouvoir du sattwa, subconscient dans les formes inférieures de la vie, de plus en plus conscient dans l'émergence de la mentalité, très conscient dans l'effort de l'intelligence évoluée que représentent la volonté et la raison chez l'être mental pleinement développé.
Le sattwa, ou principe de la connaissance qui comprend et de l'assimilation, de la mesure et de l'équilibre qui harmonisent, ne mènerait en soi qu'à une durable concorde d'harmonies fixes et lumineuses ; mais dans les mouvements du monde, il est tenu de suivre la lutte et l'action mutables de la kinésis éternelle, et constamment terrassé ou borné par les forces de l'inertie et de la nescience. Ainsi apparaît ce monde que gouverne le jeu des trois modes qualitatifs de la Nature en leur entrelacement où chacun impose aux autres des limites.
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Et puis après avoir posé les bases du sujet, Sri Aurobindo en vient dans les dernières pages du chapitre à expliquer comment nous pouvons nous expliquer comment le trois gounas nous asservissent et comment nous en libérer :
Les trois qualités sont un triple pouvoir dont l'interaction décide du caractère et de la disposition qui, à leur tour par leurs divers élans, déterminent les actions de l'homme naturel. Mais ce triple pouvoir est en même temps une triple corde de servitude. "Les trois gounas issus de la Prakriti, dit la Guîtâ; enchaînent dans le corps l'impérissable habitant du corps."
D'une certaine manière, nous pouvons voir immédiatement qu'il doit y avoir servitude à suivre l'action des gounas ; car ils sont tous les trois limités, étant finis en qualité et en fonctionnement, et ils causent la limitation.
Le tamas est, sous ses deux aspects, une incapacité ; de toute évidence, il enchaîne donc à la limitation. Le désir radjasique, incitant à l'action, est un pouvoir plus positif ; mais cependant, nous pouvons assez bien voir qu'avec sa mainmise sur l'homme, mainmise limitative et absorbante, le désir doit toujours être une servitude. Mais comment le sattwa, le pouvoir de connaissance et de bonheur, devient-il une chaîne ? C'est parce qu'il est un principe de la nature mentale, un principe de la connaissance limitée et limitative et d'un bonheur qui dépend de la juste poursuite ou du juste accomplissement de cet objet ou de cet autre, ou bien d'états particuliers de la mentalité, d'une lumière du mental qui ne peut être qu'un demi-jour plus ou moins clair. Son plaisir ne peut être qu'une intensité passagère ou qu'un confort qualifié. Tout autres sont l'infinie connaissance spirituelle et la libre joie existante en soi de notre être spirituel.
Mais se pose alors cette question : comment notre esprit infini et impérissable, même imbriqué dans la Nature, en arrive-t-il à se limiter à l'action inférieure de la Prakriti et à subir cet esclavage, et comment — à l'instar de l'esprit suprême dont il est une portion n'est-il pas libre en son infinité lors même qu'il savoure les limitations spontanées de son évolution active ?
La raison, dit la Guîtâ, en est notre attachement aux gounas et au résultat de leurs opérations. Le sattwa, dit-elle, attache au bonheur, le radjas attache à l'action, le tamas recouvre la connaissance et attache à la négligence née de l'erreur et de l'inaction.
Ou encore :
"Le sattwa enchaîne par l'attachement à la connaissance et par l'attachement au bonheur, le radjas enchaîne l'esprit incarné par l'attachement aux œuvres, le tamas enchaîne par la négligence, l'indolence et le sommeil."
En d'autres termes, par attachement au plaisir tiré des gounas et de leurs résultats, l'âme concentre sa conscience sur l'action inférieure et extérieure de la vie, du mental et du corps dans la Nature, s'emprisonne dans la forme de ces choses et oublie sa conscience plus grande qui est à l'arrière, dans l'esprit ; elle n'est pas consciente du libre pouvoir et du domaine du Pourousha libérateur.
Afin d'être délivrés et parfaits, nous devons évidemment nous retirer de ces choses, nous éloigner des gounas, nous placer au-dessus et retourner au pouvoir de cette libre conscience spirituelle au-dessus de la Nature.
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Ce que vient de nous dire Sri Aurobindo est tout à fait passionnant. Nous avons là l'explication claire la cause profonde de notre asservissement à notre nature inférieure. La pratique du détachement de ces choses pointées par Sri Aurobindo n'est peut-être pas si facile à réaliser parfaitement, complètement, mais au moins, nous savons dans quelle direction concentrer nos efforts – et rien que ça, c'est déjà énorme. Cela pourrait nous rappeler Morphéus disant à Néo : je ne peux que te montrer la porte, c'est à toi qu'il appartient de la franchir.
