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Entretien du 29 octobre 1958

Tant que le mental est convaincu qu’il est le sommet de la conscience humaine, qu’il n’y a rien au-delà et au-dessus de lui, il prend son fonctionnement pour un fonctionnement parfait et il se satisfait pleinement des progrès qu’il peut faire dans les limites de ce fonctionnement, et d’une augmentation de clarté, de précision, de complexité, de souplesse, de plasticité dans ses mouvements.

Il a toujours une tendance spontanée à être très satisfait de lui-même et de ce qu’il peut faire, et s’il n’y a pas une force plus grande que la sienne, une puissance plus haute qui lui apprenne d’une façon irréfutable ses limitations, son indigence, jamais il ne fera effort pour en sortir par la vraie porte de sortie: la libération dans une manière d’être plus haute et plus vraie.

Quand la force spirituelle peut agir, quand elle commence à avoir une influence, elle secoue cette satisfaction de soi du mental et, par une pression continue, elle commence à lui faire sentir qu’au-delà de lui, il y a quelque chose de plus haut et de plus vrai; alors un petit peu de cette vanité qui lui est propre cède sous cette influence, et dès qu’il se rend compte qu’il est limité, ignorant, incapable de toucher à la vérité vraie, alors commence la libération et la possibilité de s’ouvrir à quelque chose qui est au-delà. Mais il faut qu’il sente la puissance, la beauté, la force de cet au-delà pour qu’il se soumette. Il faut qu’il puisse percevoir son incapacité et ses limitations en présence de quelque chose qui lui est supérieur, autrement comment pourrait-il jamais sentir son infirmité !

Il suffit parfois d’un seul contact, quelque chose qui fait une petite déchirure dans ce contentement de soi, alors le désir d’aller au-delà, le besoin d’une lumière plus pure s’éveillent, et avec cet éveil vient l’aspiration à les conquérir, et avec l’aspiration commence la libération, et un jour on s’épanouit en faisant éclater ses limites dans la Lumière infinie.

S’il n’y avait pas cette pression constante, à la fois du dedans et du dehors, d’en haut et de la profondeur la plus grande, jamais rien ne changerait.

Même avec cela, combien de temps il faut pour que les choses changent! Quelle résistance obstinée dans cette nature inférieure, quel attachement aveugle et stupide aux manières animales de l’être, quel refus de se libérer !

(silence)

Il y a dans toute la manifestation une Grâce infinie qui travaille constamment à faire sortir le monde de la misère, de l’obscurité et de la stupidité dans lesquelles il se trouve. De tout temps, cette Grâce est à l’œuvre, sans jamais cesser son effort, et combien de millénaires ont été nécessaires pour que ce monde s’éveille à la nécessité de quelque chose de plus vrai, de plus grand, de plus beau...

Chacun peut mesurer à la résistance qu’il rencontre dans son être, la résistance formidable que le monde oppose à l’œuvre de la Grâce.

Et c’est seulement quand on comprend que toutes les choses extérieures, toutes les constructions mentales, tous les efforts matériels sont vains, inutiles, s’ils ne sont pas entièrement consacrés à cette Lumière et à cette Force d’en haut, à cette Vérité qui essaye de s’exprimer, que l’on est prêt au progrès décisif. Ainsi, la seule attitude vraiment efficace est un don parfait, total, fervent, de son être à Cela qui est au-dessus de nous et qui seul a le pouvoir de tout changer.

Quand on s’ouvre à l’Esprit au-dedans de soi, il vous donne un premier avant-goût de cette vie supérieure qui seule vaut d’être vécue, alors vient la volonté de s’élever vers cela, l’espoir d’y atteindre, la certitude que c’est possible, et finalement la force de faire l’effort nécessaire et la résolution d’aller jusqu’au bout.

D’abord il faut s’éveiller, ensuite on peut conquérir.

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