Overblog Tous les blogs Top blogs Beauté, Santé & Remise en forme Tous les blogs Beauté, Santé & Remise en forme
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU

Extraits du chapitre 6 du Livre 2

Œuvres, dévotion et connaissance

Rien hormis la connaissance et l'adoration les plus hautes, nul autre moyen qu'un entier don de nous-mêmes et qu'une soumission entière à ce Très-Haut qui est tout, ne nous mènera au Suprême. Une autre religion, un autre culte, une autre connaissance, une autre recherche portent toujours leurs fruits, mais ils sont éphémères et limités au plaisir tiré d'apparences et de symboles divins. Toujours ouvertes pour que nous les suivions selon l'équilibre de notre mentalité, il y a une connaissance extérieure et une connaissance du tréfonds, une recherche extérieure et une recherche du tréfonds. La religion extérieure est le culte d'une déité extérieure et la poursuite d'une béatitude extérieure…

(...)

Cette ferme croyance en un Au-delà et cette recherche d'un monde plus divin assurent à l'âme qui s'en va la force d'atteindre aux joies célestes sur lesquelles sa foi et sa recherche étaient centrées ; mais le retour à l'existence mortelle s'impose parce que le vrai but de cette existence n'a été ni trouvé ni réalisé. C'est ici, et non ailleurs, que l'on doit trouver le Divin suprême, développer la nature divine de l'âme à partir de l'imparfaite nature physique humaine, et découvrir, vivre et rendre visiblement merveilleuse toute l'ample vérité de l'être grâce à l'unité avec le Divin, l'homme et l'univers. Ainsi se trouve bouclé le long cycle de notre devenir et sommes-nous admis à un résultat suprême; c'est l'occasion que la naissance humaine donne à l'âme et, tant que ce n'est pas fait, cela ne peut cesser.

L'amant de Dieu avance constamment vers cette ultime nécessité de notre naissance dans le cosmos au moyen d'un amour et d'une adoration concentrés par lesquels il fait du Divin suprême et universel et non de la satisfaction terrestre égoïste ni des mondes célestes tout l'objet de sa vie et tout l'objet de ce qu'il pense et voit. Ne voir que le Divin, être à chaque instant en union avec Lui, L'aimer en toutes les créatures, goûter le délice du Divin en toutes choses, telle est toute a condition de son existence spirituelle.

Multiple, souriante, régulière, elle s'offre inlassablement.

(...)

Une entière vision du Divin est la condition d'une entière soumission de l'âme ; le reste atteint aux choses incomplètes et partielles et doit en retomber, doit retourner s'élargir en une plus grande recherche et une plus vaste expérience de Dieu. En revanche, poursuivre seulement et complètement le Divin suprême et universel, c'est atteindre à toute la connaissance et à tout le résultat que remportent d'autres chemins ; mais là, on n'est limité par aucun aspect et l'on trouve pourtant la  vérité du Divin dans tous les aspects. Ce mouvement embrasse toutes les formes d'être divin sur sa route vers le suprême Pouroushôttama.

(...)

L’Éternel divin est l'habitant de toutes les existences ; Il est égal en tout, et l'ami égal, le père égal, la mère égale, le créateur égal, l'amant égal, le soutien égal de toutes les créatures. Il n'est l'ennemi de personne ni l'amant partial d'aucun ; Il n'a rejeté personne, ni personne condamné pour l'éternité, ni favorisé personne par le despotisme d'un caprice arbitraire : tous également finissent par venir à Lui en accomplissant leurs circuits dans l'ignorance. Mais c'est cette parfaite adoration qui, seule, peut faire de cette immanence de Dieu en l'homme et de l'homme en Dieu une chose consciente et une union absorbante et parfaite. L'amour du Suprême et une soumission totale sont le chemin droit et rapide de cette divine unité.

(...)

Le monde terrestre, absorbé dans les dualités, enchaîné aux relations immédiates et transitoires de l'heure et du moment, est pour l'homme — tant que celui-ci y demeure, qu'il est attaché à ces choses et accepte la loi qu'elles lui imposent comme loi de sa vie — un monde de lutte, de souffrance et de chagrin.

La voie de la libération consiste à passer de l'extérieur à l'intérieur, de l'apparence créée par la vie matérielle qui impose son fardeau au mental et l'emprisonne en les ornières de la vie et du corps, à la Réalité divine qui attend de se manifester grâce à la liberté de l'esprit.

L'amour du monde, le masque, doit se muer en l'amour de Dieu, la Vérité.

Une fois connu et embrassé ce Divin secret intérieur, tout l'être et toute la vie seront souverainement exhaussés et subiront une merveilleuse transmutation.

À la place de l'ignorance de la nature inférieure absorbée dans ses œuvres et ses apparences extérieures, l'œil s'ouvrira à la vision de Dieu partout, à l'unité et l'universalité de l'esprit. La peine et le chagrin du monde disparaîtront dans la béatitude du Tout-Extatique, notre faiblesse et notre erreur et notre péché seront changés en la force, la vérité et la pureté, qui embrassent et transforment tout, de l'Éternel.

Faire que le mental soit un avec la conscience divine, faire de toute notre nature émotive un seul amour de Dieu partout, faire de toutes nos œuvres un sacrifice au Seigneur des mondes, et de notre culte, de notre aspiration une seule adoration du Seigneur et une seule soumission, diriger tout le moi vers Dieu en une union entière, tel est le moyen de nous élever hors de l'existence mondaine jusqu'en une existence divine.

C'est là ce qu'enseigne la Guîtâ sur l'amour divin et la dévotion, enseignement où la connaissance, les œuvres et l'ardente soif du cœur deviennent une chose unique en une suprême unification, en une dissolution de toutes leurs divergences, en un entrelacement de tous leurs fils, en une haute fusion, en un vaste mouvement d'identification.

Totale et constante, sans demandes ni exigences.

Le culte n'est qu'un premier pas sur le chemin de la dévotion. Quand le culte extérieur se change en adoration intérieure, la vraie bhakti commence ; elle s'approfondit et se transmue en l'intensité de l'amour divin ; or, cet amour conduit à la joie d'une relation intime avec le Divin, et la joie de l'intimité se change en la béatitude de l'union.

Sri Aurobindo – Lettres sur le Yoga

🌸

Le but du yoga étant l'union, son commencement doit nécessairement et toujours être une recherche du Divin, un besoin intense d'une certaine sorte de contact, de proximité ou de possession. Quand ce contact commence à poindre en nous, l'adoration devient toujours et en premier lieu un culte intérieur – nous commençons à faire de nous-mêmes un temple du Divin, à faire de nos pensées et de nos sentiments une prière constante d'aspiration et de recherche : notre vie tout entière devient un service et un culte extérieurs.

Sri Aurobindo – La Synthèse des Yogas

🌸

Dans l'ordre spirituel des choses, plus nous projetons haut notre vision et notre aspiration, plus grande est la Vérité qui cherche à descendre en nous, parce qu'elle est déjà là, au-dedans de nous, demandant à être délivrée des revêtements qui la cachent dans la Nature manifestée.

Sri Aurobindo – La vie divine. Livre 1.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article