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Mais Sri Aurobindo va plus loin encore : voyons les trois derniers paragraphes.
Mais cela semblerait impliquer un arrêt de toute action, puisque ce sont les gounas, puisque c'est la Nature qui, par le chenal de ses modes, accomplit toute action naturelle. L'âme ne peut agir par elle-même, elle ne peut agir qu'au moyen de la Nature et de ses modes. Et pourtant, la Guîtâ, tout en exigeant que l'on se libère des modes, insiste sur la nécessité de l'action.
On voit ici combien il est important qu'elle souligne le rôle de l'abandon des fruits ; car le désir pour les fruits de l'action est la cause la plus puissante de l'esclavage de l'âme ; et en y renonçant, l'âme peut être libre dans l'action.
L'ignorance est le résultat de l'action tamasique, la douleur la conséquence des œuvres radjasiques : la douleur réactive due à la déception, à l'insatisfaction, ou au caractère transitoire des choses.
Dès lors, l'attachement aux fruits de ce genre d'activité, accompagnés qu'ils sont de ces réactions indésirables, ne présente aucun avantage.
Mais le fruit des œuvres accomplies de la façon juste est pur et sattwique, le résultat intérieur en est la connaissance et le bonheur.
Il faut néanmoins abandonner entièrement jusqu'à l'attachement à ces choses délectables : tout d'abord, ce sont dans le mental des formes limitées et limitatives, et en second lieu la jouissance en est une source de perpétuelle insécurité, du fait que le sattwa s'embrouille constamment avec le radjas et le tamas dont il subit l'assaut et qui peuvent à chaque instant le dominer.
Mais serait-on libre de tout attachement au fruit, il peut y avoir un attachement au travail lui-même, soit pour l'amour du travail, et c'est le lien radjasique essentiel, ou à causé d'une veule sujétion à la Nature qui nous mène, et c'est le lien tamasique, ou pour l'attirante justesse de la chose accomplie, et c'est le mobile sattwique de l'attachement qui exerce son pouvoir sur le vertueux, ou sur l'homme de connaissance.
Et ici, le recours se trouve évidemment dans cette autre injonction de la Guîtâ : abandonner l'action elle-même au Seigneur des œuvres et n'être qu'un instrument sans désir et équanime de sa volonté.
Voir que les modes de la Nature sont à eux seuls l'agent et la cause de nos œuvres, connaître ce qui est suprême au-dessus des gounas, et vers cela se tourner, tel est le moyen de nous élever au-dessus de la nature inférieure.
C'est de cette manière seulement que nous pouvons atteindre au mouvement et au statut du Divin, mad-bhâva, grâce auxquels, libre de la sujétion à la naissance et à la mort et à leur escorte — le déclin, la vieillesse, la souffrance -, l'âme libérée jouira enfin de l'immortalité et de tout ce qui est éternel.
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Mais, demande Ardjouna, à quoi reconnaît-on un tel homme ? Comment agit-il et comment, même dans l'action, est-il, à ce que l'on dit, au-dessus des trois gounas ?
Le signe, répond Krishna, c'est cette égalité dont J'ai si constamment parlé ; le signe, c'est qu'intérieurement il considère le bonheur et la souffrance d'un même regard, que l'or, la boue et la pierre ont pour lui la même valeur et qu'à ses yeux l'agréable et le désagréable, la louange et le blâme, l'honneur et l'insulte, la conjuration de ses amis et la cabale de ses ennemis se valent.
Il est fermement établi en un calme et une quiétude intérieurs pleins de sagesse que rien ne peut perturber ni modifier.
Il n'entreprend nulle action, mais laisse aux gounas de la Nature toutes les œuvres à faire.
Le sattwa, le radjas ou le tamas peuvent s'élever ou s'arrêter dans sa mentalité extérieure ou dans ses mouvements physiques, avoir leurs résultats d'illumination, d'impulsion au travail ou d'inaction et obscurcir l'être mental et nerveux, mais il ne se réjouit point, lorsque cela se produit ou s'arrête ; pas davantage n'abhorre-t-il en revanche l'opération ou la cessation de ces choses ni ne s'y dérobe-t-il.
Il s'est établi dans la lumière consciente d'un autre principe que la nature constituée par les gounas et cette plus grande conscience demeure ferme en lui, au-dessus de ces pouvoirs, inébranlée par leurs mouvements, tel le soleil au-dessus des nuages pour celui qui s'est élevé dans une atmosphère supérieure.
De cette hauteur, il voit que ce sont les gounas qui sont en action et que leur tempête ou leur accalmie ne sont pas lui, mais simplement un mouvement de la Prakriti ; son moi au-dessus ne peut être remué, et son esprit ne participe pas à cette mouvante mutabilité des choses instables.
Telle est l'impersonnalité de la condition brahmique ; car ce principe supérieur, cette plus grande conscience vaste et haut située, koûtastha, est le Brahman immuable.
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Nous avons-là un accomplissement sublime, mais Sri Aurobindo ne s'arrête jamais en chemin et explore tous les chemins jusqu'à leurs ultimes possibilités :
Mais de toute évidence, il existe là un double statut, une scission de l'être entre deux opposés ; un esprit libéré dans le Moi, le Brahman immuable, observe l'action d'une Nature non libérée et mutable Akshara et Kshara. N'existe-t-il aucun statut plus grand, aucun principe de perfection plus absolue ? Cette division est-elle la plus haute conscience possible dans le corps, et le Yoga a-t-il pour fin de laisser tomber la nature mutable et les gounas issus de l'incarnation dans la Nature et de disparaître en l'impersonnalité et l'éternelle paix du Brahman ? Ce laya, cette dissolution du Pourousha individuel, est-ce donc la plus grande libération ?
Il semblerait y avoir autre chose, car la Guîtâ dit à la fin, revenant toujours à cette unique note finale :
"Celui qui M'aime et Me recherche avec un amour et une adoration qui ne fléchissent point, celui-là aussi franchit les trois gounas et il est préparé à devenir le Brahman."
Ce "Moi", c'est le Pouroushôttama qui est la fondation du Brahman silencieux et de l'immortalité, de l'impérissable existence spirituelle, du Dharma éternel et d'un bonheur extatique absolu.
Il y a donc un statut plus grand que la paix de l'Akshara observant, sans en être touché, la lutte des gounas.
Il y a une expérience et une fondation spirituelles suprêmes au-dessus de l'immuabilité du Brahman, il y a un Dharma éternel plus grand que l'impulsion radjasique vers les oeuvres, pravritti, il y a un délice absolu que n'affecte pas la souffrance radjasique et qui se trouve au-delà du bonheur sattwique ; on découvre ces choses et on les possède en demeurant en l'être et le pouvoir du Pouroushôttama.
Mais cela s'acquérant par la bhakti, le statut doit en être la joie divine, l'Ânanda, en quoi s'éprouvent l'union de l'amour absolu et la possession dans l'unité, couronnement de la bhakti.
Et s'élever en cet Ânanda, en cette inexprimable unité doit être le parachèvement de la perfection spirituelle et l'accomplissement de l'éternel Dharma d'immortalité.
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Essais sur la Guîtâ - French translation, Essays On The Gita
Read online - French translation of 'Essays On The Gita': Essays on the philosophy and method of self-discipline presented in the Bhagavad Gita.
https://motherandsriaurobindo.in/Sri-Aurobindo/books/sabcl/french/essays-on-the-gita/
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Une seule occupation, un seul but, une seule joie : le Divin.
Le détachement [des imperfections et des faiblesses de la nature] consiste à se tenir à l'écart, à ne pas s'identifier à elles, à n'être ni bouleversé, ni troublé parce qu'elles sont là, mais plutôt à les regarder comme une chose étrangère à sa propre conscience et à son propre moi, à les rejeter et à appeler la Force de la Mère dans ces mouvements pour qu'elle les élimine et y apporte la vraie conscience et ses mouvements.
Sri Aurobindo – Lettres sur le Yoga
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Il faut toujours rentrer en vous-même. Apprenez à descendre profondément à l'intérieur. Prenez du recul et vous serez en sûreté. Ne vous abandonnez pas aux forces superficielles qui se meuvent dans le monde extérieur. Même si vous êtes pressé de faire quelque chose, prenez du recul un instant et vous découvrirez, à votre propre surprise, que vous ferez beaucoup plus vite et beaucoup mieux le travail que vous avez à faire. Si quelqu'un est en colère contre vous, ne vous laissez pas prendre dans ses vibrations, mais simplement prenez du recul, et sa colère ne trouvant en vous ni support ni réponse, s'évanouira. Restez toujours en paix, résistez à toute tentation de perdre cette paix. Ne décidez rien sans prendre du recul, ne dites jamais un mot sans prendre du recul, ne vous jetez jamais dans l'action sans prendre du recul.
Tout ce qui appartient au monde ordinaire est fugitif, sans durée, il n'y a là rien qui vaille la peine de se laisser bouleverser. Ce qui dure, ce qui est éternel, immortel et infini, c'est cela en vérité qui vaut la peine d'être obtenu, conquis, possédé. C'est la Lumière divine, l'Amour divin, la Vie divine, et c'est aussi la Paix suprême, la Joie parfaite et toute Maîtrise sur terre.
La Mère – Entretiens 1929/1931 – Prendre du recul (page 179)